Débrayages chez Renault à la veille des négociations salariales

Par Alain-Gabriel Verdevoye (avec AFP)  |   |  326  mots
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Des sites du constructeur ont connu des arrêtes de travail ce jeudi. Les syndicats réclament des hausses de salaires.

Des salariés ont cessé le travail chez Renault  pendant une heure ce jeudi sur plusieurs sites en France, à la veille de la deuxième réunion vendredi des négociations annuelles obligatoires sur les rémunérations. La CGT et la CFDT ont appelé à la mobilisation sur l'ensemble des sites de Renault (Douai, Cléon, Rueil, Sandouville, Le Mans, Flins), rejoints selon les usines par la CFTC, Sud ou FO. Au Technocentre Renault de Guyancourt (Yvelines), 450 salariés, selon une source syndicale, ont répondu à l'appel de la CFDT, CFTC, CGT et Sud et débrayé une heure dans la matinée pour "exiger une meilleure reconnaissance et remettre ainsi davantage de justice sociale dans l'entreprise".

Revendications sur le pouvoir d'achat

"Renault se porte bien et a les moyens d'augmenter nos salaires", assure l'intersyndicale dans un communiqué, mettant en parallèle la haute rémunération du PDG Carlos Ghosn et le gel des salaires depuis trois ans. "On en a marre du double discours, le sentiment d'injustice est très fort", a indiqué à l'AFP Christian Morel (CGT). La CFDT et la CFE-CGC ont par ailleurs lancé une pétition qui sera remise vendredi à la direction. Elle porte sur le maintien du pouvoir d'achat (avec une hausse de 4,5% des salaires), l'équité dans les rémunérations, et davantage de reconnaissance, selon  Fred Dijoux (CFDT).

Bons résultats 2011

Renault a annoncé la semaine dernière un bénéfice opérationnel maintenu en 2011 à 1,1 milliard d'euros, pour un chiffre d'affaires en hausse de 9,4% à 42,63 milliards. La marge ressort à 2,6% (2,8% en 2010). Sur la seule activité automobile, le bénéfice opérationnel a légèrement baissé à 330 millions l'an passé, avec une marge de 0,8% (contre 1,1% précédemment). Le résultat net du groupe au losange a quant à lui baissé de 38,7% à 2,14 milliards d'euros. A ce résultat, l'allié Nissan a toutefois contribué pour 1,33 milliard, le suédois AB Volvo dont Renault est actionnaire de référence pour 136 millions.