L'essai auto du week-end : Renault Scénic EDC, une voiture à vivre

Douillet, moelleux, accueillant, le Scénic sait recevoir la petite famille. Avec la boîte automatique à double embrayage, il est encore plus onctueux et agréable.

Les petites voitures, les utilitaires légers et les monospaces représentent la quintessence du savoir-faire de Renault. Moins à l?aise sur les autres segments de marché, la firme au losange a incontestablement réussi son Scénic. Avec sa nouvelle boîte automatique à double embrayage couplée au petit diesel de 110 chevaux, ce monospace compact affiche une extraordinaire homogénéité. Le monospace compact quasi-idéal. Douillet et moelleux, il saura recevoir la (petite) famille. Le Scénic EDC illustre parfaitement le slogan de Renault dans les années 1980 : les voitures à vivre.

Habitable, très accessible pour des personnes âgées comme pour des enfants, modulable, pratique, le Scénic est toujours aussi accueillant. Même si la fonctionnalité de ses trois sièges à l'arrière a vieilli. On peut certes les faire coulisser, en enlever un ou deux ou les trois. Mais ils ne s?effacent pas dans le coffre comme chez certains concurrents. Le coffre garde une contenance intéressante, avec un plancher plat. La position de conduite en hauteur demeure agréable, même si le volant reste trop incliné. La visibilité constitue un point fort, ce qui devient rare de nos jours, avec une belle surface vitrée. Notre version de pointe Privilège arborait en plus un double toit (ouvrant) vitré, faisant entrer beaucoup de lumière, moyennant 900 euros supplémentaires. L?harmonie intérieure sur notre véhicule d?essai, beige avec un haut de planche de bord couleur chocolat, était chaleureuse et contribuait à un fort sentiment de bien-être. On se sent comme chez soi. Mais Renault réserve ce bien-être aux clients des versions huppées à fortes marges. Les "pauvres", qui achètent le Scénic en finition de base, devront pour leur part broyer du noir, avec des sièges rêches et lugubres?

La qualité de finition est très correcte, même s?il reste quelques plastiques peu valorisants. On déplorait aussi sur notre modèle de test des grincements à l?arrière, un peu inévitables sur un monospace avec trois sièges arrière indépendants. Mais rien de fâcheux. Autre petit grief : les bouts de cuir sur les côtés de l?assise des sièges font très skaï. Et l?ergonomie des divers réglages se révèle compliquée. Diverses fonctions se règlent avec une molette centrale, d?autres avec une deuxième molette, quasi-invisible, sur la planche de bord. L?autoradio se manie à partir du volant, mais aussi de la planche de bord, mais pas du même endroit que la molette précédente... Un peu fouillis. En revanche, bravo pour les gros chiffres du compteur de vitesses, bien lisibles. Re-bravo pour la possibilité de couper les radars de stationnement avant et arrière.

La boîte à double embrayage EDC est un régal d?onctuosité. Inspirée de la fameuse DSG de Volkswagen, elle passe les rapports imperceptiblement. Pas le moindre à-coup. Elle est en plus intelligente et réactive. Cette transmission se débrouille parfaitement dans la très grande majorité des cas, avec de bonnes accélérations. Mais notre satisfaction globale doit être malheureusement (un peu) nuancée. L?EDC a quand même tendance à monter trop vite les vitesses. Du coup, on se retrouve un ou deux rapports trop haut. Certes, elle rétrograde à bon escient. Mais on manquera quand même de frein moteur dans une descente de montagne. Si elle est plus douce que la DSG allemande, cette boîte souffre de l?absence d?une touche "sport" permettant de la dynamiser en cas de besoin. Dommage.

En plus, si elle lisse le creux à bas régime du petit diesel de 1,5 litre de cylindrée, la transmission pâtit parfois des ressources limitées de ce moteur. Si on a besoin de relancer rapidement la mécanique, après un coup de frein, pour doubler ou franchir un croisement, il faudra attendre patiemment que la voiture monte en régime. Cet ensemble moteur-boîte s?adresse donc à des conducteurs plutôt flegmatiques. Même si la voiture ne se traîne nullement. Renault reconnaît avoir peaufiné les réglages pour contenir les consommations au détriment, parfois, des performances. Cette boîte augmente effectivement peu la consommation. Sur un parcours mixte (ville, route, autoroute), nous avons avalé 7,2 litres de gazole aux cent kilomètres. Ce qui est satisfaisant, mais ne constitue pas un record.

La conduite est très détendue. La transmission se conjugue efficacement avec un excellent comportement routier et un confort de très haut niveau. Sur ce Scénic, Renault démontre son savoir-faire en combinant une formidable sécurité active et une louable souplesse des suspensions. Il est d?ailleurs dommage que, sur d?autres modèles, Renault ait durci les trains roulants (Mégane, Laguna) afin de singer les rivales allemandes. Le Scénic démontre en effet que les ingénieurs de l?ex-Régie (comme ceux de PSA) savent faire des voitures qui tiennent la route tout en préservant les vertèbres des occupants. La maîtrise des constructeurs français est supérieure dans ce domaine à celles des allemands ou des japonais. Un vrai salon roulant, comme le Citroën C4 Picasso.

Tant de qualités et de savoir vivre ont un prix. Et, fort de sa notoriété, Renault ne brade pas son Scénic. L?option pour la transmission à double embrayage coûte 1.200 euros. C?est tout de même moins onéreux que chez Volkswagen. Un Scénic 1,5 dCi 110 chevaux ainsi équipé démarre à 26.700 euros en version Expression. Notre modèle Privilège, bien présenté et doté (carte mains libres, aide au parking avant, rétroviseurs électriques rabattables, autoradio performant?), coûte 29.400 euros. Il ne faut pas oublier que l?on fera de sacrées économies en entretien. Renault a la réputation d?avoir en France un très bon service après-vente pratiquant des tarifs plus modérés que ses rivaux. En outre, un Scénic se revend très bien. Malgré la réputation de fiabilité médiocre des Scénic I et II. Selon les dernières études, le Scénic actuel ne pâtit pas de problèmes particuliers et arbore une qualité tout à fait convenable.

 

Modèle essayé : Renault Scénic 1,5 dCi 110 EDC Privilège : 29.400 euros
Puissance du moteur : 110 chevaux (diesel)
Dimensions : 4,34 mètres (long) x 1,84 (large) x 1,64 (haut)
Qualités : ensemble moteur-boîte agréable, excellent confort, bonne tenue de route, douceur générale, présentation avenante, fonctionnalité satisfaisante, réputation du réseau après-vente
Défauts : manque de frein moteur en montagne, sièges arrière ne s?effaçant pas sous le plancher, quelques plastiques peu flatteurs
Concurrents : VW Touran TDI 105 Confortline DSG : 27.500 euros ; Peugeot 3008 HDi 110 Premium Pack BMP6 : 28.650 euros ; Citroën C4 Picasso HDi 110 Exclusive BMP6 : 29.350 euros

Note : 15 sur 20

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Commentaires 3
à écrit le 04/12/2011 à 15:51
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Autre problème important, les pare soleil , manque de longueur et aveuglement en conduisant

à écrit le 04/12/2011 à 15:48
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Ce que l'on oublie c'est la difficulté de conduire par temps de soleil , car entre le rétroviseur central , on est aveuglé, ils auraient dû allongé de chaque côté les pare soleil .

le 24/10/2012 à 13:50
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Le prochain modèle reçoit en obtion des lunettes de soleil.

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