Saab sauvé in extremis par la vente de son immobilier

Un accord devrait permettre à la firme suédoise de récupérer 28 millions d'euros. L'usine historique de Trollhättan est cédée.
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Le suédois Saab est sauvé une nouvelle fois, in extremis, en vendant ses bijoux de famille. Mais la situation reste précaire. La célèbre firme automobile de Trollhättan a annoncé mardi un accord pour céder la majorité de ses biens immobiliers, qui devraient lui assurer de 255 millions de couronnes (28 millions d'euros) de liquidités. La transaction doit encore être validée par l'Office national suédois de la dette (OND), la Banque européenne d'investissement (BEI) et le gouvernement suédois. L'acheteur est un consortium suédois de l'immobilier emmené par Hemfosa Fastigheter, précise le communiqué de Swedish Automobile, nom du propriétaire actuel de Saab. Le contrat comprend la cession de l'usine historique de la marque, qui en conservera l'usage dans le cadre d'un contrat de location durant quinze ans.

Swedish Automobile affirme être toujours en discussions pour trouver d'autres financements à court terme afin de relancer la production, stoppée depuis le 8 juin. Le consortium avait annoncé jeudi dernier être dans l'incapacité de verser les salaires. En début de semaine, toutefois, Swedish Automobile avait mis en avant une commande chinoise pour 13 millions d'euros qui permettait de payer ces salaires ainsi qu?un certain nombre de fournisseurs. Mais Trollhättan est toujours arrêté.

Le constructeur suédois avait été sauvé de justesse début 2010, lorsqu'il avait été repris par le petit fabricant néerlandais de voitures de sport Spyker - devenu Swedish Automobile - à General Motors. Régulièrement, l?actionnaire affirme être parvenu à des accords avec des groupes chinois pour assurer l?avenir à long terme de la firme scandinave. Le 13 juin dernier, Saab a annoncé effectivement un partenariat portant sur 245 millions d'euros d'investissement avec deux entreprises chinoises, le distributeur Pang Da et le constructeur Zhejiang Youngman Lotus Automobile. Mais encore faut-il que Pékin donne son aval. Or, les autorités chinoises, qui veulent réduire le nombre de constructeurs, sont de plus en plus réticentes à accorder les autorisations.

Saab, dont l?activité automobile est née juste après la guerre, a connu son heure de gloire dans les années 80 avec les originales et performantes 900 turbo. Contrôlé par GM depuis 1990, Saab n?a fait que plonger depuis, faute d?intérêt et d?investissements de la maison-mère américaine. La firme n?a quasiment pas gagné d?argent en vingt ans. Victor Müller, le charismatique mais très controversé propriétaire actuel, a promis la vente de 80.000 voitures en 2011 avec atteinte du point mort, contre 31.696 à peine l?an dernier. Il espère même produire 120.000 voitures en 2013, égalant le record de 2007. Mais, las, aucun observateur n?accorde aujourd?hui grand crédit à ces proclamations. Victor Müller veut faire entrer dans l?entreprise l?homme d?affaire russe Vladimir Antonov, tout aussi controversé.
 

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Commentaire 1
à écrit le 28/06/2011 à 19:40
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On pourrait dire, aussi, que Saab avait été précédemment coulé par la crise des subprimes, due à ... une bulle immobilière.

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