L'essai auto du week-end : Chevrolet Spark, un monospace de poche

Voilà un modèle à peine plus long qu'une Twingo à bas coût, habitable, pratique et pimpant. Mais, évidemment, il demeure réservé aux petits parcours à allure modérée.

Ceux qui croient découvrir une grosse américaine seront pour le moins étonnés. Depuis belle lurette, les Chevrolet vendues en Europe ne sont plus fabriquées aux Etats-Unis, mais en Corée, par la filiale locale de GM. A peine plus longue qu'une Renault Twingo, la Chevrolet Spark est même l'un des véhicules de plus petites dimensions disponible en France ! Cette mini-asiatique rappelle seulement l'Amérique par sa calandre massive, partagée désormais par tous les modèles de la marque, y compris les gros 4x4 ou "pick up" produits outre-Atlantique. Pour le reste, il s'agit d'un monospace lilliputien à l'allure carrée, plutôt plaisante. Notre modèle d'essai rouge vif a même recueilli un certain succès auprès de la gent féminine dans le... parking de La Tribune.

Pour un véhicule aussi petit, l'habitabilité est étonnante, l'accessibilité à bord également, grâce aux formes cubiques. L'arrière est transformable facilement, pour agrandir le coffre. C'est pratique. La présentation se révèle plutôt sympathique avec des décors de plastique rappelant la couleur de la carrosserie. Le tout apparaît plutôt bien assemblé, comme en témoignaient les faibles bruits parasites de "notre" véhicule. On trouve aussi aisément une bonne position de conduite, agréablement surélevée.

Le moteur fait preuve de vivacité, sur les trois premières vitesses, à condition de monter dans les tours. Le guidage de la transmission est très correct. La voiture s'insère agilement en ville, freine correctement et tient plutôt bien le pavé à allure modérée. Les suspensions nous ont aussi étonnés par leur relative bienveillance. Pas mal pour un véhicule aussi riquiqui.

Enfin, la contemplation du tarif est un autre motif de satisfaction. La Spark est très compétitive face à ses rivales dans ses versions d'attaque. La gamme démarre à 8.690 euros avec un moteur de 68 chevaux. Il est vrai que l'équipement est ici monacal. "Notre" version de pointe LT de 81 chevaux est à 11 990 euros. C'est plutôt dans le haut du panier par rapport aux concurrentes. Mais la Spark est plus habitable et fonctionnelle que la plupart d'entre elles. Et cette LT, contrairement à la version de base, apparaît généreusement dotée avec tout ce qu'il faut (climatisation, vitres et rétroviseurs électriques, affichage de la température extérieure, radar de recul...). Notons une version fonctionnant au gaz GPL, coûtant 1.900 euros de plus que la LT de 81 chevaux. Dommage que Chevrolet n'ait pas pensé à de vrais pare-chocs et à des protections latérales, indispensables en ville.

Plutôt positif, ce bilan l'est à condition de tenir compte du prix de vente et de la vocation économique du modèle. Comme ses concurrentes Peugeot 107, Renault Twingo, Fiat Panda, Nissan Pixo, Suzuki Alto ou Splash, la Spark doit être considérée comme un pur véhicule d'entrée de gamme, pour une utilisation à allure modérée sur des petits parcours. Car, ses prestations sont évidemment limitées.

En ville, on lui reprochera un embrayage manquant un peu de progressivité et donc difficile à doser, alors que le moteur fait preuve d'anémie à bas régime. Pour ne pas caler, il faut donc accélérer franchement, mais pas trop, et jouer finement de la pédale d'embrayage. Peu agréable. Les légers à-coups dans les man?uvres ou les embouteillages entraînent parfois une progression heurtée. Si les suspensions sont assez douces, les sièges ne sont pas très bien dessinés. Ils sont trop creux au niveau des reins. Et le pied gauche souffre de ne pas savoir où se mettre, en l'absence de repose-pieds.

Au-delà de 90 kilomètres à l'heure, les accélérations deviennent faiblardes. Et doubler une fourgonnette, voire un camion, est souvent une gageure. A cette allure, on ne se sent d'ailleurs plus vraiment en sécurité. La combinaison d'un faible empattement et d'une hauteur conséquente rend la stabilité un peu aléatoire, surtout si le vent s'en mêle et la chaussée se dégrade. La direction devient aussi trop légère. Soulignons au passage l'absurdité des limitations de vitesses uniformes, une Spark se montrant en effet plus dangereuse à 100 km/h qu'une Peugeot RCZ ou un Volkswagen Touareg à 150... Enfin, la finition demeure résolument bas de gamme avec des plastiques pas très flatteurs. Sans parler du niveau sonore, élevé, du moteur.

On l'aura compris : la Spark est faite pour rendre bien des services au quotidien. C'est un outil de transport facile à vivre, jovial, fonctionnel. Mais, le plaisir de conduite n'est évidemment pas inclus dans le cahier des charges. Pour ceux qui veulent plus de sécurité, d'agrément et de polyvalence, l'achat d'une Peugeot 207, Renault Clio ou Volkswagen Polo d'occasion peut valoir le coup.

Modèle d'essai : Chevrolet Spark 1,2 LT : 11.990 euros (-100 euros de bonus)
Puissance du moteur : 81 chevaux (essence)
Dimensions : 3,64 mètres (long) x 1,60 (large) x 1,52 (haut)
Qualités : compacité exceptionnelle, habitabilité et accessibilité, agilité en ville, suspensions douces
Défauts : tenue de route aléatoire à haute vitesse, embrayage peu progressif, performances limitées
Concurrentes : Fiat Panda 1,2 Dynamic : 10.200 euros ; Peugeot 107 Trendy 5 portes : 10.550 euros ; Suzuki Splash 1,2 GLS : 11.990 euros

Note : 12,5 sur 20

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