Essai auto : Chevrolet Volt, l'américaine branchée

Depuis le temps qu'on en parlait ! C'est fait, l'américaine hybride rechargeable arrive. La technologie est séduisante, la conduite agréable et reposante. Au programme : des rejets de C02 très faibles et aucun risque de panne sèche. Idéale ? Pas tout à fait. Et, malheureusement, la Volt est... très, très chère.
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Chevrolet Volt. Ce nom ne vous dit rien ? Pourtant, depuis le temps que General Motors l'annonce... Eh bien, ça y est. Elle débarque en France, la ricaine écolo ! C'est la première voiture électrique... hybride, via un "extenseur d'autonomie" qui permet de rouler quand les batteries sont épuisées. Son moteur électrique propulse la voiture 100% du temps, avec comme source principale l'énergie stockée dans sa batterie lithium-ion. Autonomie : 40 kilomètres en mode "zéro émission"... au grand maximum si l'on fait beaucoup de ville ! Mais, lorsque sa batterie est déchargée, pas de panique ! On roule quand même. L'alimentation du groupe de traction électrique bascule automatiquement sur l'énergie fournie par le générateur - qui fonctionne au sans plomb - pour porter l'autonomie de la Volt à 400 kilomètres supplémentaires. Le petit moteur thermique (1,4 litre de cylindrée) développe 84 chevaux pour nourrir les 150 chevaux revendiqués par la marque en électrique. Une simple indication apparaît au tableau de bord. Le conducteur n'a rien à faire. Utile, quand on n'a pas pu recharger sa batterie. En effet, il faut compter quatre heures pour remplir la batterie sur une prise standard, affirme le constructeur. Au total, les émissions moyennes de C02, selon les calculs normalisés, n'atteignent que 27 grammes au kilomètre (trois fois moins qu'une Toyota Prius). Formidable !

Réapprendre l'automobile

Au début, tout cela paraît compliqué. Il faut s'y habituer. En effet, on s'installe dans un univers "high tech" surprenant. Avec un gros écran tactile plein d'informations, notamment sur les consommations mais aussi la façon dont le système fonctionne. Ledit écran peut aussi afficher les dispositions de la climatisation, de l'autoradio ou la carte pour la navigation. Cela fait beaucoup de choses. On a le choix, mais on ne peut évidemment pas tout voir en même temps. Mais, une fois domestiquées les commandes, la conduite se révèle finalement assez simple. La boîte auto comporte deux positions en marche avant : "D" et "L" pour du frein moteur. Sinon, une commande tactile donne accès à quatre modes de conduite. La Volt fonctionne d'elle-même en "Normal". Mais il existe un mode "Sport" - plutôt agréable, pour davantage de réactions -, un mode "Montagne" - en cas de pentes très accentuées - et un mode "Maintenir" qui permet de forcer le déclenchement du générateur, afin de conserver la charge de la batterie, pour l'utiliser au moment choisi (en ville par exemple).

Finition très "plastique"

Notons une bonne position de conduite, mais une habitabilité juste (c'est une stricte quatre places) et un coffre limité à cause des batteries. Dommage : la présentation futuriste dissimule mal une finition très "plastique", à l'américaine. Ca semble correctement assemblé, mais avec des matériaux durs, bas de gamme. Rien de cossu par rapport au prix. A signaler aussi une médiocre visibilité de trois-quarts arrière et une garde au sol archi-basse pour réduire les consommations. Résultat : le petit becquet avant racle par terre sur chaque ralentisseur. Agaçant... Il ne va pas durer longtemps, celui-là !

Une conduite douce

Tout de suite, on est surpris par le silence, l'aisance, la douceur de conduite. Apaisant. L'accumulateur de la Volt est régulé grâce à un système de refroidissement liquide avec contrôle électronique. Ce système garde la batterie de la Volt à la température optimale, permettant ainsi des performances à peu près constantes, quelle que soit la saison. La voiture ne traîne pas et profite même du fort couple des voitures électriques au démarrage. La Volt suit très bien le flot des véhicules et on apprécie le répondant en ville ou sur route à petite vitesse. Evidemment, la voiture aime moins les longues montées sur route et autoroute où elle a tendance à s'essouffler. Il faut alors accélérer fort, mais le glissement de la transmission décale l'effet, comme sur une Toyota Prius. La pression sur la pédale entraîne l'accélération avec... un irritant retard. Ceci dit, les performances sur autoroute sont très convenables. Le bilan est positif.

Amortissement moyen

Le comportement routier n'appelle pas de critique particulière. On retrouve toutefois avec un certain déplaisir le médiocre amortissement, typique des voitures de la marque. Cela secoue, ça trépide sèchement sur chaussée abîmée et de façon sonore. Les bruits de roulement et d'amortissement sont trop présents. C'est d'autant plus flagrant que le moteur électrique est... silencieux. Notons un médiocre braquage et un freinage à la sensation désagréable à faible vitesse. On a l'impression que la voiture ne freine pas. En fait, si. Mais il faut appuyer assez fort pour un effort prolongé. Rien de dangereux, cependant.

Tarif élitiste

Ce n'est une voiture ni amusante ni raffinée dans son confort ou sa présentation. Mais, sa tranquillité d'utilisation séduit. Techniquement idéale en ville - où elle se montre toutefois trop encombrante, pas assez maniable - et sur des petits trajets routiers quand on roule en "zéro émission", la Volt reste très valable dans les autres cas de figure. Suffisamment polyvalente, elle demeure économique, même quand le moteur à essence fonctionne (moins de 5 litres aux cents). Bref, c'est une tentative fort intéressante de faire une autre voiture, en rupture avec les modèles thermiques habituels. Le hic: tout ça coûte 42.500 euros ! C'est très, très cher dans l'absolu pour une compacte très proche de la Chevrolet Cruze, laquelle démarre à 16.700 euros et même à beaucoup moins avec les remises. Certes, l'équipement est généreux. Le GPS reste cependant en option (1.600 euros), comme la peinture métallisée (525 euros) ou les radars de stationnement avec caméra de recul (700 euros). On pourra évidemment déduire les 5.000 euros de prime d'Etat. Mais il restera à débourser 37.500 euros. On a beau savoir que le coût de l'électricité est réduit à l'usage, il n'empêche. Le véhicule est (bonus compris) au tarif d'une Citroën DS5 haut de gamme en finition Sport Chic, autrement plus huppée et passionnante à piloter, d'une Audi A4 TDI en version de pointe Ambition Luxe ou d'un break Volkswagen Passat TDI 170 Carat, très spacieux. Aïe.

Fiabilité non encore prouvée

La batterie, le moteur électrique et autres composants de la Volt sont garantis 8 ans ou... 160.000 kilomètres. C'est bien dans le premier cas, moins dans le deuxième. Le premier des deux termes échus est pris en compte. La question se pose d'emblée : quid de la fiabilité de cette voiture révolutionnaire, extrêmement sophistiquée ? Même si la mise au point a été longue pour éviter les problèmes de jeunesse, la fiabilité n'est pas encore prouvée. Cela peut refroidir des ardeurs. Mais reconnaissons que tout a bien fonctionné durant notre essai.


Modèle essayé : Chevrolet Volt : 42.500 euros (-5.000 euros de bonus)
Puissance du moteur : 150 chevaux (électrique)
Dimensions : 4,50 mètres (long) x 1,79 (large) x 1,44 (haut)
Qualités : silence et douceur de fonctionnement, agrément mécanique en ville et sur route, extenseur d'autonomie qui évite le risque de panne sèche, voiture économique à l'usage et "écologique"
Défauts : amortissement médiocre et ferme, maniabilité limitée, bruits de roulement, finition "plastique", habitabilité mesurée, prix très élevé, fiabilité à prouver
Concurrente : Toyota Prius Lounge : 32.750 euros (-2.000 de bonus)

Note : 14 sur 20

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Commentaires 7
à écrit le 05/05/2012 à 13:49
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Il faut tenir compte que cette voiture est une rupture technologique; et que la finition et autre détail; ne sont pas l'atraits principale.Messieux les journalistes sortaient de votre train train habituel de gadjet et autre option pas forcement uti...

le 30/08/2012 à 11:00
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pour l'instant le prix du diesel n'est pas suffisamment élevé pour justifier un tel véhicule de plus les véhicules classiques récent ne consomme vraiment pas beaucoup 3.4~4 L/100 pour les citadines en diesel

à écrit le 09/03/2012 à 11:20
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Il faudrait peut-être savoir que chez GM ils n'ont pas conçu la Volt ni pour les suisses ni pour les français! La classe moyenne aisée qui habite en pavillon et qui va au bureau tous les jours et qui a 30.000 dolars, s'en fout de notre avis! L'avenir...

à écrit le 06/02/2012 à 20:39
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C'est LA solution idéale: agrément permanent du moteur électrique, autonomie normale et surtout la possibilité de rouler gratuitement ou presque lorsqu'on fait toujours moins de 50 bornes pour aller bosser ou bouger le week-end, comme moi...

à écrit le 14/01/2012 à 16:27
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Nul, en France nous avons la Kangoo ZE qui au moyen d' un réservoir d'hydrures métalliques génère de l'hydrogène pour recharger les batteries en trois minutes, ce qui porte son autonomie à 300 KM

le 09/03/2012 à 11:22
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Cà c'est un super gros scoop! J'ai l'mpression que même Renault n'est pas au courant!

à écrit le 13/01/2012 à 18:12
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la voiture de l'avenir, l'hybride, un generateur essence pour un moteur electrique. le prix et helas hyper dissuassif.

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