Essai : Honda Jazz, un minispace de qualité

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  550  mots
On n'en voit pas beaucoup sur nos routes. Normal : elle n'est livrable qu'en version à essence, ce qui limite la diffusion. Mais ce petit monospace a beaucoup de qualités. Il est notamment réputé fiable.

C'est rare qu'on pense à elle au moment du choix. Dépourvue de moteurs diesel, la Jazz est forcément confinée à une certaine marginalité en France. Mais pas au Japon ou aux Etats-Unis. Pourtant, ce modèle à vocation essentiellement urbaine a beaucoup de qualités. Il jouit aussi d'une solide réputation de fiabilité, comme toutes les Honda.

Avec son pare-brise incliné, sa hauteur conséquente, la petite Jazz s'apparente à un minispace. Et il n'y a pas que l'aspect. La Jazz arbore en effet intelligemment les bonnes vieilles recettes de la spécialité, à savoir une modularité bien pensée et un coffre très acceptable vu les dimensions. L'habitabilité est intéressante, tout comme l'accessibilité et la position de conduite. On est bien assis et tout se trouve à portée de la main. Les plastiques sont malheureusement quelconques, comme souvent sur les voitures japonaises. Mais tout est rigoureusement assemblé. Dommage pour l'ambiance "tristoune" à bord. Mais c'est une tare assez générale actuellement et rares sont les constructeurs qui laissent le choix.

"Notre" version d'essai était équipée d'un moteur de 100 chevaux plutôt puissant et plaisant, combiné à une boîte robotisée "i-Shift" à six vitesses. En ville, la douceur et la vivacité sont exemplaires. Et, pour une boîte de ce type, nous avons été agréablement surpris. La transmission est plutôt avare d'à-coups. Une chose assez rare face aux petites Fiat, Peugeot ou Citroën ainsi gréées. Sur route, le résultat sera moins satisfaisant. On déplorera notamment un certain manque de ressources.

Si les trajets suburbains seront acceptés sans rechigner, les itinéraires au long cours se montreront un peu agaçants. La Jazz reste donc essentiellement une citadine, maniable, plaisante, tenant correctement le pavé. Les suspensions sont fermes, mais pas inconfortables. Les consommations n'en font pas un modèle de sobriété, mais restent fort correctes pour un véhicule à essence.

La Jazz "i-Shift" de l'essai était une version Elégance à 16.300 euros. C'est la finition la plus accessible. Elle comprend toutefois l'aide au démarrage en côte, les airbags frontaux, latéraux et rideaux , la climatisation automatique, les rétroviseurs électriques et chauffants, le siège conducteur réglable en hauteur. A ce tarif, elle se défend, d'autant qu'elle n'a pas vraiment de concurrentes. Ceux qui ne rechignent pas à la boîte manuelle pourront aussi économiser 1.000 euros et bénéficier de meilleures performances. La version à transmission classique est plus apte à une utilisation routière.

L'entretien est certes réputé assez onéreux. Mais le réseau Honda est renommé pour ses prestations, même s'il compte seulement 90 points de vente. Et, comme le nombre d'incidents potentiels est très faible, on fera au final des économies sur le long terme. Pour qui veut se démarquer, l'achat d'une Jazz n'a finalement rien d'un pari risqué. Au contraire.


Prix du modèle essayé : Honda Civic 1,4i "i-Shift" Elégance : 16.300 euros
Puissance du moteur : 100 chevaux (essence)
Dimensions : 3,90 mètres (long) x 1,69 (large) x 1,52 (haut)
Qualités : réputation de fiabilité, habitabilité et modularité, moteur plaisant, transmission douce en ville...
Défauts : ... mais un peu "juste" sur route, intérieur triste, plastiques quelconques.
Concurrentes : Suzuki Splash 1,2 GLS bva : 12.990 euros ; Renault Modus 1,6 16v Dynamique bva : 17.750 euros ; Kia Venga 1,4 125 Active bva : 17.790 euros

Note : 13,5 sur 20