L'essai auto du week-end : Volvo S 60, une suédoise à prétention sportive

La dernière-née du constructeur scandinave cible la BMW 3. La voiture est intéressante. Mais, habitabilité et confort sont un peu justes.

La Volvo S60 dépaysera un peu la fidèle clientèle des grosses Volvo. Avec sa ceinture de caisse haute, ses petites surfaces vitrées, ses lignes effilées, la dernière-née du constructeur suédois se démarque des Volvo V70 ou S80. Le nez plongeant lui donne assurément un côté plus dynamique et rend la carrosserie plus légère. L?absence de pare-chocs (fâcheuse dans les embarras quotidiens en ville) accentue cette tendance. Avec son côté coupé quatre portes, la S60 s?adresse clairement à la clientèle des BMW 3.

Planche de bord typique

A l?intérieur, on retrouve la planche de bord typiquement Volvo, avec sa console centrale ultra-mince. La présentation est fort correcte, même si la qualité de finition nous a semblé un rien moins léchée que sur une V70. Autre petite déception : Volvo est allé jusqu?à copier BMW dans la complexité de ses réglages de radio ou de navigation. Il faut s?y habituer. Drôle d?évolution, alors que les Volvo nous avaient jusqu?ici séduits par leur facilité d?utilisation ! En revanche, la position de conduite est bonne et les sièges maintiennent bien le corps.

Sièges en tissu-skaï peu valorisants

Résolument, Volvo donne dans l?ambiance "sportive" sur notre version Momentum d?essai, y compris dans le tissu râpeux et peu agréable des sièges, combiné avec du skaï (!) peu valorisant. Conseillons d?opter gratuitement pour un intérieur beige plus chic. Parce que, en noir, c?est peu réjouissant ! Mais où est donc passé le velours Volvo d?antan, si chaleureux et soyeux ? Il paraît que les dictateurs du marketing produit le jugent ringard. Ah bon ! En quoi un tissu désagréable au toucher et à la vue dont personne ne voudrait pour un canapé de salon est-il plus "mode" ?... Il faudra qu?on m?explique ! Pour la modique somme de 550 euros, un cuir doux et soyeux vous tend toutefois les bras. Il transfigure l?habitacle de cette suédoise. C?est peut-être cela, au fond, la raison. Monter de série un tissu si moche qu?on oblige les clients à payer pour y échapper. Cuir ou pas, question habitabilité en tous cas, c?est assez réduit. A l?avant, tout va bien, mais, à l?arrière, l?espace pour les jambes est mesuré, la garde au toit plus encore. Et il faut se plier pour entrer ou sortir. Sinon, aïe la tête ! Le coffre manque également de volume pour une utilisation familiale. Et ses formes sont assez torturées. En outre, il n?est pas facile à fermer.

Clientèle plus jeune

Dès les premiers mètres, on comprend que la S60 s?adresse à une clientèle censément plus jeune que les V70 ou S80. La voiture est plus ferme. On n?ignore rien des jointures entre pavés ou des ralentisseurs. Heureusement, cette sécheresse à basse vitesse se résorbe progressivement, au fur et à mesure que l?allure augmente. Pour une voiture à vocation dite sportive, cela reste en tous cas correct. Ceci dit, la définition de cette S60 est un peu contradictoire. Car, à part la fermeté, on retrouve le châssis typique des grosses Volvo, c?est-à-dire pas très rigoureux, un peu nonchalant, et orienté plutôt confort. Le tout avec une direction très légère, qui ravit en ville mais surprend parfois par son absence de ressenti. Du coup, la voiture manque de précision dans son comportement, qui n?est pas aussi rigoureux que celui d?une BMW 3. La S60 est au fond, comme ses s?urs, une grande routière, certes rapide et plutôt sûre, mais pas vraiment faite pour enrouler les virages sur les chapeaux de roue. La boîte de vitesses, douce et un peu caoutchouteuse, n?incite pas non plus à jouer au pilote de rallye. Dans ces conditions, pourquoi avoir durci les suspensions, ce qui n?améliore pas tellement la précision de la tenue de route ? Regrettons au passage que le rayon de braquage soit toujours trop grand. Comme toutes les Volvo, la S60 braque mal.

Allant du diesel

Le nouveau moteur diesel cinq cylindres de deux litres seulement a du tempérament. Au prix d?un bruit rauque sympathique mais envahissant, avec, à certaines vitesses, des fréquences un peu désagréables pour les tympans. Il marche très bien entre 1.500 et 3.000 tours minute. Dès que le turbo se fait sentir, la puissance arrive d?ailleurs assez brutalement. On reçoit un vrai coup de pied aux fesses. Au point que le train avant a du mal à encaisser cette arrivée des chevaux. Gare à ne pas trop accélérer sur le mouillé ! En abaissant la cylindrée - 2,4 litres auparavant pour une puissance identique de 163 chevaux -, Volvo a sacrifié la disponibilité du moteur à très bas régime. Au démarrage, il faut donc faire attention à ne pas caler, surtout en côte. D?autant plus que l?embrayage a une longue course - comme chez BMW, tiens donc ! Pour pallier ce défaut, une boîte automatique à 2.000 euros est disponible, ultra-douce mais pas suffisamment réactive. Ce moteur est donc moins homogène que le précédent. Mais, en échange, Volvo a réussi à abaisser les consommations. Le résultat est satisfaisant à cet égard. Nous avons consommé en moyenne 7,8 litres aux cent. Une valeur honorable pour une voiture de cette puissance et de ce gabarit. Mais moins que sur une BMW 3 Efficent Dynamics.

Beaucoup d?options

L?équipement est acceptable, en finition de base Kinetic à 29.900 euros. Sur le deuxième niveau Momentum, celui de notre modèle d?essai, on avait droit à des tas de "trucs" en plus, mais rien d?essentiel qui justifie le surcoût de 2.100 euros. Pour un vrai luxe, il faut aller à la finition Summum (+4.800 euros par rapport au modèle de base), avec cuir, siège conducteur électrique, phares directionnels au xénon, système de navigation. La liste des options est d?ailleurs très longue. Comme chez Audi ou BMW. Avec, notamment l?alerte vigilance conducteur (650 euros), le système de surveillance clignotant anti-angles morts Blis (500 euros), les phares directionnels au xénon (1.250), le toit ouvrant (940). Signalons, sur les équipements, quelques "bugs" électroniques durant notre essai : le Blis, monté sur notre véhicule de test, a momentanément refusé tout service, clignotant alors en permanence et affichant la mention "caméra bloquée" ; la carte du système de navigation disparaissait de l?écran de temps à autre !

Attachante

Au final, la S60 nous est apparue comme une voiture intéressante, flatteuse à l?extérieur, globalement plaisante. Mais, ce n?est pas une "sportive". Dans ce cas, nous aurions aimé plus de confort. Le nouveau moteur, sobre, manque de puissance à bas régime et les fintions Kinetic et Momentum pourraient être plus raffinées. Mais, même avec ses imperfections, la S60 a de la personnalité et, comme toutes les Volvo, reste attachante.
 

Modèle d?essai : Volvo S60 D3 Momentum : 32.000 euros
Puissance du moteur : 163 chevaux (diesel)
Dimensions : 4,63 mètres (long) x 1,86 (large) x 1,48 (haut)
Qualités : Carrosserie valorisante, agrément général de conduite, moteur dynamique, consommations contenues
Défauts : finitions de base trop ordinaires, manque de puissance à bas régime, train avant peu rigoureux, habitabilité réduite
Concurrents : Citroën C5 HDi 160 Confort: 29.750 euros ; Audi A4 TDi 170 Ambiente : 35.080 euros ; BMW 3.20d ED Confort : 35.950 euros.

Note : 14 sur 20

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