Fiat éconduit en Russie

Le projet de co-entreprise entre l'italien et Sollers a fait long feu. Le groupe russe préfère signer avec Ford.
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C'est un sacré revers pour Fiat. Le constructeur automobile italien a annoncé ce vendredi qu'il continuerait "seul" en Russie, après l'échec de ses projets avec Sollers. Fiat et le groupe russe Sollers, qui avaient signé en grande pompe un accord préliminaire il y a un an en présence du Premier ministre russe Vladimir Poutine, ont annoncé dans un communiqué qu'ils mettaient "fin à leurs négociations". Pourtant, le projet était grandiose: la coentreprise Fiat-Sollers devrait produire jusqu'à 500.000 véhicules par an, avec un investissement de 2,4 milliards d'euros. Neuf nouveaux modèles Fiat et de son allié américain Chrysler devaient être assemblés sur le site de Sollers au Tatarstan.

Le consortium Sollers a préféré in fine traiter avec l'américain Ford. Un protocole d'accord a été signé ce vendredi avec la firme de Dearborn. Une société commune à 50-50 fabriquera des modèles d'origine Ford . Le constructeur américain est déjà présent en Russie, puisqu'il produit à Saint-Pétersbourg des Focus et Mondeo. Le projet avec Sollers renforcera donc son implantation locale.

La Russie ne porte pas bonheur à la firme turinoise

Sollers n'en continuera pas moins l'assemblage pour Fiat de certains modèles (utilitaires Ducato et Doblo, berlines Linea et Albea). Le russe assemble 25.000  véhicules Fiat par an. Des volumes faibles. Déjà très peu présent en Chine, ainsi qu'en Inde, Fiat risque donc de demeurer marginal en Russie. Paradoxal, alors que le piémontais avait jeté dans les années soixante les bases du premier constructeur local, Avtovaz. Fiat avait alors livré clés en mains au pouvoir soviétique le site géant de Togliatti et un modèle, la Fiat 124, toujours assemblée d'ailleurs sous une forme pas si éloignée de l'original de 1966. Avtovaz est aujourd'hui contrôlé par Renault. Fiat a également négocié, il y a quelques années, avec le deuxième constructeur russe, Gaz, mais les conversations ont échoué. 

Le marché automobile russe a crû de 30% en 2010 et il devrait progresser encore de 15% cette année à 2,2 millions d'unités environ.

 

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