Automobile : Carlos Ghosn redoute des destructions d'emplois massives faute d'aide des Etats

Par latribune.fr  |   |  493  mots
Le PDG de Renault-Nissan estime que le financement de l'industrie automobile est nécessaire pour éviter que l'emploi ne soit affecté. Il appelle donc à des mesures d'aide par les pouvoirs publics.

L'emblématique patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn, appelle à son tour à l'aide. Le dirigeant prévient ce lundi que les pays qui n'accorderont pas rapidement des aides économiques au secteur automobile devront faire face à des destructions d'emplois "massives" chez eux. Lors d'un symposium à Tokyo sur les 150 ans de relations diplomatiques franco-japonaises, Carlos Ghosn a pronostiqué que "cela ne se verra pas immédiatement, mais dans quelques années".

Le patron de Renault et Nissan estime que les pouvoirs publics doivent aider les constructeurs à se financer, compte tenu de l'importance du secteur automobile aux Etats-Unis, en Europe ou au Japon, en termes industriels et d'emplois. "Les constructeurs, leurs fournisseurs et distributeurs sont dans l'incapacité de lever des fonds, ou à plus court terme et avec taux d'intérêts plus chers".

"Dans cette situation, les achats d'équipements et autres dépenses en cash sont réduits et les emplois sont forcément affectés", a-t-il expliqué. "Le financement pour l'industrie automobile, c'est comme l'eau pour l'être humain. C'est vital".

Parmi les solutions préconisées par Carlos Ghosn, il plaide pour que les pouvoirs publics permettent au secteur automobile de bénéficier de "prêts à long terme à des taux raisonnables". Une mesure déjà réclamée aux gouvernements français et japonais. Pour rappel,  en octobre, les constructeurs auropéens ont également réclamé une aide chiffrée à 40 milliards d'euros, sous la forme de prêts à taux réduit et de primes pour inciter les consommateurs à remplacer leurs voitures.

Carlos Ghosn est aussi revenu sur le développement de la voiture "verte". Selon lui, les gouvernements doivent prendre des mesures incitatives pour faire décoller le marché des voitures non polluantes, électriques notamment, car les consommateurs "ne sont pas prêts à payer plus" pour une voiture parée de vertus écologiques. "Les automobilistes exigent au contraire que les voitures soient moins chères", a-t-il souligné.

Là aussi, le patron de Renault fait des préconisations : des mesures fiscales au bénéfice des véhicules propres, une révision des taxes sur les carburants issus du pétrole sont selon lui des mesures nécessaires pour que les ventes de voitures électriques, au "diesel propre" ou autres sources d'alimentation non polluantes, prennent leur essor. Carlos Ghosn estime qu'en 2016, environ 10 millions des quelque 70 millions de nouvelles automobiles mises en circulation dans l'année avanceront à l'électricité.

 

Renault: le fonds CRMC franchit à la baisse le seuil de 5% du capital
L'Autorité des marchés financiers (AMF) a annoncé ce lundi que le fonds d'investissement américain CRMC a franchi à la baisse le seuil de 5% du capital et des droits de vote du constructeur automobile français Renault. Ce franchissement de seuil a eu lieu le 26 novembre "par suite d'une cession d'actions sur le marché". CRMC (Capital Research and Management Company), filiale de Capital Group Companies, détient désormais 13.917.795 actions Renault, représentant 4,88% du capital et des droits de vote du constructeur automobile français.