
La Chine s'attaque à l'Europe, dans l'automobile. Les débuts sont certes modestes. Il n'empêche. Le plus grand constructeur automobile chinois privé Great Wall Motors (GWM) va assembler des véhicules en Bulgarie. "C'est la première usine d'un constructeur automobile chinois qui produira en Europe pour l'Europe", a déclaré le directeur du marketing de Litex Motors - le partenaire bulgare de GWM -, Ivo Dekov, dans une interview à l'AFP, à la veille de l'ouverture de l'usine le 21 février.
Le site de Bahovitsa, dans le nord du pays, emploie 150 salariés, qui peuvent produire 4.000 unités par an, à travers l'assemblage de pièces chinoises. "La production augmentera avec le développement des marchés ici et dans d'autres pays européens. En fonction de la demande, nous pouvons produire 50.000 véhicules par an avec 2.000 personnes travaillant en deux équipes ou même 71-72.000 si on fait les trois huit", a estimé Ivo Dekov. La main-d'oeuvre à bon marché et les faibles impôts ont notamment dicté le choix de la Bulgarie.
Dix modèles en 2016
Litex Motors compte sur une part d'environ 30 % du marché en Bulgarie. L'usine assemblera des modèles de la marque Great Wall : la citadine Voleex C10 et le pick-up Steed 5, dont les tarifs seront situés entre 8.200 et 12.800 euros. Plus de 200 véhicules importés de cette marque ont déjà été vendus en Bulgarie de la mi-octobre à la fin 2011, a indiqué Ivo Dekov.
Trois autres modèles doivent s'ajouter à la palette de l'usine bulgare cette année alors que Great Wall compte proposer en Europe dix modèles au total à l'horizon 2016. La société chinoise vend déjà dans 120 pays, dont l'Italie depuis 2006. Des ventes en Grande-Bretagne et dans les pays scandinaves doivent commencer l'année prochaine.
Des véhicules rustres... qui s'exportent
L'industrie automobile chinoise démarre prudemment en Europe. Les dirigeants savent que leurs véhicules rustres et à la qualité médiocre sont très loin des niveaux occidentaux. Mais les coréens n'ont-ils pas aussi commencé modestement il y a trente ans ? Les constructeurs chinois préfèrent pour l'instant s'installer dans les pays émergents, où le facteur prix est essentiel. ils se sont ainsi implantés en Asie, en Afrique et démarrent en Amérique latine.
Selon les estimations de la branche automobile de la Chambre chinoise de commerce pour l'import-export des produits mécaniques et électroniques (CCCME), les exportations de véhicules de l'ex-Empire du milieu devraient bondir de 50 % en 2012, après avoir enregistré une progression similaire l'an dernier et atteint près de 850.000 unités (pour une valeur de plus de 10 milliards de dollars).
Rappelons que pendant longtemps les européens n'allaient pas aux états-unis( quand ils faisaient une tentative ils repartaient ensuite), marché considéré comme beaucoup trop concurrentiel( et donc qualitatif), les japonais ont osé s'y frotter et ils ont gagné la hausse de la qualité des matériaux de l'organisation et du design depuis 15 à 20 ans en europe a permis aux européens de s'améliorer considérablement alors que les américains cuvaient leur échec initial face aux japonais et leurs charges de retraites, mais maintenant (les américains ayant lâché leurs retraités pour abaisser les coûts)les américains arrivent en force et rattrapent leur retard.
C'est au tour des européens de commencer à être grippés.