Espionnage : Renault se dit victime d'une filière organisée internationale

Patrick Pelata, directeur général délégué de Renault, affirme dans une interview publiée samedi par Le Monde que l'affaire d'espionnage dont le groupe a été victime a été "un travail de professionnels".
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Quelques jours après que l'affaire d'espionnage chez Renault a éclaté, la fièvre ne retombe pas. Samedi, dans les colonnes du "Monde" le directeur général délégué de Renault, Patrick Pelata a réaffirmé la gravité des faits repprochés aux trois cadres du Technocentre qui ont été mis à pied. A

"Il s'agit en l'espèce d'un travail de professionnels. Renault est victime d'une filière organisée internationale," lance le numéro deux du groupe automobile français, sans confirmer la piste chinoise.

La piste chinoise non confirmée

D'ailleurs Eric Besson, interrogé samedi sur Europe 1 n'a pas non plus confirmé la piste d'une opération au profit de la Chine ou d'un groupe chinois. "La piste chinoise est privilégiée, peut-être, mais moi, je ne suis pas qualifié pour le dire", a dit le ministre de l'Industrie. "A stade, je ne peux pas l'affirmer. Seule une enquête contradictoire pourra le démontrer."

Patrick Pelata estime néanmoins que le système de sécurité de Renault a bien fonctionné puisque  "quelques semaines" d'investigation après l'alerte auront suffit pour "arriver à la conclusion que nous étions face à un système organisé de collecte d'informations économiques, technologiques et stratégiques pour servir des intérêts situés à l'étranger. Celui-ci concernait trois cadres qui occupaient des postes clés au sein de l'entreprise".

La gravité des fuites minimisée ?

Renault qui n'a toujours pas porté plainte. "Nous sommes en train d'étudier toutes les options qui conduiront inévitablement à un dépot de plainte", précise néanmoins le second de Carlos Ghosn. Toutefois, il minimise la gravité des fuites. "Les choses sont claires: aucune pépite technologique, stratégique sur le plan de l'innovation, n'a pu filtrer en dehors de l'entreprise, y compris les presque 200 brevets déposés ou en cours de dépôt. Qu'il s'agisse notamment de la chimie des électrodes, de l'architecture des batteries, de l'assemblage des différents éléments, du chargeur ou du moteur lui-même, nous sommes sereins: rien de critique ne semble être parti à l'extérieur."

Eric Besson, a précisé de son côté que, contrairement à certaines informations, la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur) n'avait pas encore été saisie dans un cadre judiciaire. Maiselle le sera dès que Renault portera plainte, vraisemblablement lundi.

L'un des "espions" tombe des nues

En attendant la défense s'organise. L'un des trois cadres mis à pieds, Mathieu Tenenbaum, directeur adjoint du programme des véhicules électriques chez Renault est "abasourdi" par ces accusations d'espionnage et attend des explications sur ce qui lui est reproché, a déclaré vendredi son avocat Me Thibault de Montbrial. Il "ne comprend pas ce qui lui arrive, il est abasourdi par les accusations d'espionnage et espère que les explications qu'il attend lui seront apportées dès que possible", a-t-il dit dans un communiqué.

 

 

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