Le gouvernement réagit face à la possible fermeture de l'usine Continental à Clairoix

Par latribune.fr  |   |  464  mots
L'usine de l'équipementier automobile allemand Continental de Clairoix dans l'Oise, qui emploie 1.100 personnes, pourrait fermer. Le secrétaire d'Etat à l'industrie, Luc Chatel, annonce qu'il recevra mardi les dirigeants du groupe.

Face à ce qui s'annonce comme une catastrophe économique locale, la fermeture de l'usine Continental à Clairoix (Oise), le secrétaire d'Etat à l'Industrie, Luc Chatel, a réagi ce lundi sur les ondes de BFM. Il annonce qu'il va recevoir dès mardi les dirigeants de l'équipementier automobile allemand Continental pour discuter de la possible fermeture du site de Clairoix, qui emploie 1.100 personnes.

"Je suis depuis plusieurs mois la situation de Continental en France, son site de l'Oise en particulier, et je recevrai demain (mardi, ndlr), à Bercy, les dirigeants du groupe Continental", a expliqué Luc Chatel. "On ne peut pas laisser partir comme ça un site de production aussi important. Nous allons regarder avec eux, dans le cadre du pacte automobile et dans le cadre de leur stratégie, ce qu'on peut faire pour ce site, si important pour l'industrie française", a-t-il ajouté.

C'est samedi que la direction de l'usine a indiqué que le site de Clairoix pourrait fermer en raison de la faiblesse de la demande, faisant peser une menace sur 1.100 emplois. "C'est une éventualité qui doit être prise au sérieux, puisque le niveau de demande de nos clients est très faible par rapport à l'année dernière. L'écart entre la demande et la capacité de production est important", précisait alors à l'AFP le directeur de l'usine, Louis Forzy, selon qui Continental, "comme toute entreprise, doit toujours avoir à l'étude tous les scénarios possibles".

"La situation économique aujourd'hui est plutôt à regarder des plans de réduction que des plans d'augmentation", ajoutait Louis Forzy, avant de préciser prudemment que l'entreprise répondra aux questions des organisations syndicales le 16 mars, lors d'un comité central d'entreprise (CCE) à Reims. La CFDT, avec d'autres syndicats, a lancé une procédure de droit d'alerte et posé une cinquantaine de questions à la direction, notamment sur l'avenir et la viabilité de l'usine.

Le syndicat avait déjà exprimé en novembre 2008 ses craintes de voir l'usine fermer courant 2009, hypothèse alors formellement démentie par la direction.
L'usine a par ailleurs cessé sa production depuis vendredi après-midi jusqu'au jeudi 5 mars. D'autres périodes de chômage partiel ont été annoncées en comité d'entreprise pour environ 4 à 5 semaines jusqu'à fin septembre, en fonction du niveau de stocks, selon la direction et les syndicats.

Si Louis Forzy a souligné qu'il n'y a pas de "volonté de Continental de se désinvestir de la France en termes industriels", il reconnaît que le site de Clairoix, "le plus cher du groupe", est à ce titre "le plus menacé". L'usine, qui produisait en 2008 un peu moins de 7 millions de pneus, a revu son budget de production pour 2009 à la baisse, à 5,15 millions de pneus, selon la direction. "Pour que l'usine soit viable avec les 1.100 salariés, il faudrait 7 millions", assure la CFDT.