Moins de 1.000 départs volontaires sur 4.000 programmés chez Renault

Par latribune.fr  |   |  694  mots
Confirmant en partie des informations syndicales, la direction de Renault indique que 900 salariés ont signé pour quitter l'entreprise dans le cadre du plan de suppression de 4000 postes d'ici le mois d'avril. Elle table sur une accélération au cours du mois de janvier.

Le plan de départs volontaires mis en place par Renault ne rencontre pas un succès démesuré. Les syndicats ont indiqué ce mercredi que 980 salariés, ont signé pour quitter l'entreprise sur les 4.300 suppressions de postes sans licenciement prévues d'ici avril. La direction a indiqué à la tribune.fr que selon son décompte, elle a enregistré pour l'heure 900 départs annoncés pour un objectif de 4000.

Sur ces 4000, 3000 concernent des effectifs de structure  et 1000 l'usine de Sandouville. Pour cette dernière, 189 départs sont actés et 90 solutions de mobilité interne dans le groupe ont été trouvées. Renault estime qu'avec 270 départs conclus depuis la mi-décembre, les demandes ont tendance à s'accélérer. La fin décembre doit constituer une étape avec la fin d'une première tranche de mesures incitatives.

Pour autant, Renault refuse de dire si le plan est en avance ou en retard sur les prévisions. La direction indique que 4400 salariés sont engagés dans une démarche avec des entretiens pour décider s'ils choisissent ou non de partir. On devrait en savoir plus lors de l'annonce des résultats financiers du groupe Renault pour l'ensemble de l'exercice 2008 par Carlos Ghosn.

Lundi prochain, le 19 janvier, les délégués du personnel sont convoqués par la direction de Renault pour une réunion d'informations et d'échanges sur la situation de l'entreprise en 2009. La station de radio Europe 1indiquait ce matin que la direction devrait à cette occasion demander un nouvel effort au personnel, avec un plan d'économies spplémentaires, l'ouverture du plan de départ volontaires à d'autres cétagories de personnel, et plus de chômage technique sur le modèle de l'usine de Douai, par exemple, pour laquelle on peut facilement stopper la production.

Renault répond qu'aucune nouvelle mesure n'est envisagée à ce jour et que l'extension du plan de départ volontaire est pour l'instant exclue. Le groupe pourrait en revanche miser sur la volonté du gouvernement d'assouplir les règles du chômage partiel afin de pouvoir y recourir plus largement.

Financement quasi direct du gouvernement

Si annonces il y a tout de même, elles seront faites à la veille des états généraux de l'automobile convoqués le 20 janvier. A ce propos, François Fillon, invité du Grand Journal sur Canal Plus mardi soir a déclaré que le gouvernement envisageait de "financer presque directement" les entreprises du secteur automobile confrontées à la difficulté d'accéder au crédit, comme l'a récemment souligné le patron de Renault Nissan, Carlos Ghosn. "On est en train de réfléchir à des mesures beaucoup plus ambitieuses qui consisteraient, en réalité, à financer presque directement les grandes entreprises automobiles qui n'arrivent pas à trouver sur le marché financier aujourd'hui les sommes dont elles ont besoin à des niveaux, à des taux qui soient raisonnables", a déclaré le Premier ministre.

Un système d'obligations convertibles en action a également été évoqué. Selon l'agence Reuters, mais Renault pourrait projeter une telle émission à hauteur de trois milliards d'euros. Le groupe répond qu'il ne commente ni le fond, ni la forme, ni le montant évoqués.

La ministre de l'Economie, Christine Lagarde, avait affirmé lundi que la piste d'un "renforcement des fonds propres des constructeurs" serait évoquée lors des états généraux de l'automobile programmés le 20 janvier. "On a réservé 320 milliards d'euros pour les liquidités des banques, pour faire en sorte que les banques puissent prêter", a rappelé François Fillon: "Si cet argent n'arrive pas suffisamment vite et à des prix suffisamment raisonnables à des grandes entreprises comme (celles du) secteur automobile, on est en train de regarder si on peut nous-mêmes apporter l'argent".

Le secteur a déjà bénéficié d'aides à effet temporaire comme la "prime à la casse", dans le cadre du plan de relance de l'économie. L'Etat a aussi accordé un prêt à taux réduit d'un milliard d'euros pour les établissements financiers filiales des constructeurs français qui financent les achats de voitures à crédit. Il a en outre annoncé la constitution d'un fonds de soutien à la sous-traitance doté de 300 millions d'euros.