GM et Chrysler entre sauvetage et dépôt de bilan

Par latribune.fr  |   |  598  mots
Plusieurs agences de presse évoquent un déblocage de fonds d'urgence pour les constructeurs. Mais hier encore, l'administration américaine affirmait qu'un dépôt de bilan était une des options envisagées.

Concernant le secteur automobile américain, les informations contradictoires se multiplient. Dans la nuit, des "'sources proches du dossier" ont affirmé que General Motors et Chrysler, les deux groupes les plus en danger, étaient proches d'un accord avec les autorités américaines sur des prêts d'urgences.

Les agences Bloomberg et Reuters affirment toutes deux que des fonds fédéraux d'urgence destinés aux deux groupes pourraient être annoncés dès ce vendredi.

Pourtant, les dernières déclarations du secrétaire au Trésor, Henry Paulson, laissaient entrevoir une toute autre issue à la crise. En effet, dans l'attente de l'arrivée du nouveau locataire, Barack Obama, le 20 janvier prochain, l'administration du président George W Bush n'exclut pas un dépôt de bilan des constructeurs automobiles américains. Un dépôt de bilan maîtrisé, et non pas incontrôlé, figure parmi "un éventail d'options" examinées par l'administration, "et les options sont nombreuses", a déclaré la porte-parole de la Maison Blanche, Dana Perino. Et cette dernière d'affirmer encore: "nous sommes très proches" de la décision. C'est bien la première fois que le gouvernement américain évoque ouvertement un dépôt de bilan.

Elle a certes répété qu'un dépôt de bilan incontrôlé n'était "pas une option" pour George W Bush. Mais c'est la première fois que le gouvernement américain dit aussi explicitement qu'un dépôt de bilan maîtrisé était l'une des issues envisagées. Une faillite non contrôlée aurait des conséquences "terribles" sur une économie américaine qui est déjà mal en point et qui ne pourrait pas les supporter, a dit Dana Perino devant la presse. En revanche, "on peut déposer un bilan de manière ordonnée et favoriser un atterrissage moins brutal", a-t-elle dit.

L'évocation du dépôt de bilan n'a en tout cas pas été appréciée par les marchés, toujours inquiets du sort des constructeurs. General Motors a ainsi plongé de 16,25% à 3,66 dollars jeudi et Ford a chuté de 9,55% à 2,84 dollars.

Au bord de la faillite
 

La situation est plus qu'urgente pour les constructeurs automobiles américains. Chrysler a annoncé dans la nuit de mercredi à jeudi qu'il fermait pour une durée d'un mois toutes ses usines dans le monde afin d'écouler ses stocks. Les salariés ne retrouveront leur poste que le 19 janvier prochain. Durant cette période, ils sont en chômage technique. Le numéro un du secteur, son compatriote General Motors, a, lui, annoncé que sa production serait réduite de 60% au premier trimestre 2009.

En pleine déroute avec la crise financière qui a complètement stoppé la possibilité pour les particuliers de s'offrir une voiture à crédit, les constructeurs automobiles voient leurs ventes chuter très lourdement depuis la rentrée de septembre. Et clairement il y a urgence pour leur survie. Les constructeurs sont dans l'attente d'un plan d'aide fédéral. Washington est d'accord, la Chambre des représentants aussi mais le Sénat a refusé de voter l'aide de 14 milliards de dollars. Du coup la situation s'est encore noircie. Et la faillite ne semble plus très loin pour les groupes.
General Motors et Chrysler n'ont pas caché que si rien n'était fait d'ici à la fin de l'année, ils seraient obligés de déposer leur bilan. Quant à Ford, la situation apparaît un peu moins tendue mais le groupe n'a pas de quoi faire face trop longtemps à l'absence de ses clients.