Le patron de PSA juge "incompréhensible" son éjection par la famille Peugeot

Par latribune.fr  |   |  420  mots
Le conseil de surveillance de PSA a mis fin au mandat du patron du groupe automobile, Christian Streiff. Il sera remplacé par le PDG du groupe sidérurgique Corus, Philippe Varin. Le titre chute lourdement.

 Dans un communiqué lapidaire, le groupe PSA Peugeot Citroën a annoncé dimanche soir que son conseil de surveillance, contrôlé par la famille Peugeot (avec un tiers du capital et plus de 40% des voix), a mis fin au mandat du patron du groupe automobile, Christian Streiff. 

Il sera remplacé par Philippe Varin, patron du groupe sidérurgique Corus, à compter du 1er juin. La direction explique ce remplacement manu militari par la crise exceptionnelle que connait actuellement le secteur automobile.

En février dernier, La Tribune avait révélé que Christian Streiff était sur la sellette et pourrait être remplacé. Il avait connu de sérieux problèmes de santé (accident vasculaire cérébral) mais était aussi critiqué pour son mode de management sous tension et assez peu ouvert.

Christian Streiff avait déjà quitté EADS-Airbus il y a deux ans et demi en claquant la porte suite à des désaccords avec les actionnaires après seulement quelques semaines à la tête de l'avionneur européen.

Dans un communiqué publié dimanche soir, Christian Streiff a jugé la décision du conseil de surveillance "incompréhensible", alors que "les résultats de la politique définie et mise en ?uvre avec les équipes depuis deux ans permet au groupe PSA d'être bien armé face à la crise", selon lui. Il a rappelé que le plan Cap 2010 lancé à son arrivé dans le groupe automobile avait permis d'économiser 2,4 milliards d'euros en deux ans et que le programme Cash 2009 "avait pour effet une réduction significative des stocks".

Mais c'est Philippe Varin qu'ont choisi les actionnaires de PSA pour conduire le groupe désormais. Auréolé par le redressement réussi du sidérurgiste Corus, il a fait toute sa carrière dans l'industrie, d'abord dans le groupe métallurgique français Pechiney puis chez Corus, fruit de la fusion entre British Steel et le néerlandais Hoogovens. Au terme de la restructuration de Corus, il a vendu le groupe à l'indien Tata Steel pour 7 milliards de livres en janvier 2007 (10,6 milliards d'euros de l'époque). Il s'était alors engagé à rester encore deux ans chez Corus pour faciliter son intégration dans le groupe. C'est donc sans surprise qu'en janvier, Corus annonçait le départ de Philippe Varin pour le 6 avril prochain afin de "rechercher un nouveau défi". L'industriel s'être trouvé un nouveau volant juste dans les temps.

Les marchés semblent loin d'être séduit par la nouvelle, à la Bourse de Paris, le titre Peugeot perd 5,13% à 14,53 euros.