PSA : des milliers de postes supprimés en France

Par latribune.fr  |   |  436  mots
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Plus de 5.000 postes sont concernés, dont la moitié chez des prestataires, en particulier dans la R&D.

La direction du groupe automobile a précisé mardi, devant un comité central d'entreprise, son vaste plan de suppression de postes dévoilé le 26 octobre dernier, en même temps que son deuxième avertissement sur résultat de l'année 2011. Plus de 5.000 emplois devraient disparaître en France, pour moitié des contrats temporaires ou extérieurs.

PSA va ainsi mettre fin aux contrats de quelque 2.500 prestataires extérieurs dont 1.600 dans la recherche et développement (R&D) et plusieurs centaines dans l'informatique. En outre, quelque 800 contrats d'intérimaires ne devraient pas être renouvelés à la fin de l'année. Les suppressions de postes dans le groupe vont toucher 1.900 postes, dont 1.000 à la production et 500 en R&D.

En l'absence de déclarations de la direction du groupe PSA Peugeot-Citroën mardi, c'est le ministre de l'Industrie, Éric Besson, qui a tenté de calmer l'émotion en déclarant à l'Assemblée nationale : « PSA a explicitement redit ce matin qu'il n'y avait pas de fermeture de site, pas de plan social, aucun licenciement ni aucun plan de départs volontaires. » Le ministre du Travail, Xavier Bertrand, a adressé pour sa part une mise en garde à peine voilée au groupe automobile, dont l'Etat n'est pas actionnaire. « Si vous avez moins de ventes de voitures, moins d'activité, il ne faut pas s'étonner que cela ait des conséquences, a-t-il dit sur Canal+. Par contre, je ne veux pas que l'emploi soit la première variable d'ajustement. »

Le seul commentaire du groupe a été pour expliquer la saignée dans les équipes R&D. « Nous avons opté pour une sorte d'électrochoc dans la R&D car il y a un besoin de simplifier les organisations et de développer les produits de façon différente », a indiqué un porte-parole cité par l'AFP. « On sait que le fonctionnement de nos équipes de R&D peut être optimisé », a-t-il ajouté.

Ces mesures, qui doivent générer 800 millions d'euros, selon le groupe, seront-elles suffisantes pour que PSA compense son handicap de compétitivité ? « PSA fabrique encore la moitié de sa production en France, contre 25 % pour Renault. Le groupe commence à rattraper son retard en matière de coût de production », estime un analyste. Un autre voit dans ce plan un signe avant-coureur des difficultés qui vont s'abattre sur tout le secteur. Les commandes d'automobiles ont chuté de 15 % en France en octobre, atteignant leur plus bas niveau depuis cinq ans. PSA et Renault ont déjà programmé des arrêts de production temporaires dans certains sites (voir « La Tribune » du 24 octobre).

M.-C. L.