Audi Q5 : grand luxe

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  592  mots
L'élégance, le raffinement, la qualité de conception, de présentation et de fabrication, impressionnent. Un véritable haut de gamme.

Ouhhh, quelle horreur ! Bon ça y est, on l'a dit, sacrifiant quelques instants à la «bien-pensance médiatico-idéologique», qui veut que toute voiture plus volumineuse qu'une Smart ou une Twingo soit aujourd'hui scandaleuse. Mais, maintenant, on peut vous l'avouer d'emblé: l'Audi Q5 est l'un des meilleurs véhicules actuellement sur le marché.

Oui, c'est gros, mais la surface au sol reste nettement inférieure à celle d'une Peugeot 607 ou d'une Renault Vel Satis. Elle est comparable à celle d'un Espace. Oui, c'est puissant, mais pas tant que ça. Le moteur diesel TDI de 170 chevaux , réputé pour sa traditionnelle sobriété, est identique à celui qui meut les braves Volkswagen Passat familiales ou les monospaces compacts Touran. Oui, c'est un 4x4, mais les quatre roues motrices sont essentiellement là pour assurer une sécurité par tous les temps et permettre d'emprunter n'importe quel chemin non revêtu ou enneigé. Pas seulement pour frimer ou monter sur les trottoirs.

Tout d'abord, loin des excentricités tapageuses de quelques 4x4 de constructeurs généralistes, le Q5 a beau se montrer agressif, il n'en demeure pas moins équilibré, élégant et très «classe». Aucune vulgarité, malgré la grosse calandre. Même chose à l'intérieur, où le bon goût et la qualité de finition exceptionnelle séduisent. Seuls quelques craquements du toit vitré en position fermée, sur mauvais revêtement, perturbent la sérénité à bord. La belle habitabilité accueille par ailleurs sans problèmes le conducteur, ses passagers et leurs bagages avec un coffre modulable. La position de conduite haute autorise une bonne visibilité.

Même équipé du moteur diesel de 2 litres de cylindrée seulement, le Q5 ne donne jamais l'impression de peiner. Evidemment, les accélérations sont peu spectaculaires et demeurent très moyennes. Mais, l'onctuosité mécanique permet de pardonner les performances limitées - quoique suffisantes. La tenue de route est royale. Certes, l'agilité n'est pas le fort d'un engin pareil, mais le Q5 colle à la route et enchaîne tranquillement les virages, tout en tenant admirablement son cap à haute vitesse en ligne droite. La direction douce plaira au plus grand nombre, même si elle empêche parfois de sentir parfaitement la route. La maniabilité en ville satisfera les plus maladroits. Le tout dans un confort feutré très apaisant.

Nous avons certes été agacés par quelques détails, mais sans trop de gravité. Les sièges très bien adaptés aux grands gabarits le sont moins aux plus petits. Les dossiers enveloppants maintiennent certes le dos en virage, mais gênent l'accès à bord. Le volant est placé un peu bas, les cadrans sont trop petits et la vitesse se révèle peu lisible. Enfin, l'ordinateur de bord, compliqué, agace. Trop d'opérations simples doivent passer par ce gros bouton central. Quant aux radars de stationnement avant et arrière, ils sont trop intrusifs, couinant sans arrêt.

Cher, le Q5 rivalise avec le Mercedes GLK, le BMW X3 ou le Volvo XC60. Il s'agit d'un véritable haut de gamme, remarquablement conçu et fabriqué. Le Q5 représente une belle synthèse de l'extraordinaire niveau atteint par l'industrie automobile d'outre-Rhin. Et Audi en particulier.
 

Modèle d'essai: Audi Q5 2,0 TDI Ambition Luxe: 45.250 euros (+750 euros de malus)

Puissance du moteur: 170 chevaux (diesel)

Dimensions: 4,63 mètres (long) x 1,88 (large) x 1,65 (haut)

Qualités: Elégance, qualité de fabrication, confort, agrément de conduite, habitabilité

Défauts: Accessibilité à bord, électronique agaçante

Concurrents: Volvo XC 60 D5 Summum : 42 500 euros ; BMW X3 2,0d Luxe : 46 450 euros

Note: 15 sur 20