PSA lance la première voiture hybride diesel au monde, innovante mais chère

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  515  mots
Copyright Reuters
Le groupe vise 8.000 Peugeot 3008 hybrides par an. Avec les futures 508 et Citroën DS5, il table sur plus de 30.000 véhicules. La 3008 est vendue 37.400 euros.

Depuis qu'elle hante les salons automobiles sous forme de concept, on n'y croyait plus. A tort. Cette fois, elle arrive. Peugeot présente mercredi la Peugeot 3008 hybride, première voiture diesel-électrique de série au monde. Une innovation révolutionnaire, quatorze ans après la Toyota Prius essence-électrique. Le lancement commercial est prévu en octobre. A l'usine de Sochaux, le constructeur français prévoit "un potentiel de 70 à 80 unités par jour", selon Serge Isler, le responsable du projet. Soit, annuellement, "8.000 Peugeot 3008 hybrides" et "autant de Citroën DS5". Le modèle de la firme aux chevrons, qui partage la même technologie, arrivera début 2012.

Par ailleurs, PSA compte fabriquer, à Rennes cette fois, un peu plus de 15.000 familiales 508 hybrides par an. La 508 RXH sera, elle, mise sur le marché au printemps 2012. En tout, PSA mise donc sur plus de 30.000 véhicules diesel-électriques annuellement. Un objectif extrêmement prudent, représentant moins de... 1% de la production totale annuelle du groupe. Mais, avec l'arrivée de l'hybride essence pour la Chine en 2013, puis d'un diesel-électrique rechargeable fin 2013-2014, les volumes devraient s'accroître, très progressivement néanmoins.

L'hybride 3008 s'octroiera moins de 10% des ventes totales de ce modèle. Explication : la technologie est très onéreuse. La 3008 hybride est ainsi proposée à 37.400 euros, soit un surcoût de 5.000 euros par rapport à une 3008 classique, même si les équipements ne sont pas tout à fait comparables ! Cher, même si le client se verra rembourser 2.000 euros par l'État au titre du bonus écologique - pour combien de temps ? La 508 RXH, typée haut de gamme devrait, elle, être vendue autour de 42-43.000 euros. Et encore faut-il que PSA démontre la fiabilité d'une telle technologie, archi-sophistiquée !

Avantages significatifs

Par rapport à l'électrique, ce n'est évidemment pas si cher. Une minuscule Peugeot Ion « zéro émission » coûte déjà 35.350 euros. Beaucoup plus pour une Mitsubishi japonaise à peine retouchée aux prestations archi-limitées. Il n'empêche. Malgré les tarifs dissuasifs, les avantages de l'hybride diesel sont significatifs. PSA pronostique une consommation réduite d'un tiers pour une puissance de 200 chevaux, contre 163 pour la version classique. Par ailleurs, le moteur électrique de 37 chevaux, fruit d'un partenariat avec l'équipementier allemand Bosch, assure une fonction quatre roues motrices, transformant ce monospace compact en 4x4 occasionnel. Le véhicule peut d'ailleurs rouler en mode électrique seul sur quatre kilomètres (au maximum). Le tout pour des rejets autour 100 grammes de C02 au kilomètre, comme une mini-citadine, contre 169 grammes pour une 3008 classique de 163 chevaux. Pas mal. En contrepartie, le coffre est amputé de 12% de sa capacité, à cause des 50 kilos de batteries Sanyo.

Le lancement de cettte hybride représente donc un événement technologique majeur, alors que Renault parie sur le tout électrique. Le thème est d'ailleurs au coeur de l'actualité politique. Eric Besson, ministre de l'Industrie, organisera en effet ce mardi une table ronde réunissant les industriels prenant part au développement des véhicules électriques et hybrides, dont Carlos Ghosn, PDG de Renault, et Philippe Varin, patron de PSA.