Les salariés de New Fabris seront reçus le 20 juillet au ministère de l'Industrie

Par latribune.fr  |   |  405  mots
Les salariés, qui menacent de faire sauter les locaux de l'usine New Fabris de Chatellerault le 31 juillet, vont tenter de convaincre l'Etat de faire pression sur Peugeot et Renault. Ils demandent 30.000 euros d'indemnités par employé aux deux constructeurs automobiles, principaux clients de l'équipementier.

Après s'être rendue au siège de Peugeot à Poissy (Yvelines), la semaine dernière, une délégation de salariés de l'usine New Fabris de Chatellerault est attendue jeudi prochain à la direction de Renault pour tenter de négocier l'octroi de 30.000 euros d'indemnité par salarié. Et, surtout, les employés sont aussi attendus le 20 juillet au ministère de l'Industrie où ils devraient être reçus par Christian Estrosi, ministre de l'Industrie, ou son directeur de cabinet. Les "Fabris" espèrent que le gouvernement pourra faire pression sur Peugeot et Renault qui estiment que le versement de cette indemnité n'est pas de leur ressort.

New Fabris, équipementier automobile qui travaille principalement avec les deux constructeurs français, a été placé en liquidation judiciaire le 16 juin dernier. Les salariés de l'usine de Chatellerault (Vienne) occupent le site depuis cette date. Mais le conflit à pris une nouvelle dimension. Ils réclament désormais 30.000 euros par employé aux principaux clients de New Fabris. S'ils n'obtiennent pas satisfaction, ils menacent de faire sauter l'usine, ce qui empêcherait Renault et PSA Peugeot-Citroën de récupérer les pièces en stocks et les machines encore sur le site. Le montant total de ces biens est évalué à 2 millions d'euros. Une machine toute neuve de Renault vaut 2 millions d'euros à elle seule.

"Des bouteilles de gaz ont été installées en différents endroits de l'usine et reliées entre elles", a expliqué dimanche un délégué CGT, Guy Eyermann, sur France Info et RTL. "Si Renault et PSA refusent de nous donner cette indemnité, cela risque de péter avant le 31 juillet (...) Tout est prêt pour allumer la mèche", a-t-il ajouté.

L'ultimatum avait été initialement fixé au 15 juillet puis repoussé au 31 par une majorité des salariés de l'entreprise.

La menace des salariés de New Fabris de faire sauter leur usine rappelle le conflit de la filature Cellatex, en 2000, dont les salariés avaient menacé de polluer la Meuse avec de l'acide sulfurique. Elle fait suite également à toute une série d'actions constatée au printemps dernier. Des salariés menacés de licenciement dans une demi-douzaine d'entreprises françaises ont en effet séquestré des patrons, comme ceux de Caterpillar à Grenoble (isère), 3M à Pithiviers (Loiret) et Sony (Landes). Ces actions se sont avérées payantes puisque, dans la plupart des cas, les entreprises en question ont fait des concessions.