Comment expliquez-vous la forte chute des immatriculations de Renault ?
Nous manquons de moteurs Diesel sur toute la gamme, en France et en Europe, donc de voitures. En programmant la fabrication des petits diesels, nous n'avions pas prévu un tel marché, beaucoup plus fort que prévu. On avait ajusté nos capacités et nos investissements. Du coup, nous avons aujourd'hui des délais très longs. Pour une Clio diesel commandée maintenant, il faut prévoir une livraison fin octobre, et même en novembre pour une Clio société.
Cette pénurie va durer jusqu'à quand ?
Au second semestre, la situation va se rétablir. Le marché français retombera. Il était en hausse de 4,4 % sur les cinq premiers mois. Or, on prévoit une baisse de 10 % sur l'ensemble de 2011. Et, parallèlement, notre production de moteurs va un peu augmenter. Vous verrez que notre part de marché se rétablira à partir de septembre. Nous finirons l'année avec une pénétration en France de 27 % avec Dacia, contre 27,8 % l'an passé (avec les utilitaires, Ndlr).
Comment se justifient alors vos superpromotions (- 45 % sur les Clio III) ? Comme nous manquons de diesels, nous devons vendre des Clio à essence. Nous vendons habituellement 1.200 Clio à essence par mois. Il faut en vendre 8 à 9.000. Pour ça, il est nécessaire de faire des gestes commerciaux sur la Clio à essence. Ce n'est pas nous qui avons commencé. Citroën a fait ça fin 2010 pour vendre sa C3.
Ces rabais canon portent sur mai. Allez-vous les renouveler ?
En juin, oui. Mais, n'oubliez pas qu'en avril on a octroyé zéro rabais ! En conséquence, on avait perdu 10.000 commandes. Ce n'est pas le cas de nos concurrents.
Gagnez-vous de l'argent à - 45 % sur la Clio ?
Oui, ça fait tourner l'usine de Flins.
Vous avez souvent annoncé un cercle vertueux, avec des ventes rentables...
Nous avons, en mai, réalisé 478 véhicules immatriculés... au nom du constructeur. Notre plus proche concurrent en a fait 3.000 ! Quant aux ventes en « transit temporaire », nous en avons réalisé 1.548, contre 2.385 ! Nos principaux rivaux ont, eux, poussé les ventes au personnel ainsi qu'aux loueurs de courte durée... Pas nous.
On reproche à Renault le manque d'attractivité de ses voitures...
Ce n'est pas le problème. La preuve : j'ai aujourd'hui un portefeuille de commandes (voitures commandées mais non encore livrées) de 10 % supérieur à celui de 2010.
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