L'essai auto du week-end : Volvo V60, un coupé-break à fort tempérament

Sous une carrosserie originale, la dernière-née du constructeur scandinave cible la BMW 3 Touring et l'Audi A4 Avant. Le moteur diesel cinq cylindres de 204 chevaux est puissant et onctueux, bien servi par une transmission automatique réactive. La conduite se révèle très satisfaisante. Mais, l'habitabilité demeure limitée.
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Fine, dynamique, originale, la Volvo V60 dépayse. Ceux qui ont en tête l'image du break traditionnel Volvo, carré et spacieux, en seront pour leurs frais. Car l'habitabilité est ici assez limitée et la capacité de chargement restreinte. La V60 n'est donc pas un vrai break, mais plutôt un coupé à cinq portes bien dessiné, aux lignes flatteuses. Après la mode des coupés-berlines à quatre portes (Mercedes CLS, VW Passat CC... et berline Volvo S60), pourquoi pas ?

Intérieur typique

A l'intérieur, on se retrouve davantage en pays de connaissance. La marque de Göteborg a gardé sa planche de bord typique, avec sa console centrale épurée, ultra-mince, très "high tech"... et in fine peu pratique car l'espace de rangement aménagé derrière est faible et peu accessible. Mais cela donne un genre. La présentation est dans l'ensemble fort correcte, même si la qualité de finition nous a semblé un peu moins léchée que sur une belle allemande. Mais c'est bien mieux que sur une Ford, une Opel, une Peugeot. Le cuir des sièges demeure souple et agréable au toucher. Lesdits sièges, douillets, conservent leur confort légendaire. La position de conduite reste bonne. Malheureusement, notre Volvo d'essai était... grise à intérieur noir. Pas terrible. Mieux vaut opter gratuitement pour un intérieur beige ou cognac, bien plus accueillant et chaleureux, qui respire mieux l'art de vivre scandinave !

Climatiseur efficace mais agaçant

Pour faire plus "jeune", Volvo a malheureusement abandonné la facilité d'utilisation traditionnelle du système audio et de la navigation. C'est moins complexe que sur une BMW, mais plus que sur une Volvo d'avant! Drôle d'évolution. Autre désagrément : un compteur de vitesse dont les graduations ne sont pas suffisamment visibles. Volvo ignore aussi l'allumage automatique des feux et la fonction recyclage de l'air du climatiseur ne dure pas plus de quelques minutes. Dans les embouteillages, on se prend alors des bouffées entières d'air extérieur pollué. Pas malin. Toutes nos félicitations cependant pour le chauffage lui-même, conçu pour les froids du grand nord. L'habitacle se réchauffe très vite le matin, même par temps glacial.

Systèmes de sécurité trop nerveux

Volvo se veut le champion de la sécurité. Mais il en fait un peu trop. Et les différentes fonctions sont bien intrusives. Le système "City Safety" (anticipation de collision et freinage automatique d'urgence), une bonne idée au départ, intervient ainsi trop tôt. L'ensemble se met soudain à clignoter et émettre des bips-bips insupportables, alors qu'il n'y a pas de danger réel. Angoissant ! Quant au "Blis", qui surveille les angles morts, il envoie des signaux lumineux quasi-permanents en ville... Aussi perturbant qu'inutile. On peut certes l'éteindre, mais, alors, la mention "Blis Off" reste allumée au tableau de bord. Là aussi, c'est agaçant. Et ne parlons pas du sifflement irritant pour les tympans, si l'on ne boucle pas immédiatement sa ceinture de sécurité.

Clientèle censément plus jeune

Dès les premiers mètres, on comprend que la V60 s'adresse à une clientèle censément plus jeune que les V70 ou S80. La voiture se révèle plus ferme, mais le confort est meilleur qu'à bord d'une BMW Série 3 par exemple, malgré une monte pneumatique optionnelle "sportive" (40 R 18) sur notre modèle de test. Cette relative sécheresse à basse vitesse se résorbe d'ailleurs progressivement, au fur et à mesure que l'allure augmente. Pour une fois, nous ne critiquerons pas trop les grandes jantes avec des pneus à flancs bas, car, dans ce cas, elles apportent plus de rigueur dans la tenue de route, qui devient plutôt efficace. Sur la berline S60 essayée l'été dernier, nous avions noté en effet un certain flottement dans les trains roulants... En tous cas, la direction est toujours douce et précise. Mais regrettons que le rayon de braquage soit trop grand. Comme toutes les Volvo, la V60 braque assez mal. Signalons aussi une motricité vite mise à mal sur route enneigée. Le comble pour un véhicule d'origine suédoise ! Le train avant s'affole, l'anti-patinage intervient... Et on fait du sur-place.

Tempérament du diesel

Le moteur diesel cinq cylindres de 2,4 litres et 205 chevaux a du tempérament. Quelle aisance ! Sa puissance à bas régime a été améliorée par rapport à la précédente mouture de 185 chevaux. Et, dès que le turbo souffle dans les bronches, la vigueur des accélérations participe grandement à l'agrément de conduite. Avec un bruit rauque attachant, même s'il se montre parfois envahissant. Les moteurs à cinq ou six cylindres continuent de distiller un plaisir que les "petits" quatre cylindres sont incapables de générer. Cette puissance se marie très bien à une boîte automatique à six vitesses, sur laquelle Volvo a enfin monté une position "S" (Sport), extrêmement réactive. Les enchaînements de virage deviennent un régal, la voiture rétrogradant vite et à bon escient. Mais sans la brutalité d'une boîte DSG Volkswagen. Un vrai progrès, qui change tout ! Jusqu'ici, la transmission Geartronic Volvo se caractérisait certes par sa douceur, mais aussi par une exaspérante réticence à rétrograder... Du coup, cette boîte automatique à 2.000 euros (pas donnée) est hautement recommandable, d'autant que les consommations demeurent raisonnables : 8 litres de gazole aux cent kilomètres, en conduite musclée.

Chère, mais moins qu'une allemande

La V60 coûte 1.900 euros de plus qu'une berline S60. La gamme démarre à 31.800 euros avec la finition de base Kinetic, déjà bien équipée, et un cinq cylindres diesel de 163 chevaux. Pour accéder au 205 chevaux, il faut monter à 39.800 euros. Notre version Summum (cuir, siège conducteur électrique, phares directionnels au xénon, GPS) avec transmission automatique est facturée 44.500 euros. Ce qui devient tout de même dispendieux. Si on a l'occasion de conduire souvent sur route enneigée, l'option quatre roues motrices est indispensable. A 500 euros, cela vaut d'ailleurs la peine. La seule option pas chère ! La liste des équipements optionnels et assez onéreux est, sinon, très longue. Comme chez Audi ou BMW.

Attachante

La V60 est une voiture intéressante, flatteuse, très plaisante à utiliser, feutrée mais au tempérament de feu. Une excellente proposition alternative aux Audi A4 ou BMW 3, pas vraiment plus spacieuses. Nous, les Volvo, on aime. Pour leur chic discret, la douceur des commandes et leurs cinq cylindres envoûtants. Même si les systèmes de sécurité exaspèrent parfois. La V60 est un peu moins chère que ses rivales, mais plus que n'importe quel modèle de constructeur généraliste.

Modèle d'essai : Volvo V60 D5 Geartronic Summum : 44.500 euros (+750 euros de malus)
Puissance du moteur : 205 chevaux (diesel)
Dimensions : 4,63 mètres (long) x 1,86 (large) x 1,48 (haut)
Qualités : lignes flatteuses, intérieur douillet, chauffage efficace, moteur plein de tempérament, boîte automatique plaisante, consommations contenues, comportement routier satisfaisant
Défauts : mauvaise motricité sous la neige, habitabilité réduite, "City Safety" et autres systèmes de sécurité intrusifs
Concurrentes : Citroën 2,2 HDi bva Exclusive Tourer : 37.950 euros ; Audi A4 Avant 2,7 TDi Multitronic Ambition Luxe: 47.780 euros ; BMW 3.25d Edition Luxe Touring bva : 48.150 euros

Note : 15 sur 20

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Commentaire 1
à écrit le 07/02/2011 à 10:59
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Ce qui est très important c'est que entre 2 véhicules équivalents ;je dis bien équivalents,il y a 10000 ? d'écart(Citroen/BMW/Audi). Le différentiel de 'finition' ne peut à lui seul expliquer des prix aussi dissemblables.Le tropisme pro-allemand fris...

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