Volkswagen met plein gaz sur la Chine

Le groupe allemand a enregistré une hausse de 15,6% de ses ventes de voitures à 633.800 unités au premier trimestre. Il investit 14 milliards d'euros.
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Volkswagen fait un carton en Chine, son premier marché mondial. Implanté dans l'ex-Empire du milieu depuis 1984, le constructeur auto allemand y a accru ses ventes de 15,6% au premier trimestre à 633.800 unités. "La Chine absorbe 29% des volumes mondiaux du groupe », soulignait ce dimanche à Pékin Weiming Soh, vice-président ventes et marketing de Volkswagen Group China. Et « nous devrons maintenir la même trajectoire et le même pourcentage » dans l'avenir, soulignait le dirigeant lors d'une conférence de presse à la veille de l'ouverture du salon automobile de Pékin. D'ici à 2018, Volkswagen vise dix millions de ventes mondiales. Et la Chine pourrait donc en représenter trois millions à cet horizon, contre 2,3 millions en 2011. Même si le marché se ralentit singulièrement. Les ventes totales de voitures neuves ont progressé de 5% au premier trimestre en Chine. Rien à voir avec les croissances de 2009 et 2010.

Offensive tous azimuts

Premier constructeur local de voitures particulières (deuxième derrière l'américain GM en incluant les utilitaires, monospaces et pick-ups) avec une pénétration de presque 20%, le groupe va, pour nourrir sa croissance, y investir « 14 milliards d'euros d'ici à 2016 », construire sa quatorzième usine et augmenter de 50% un réseau de 2.000 points de vente », précise Weiming Soh. L'offensive est évidemment le fait de la marque Volkswagen elle-même «qui lancera 45 nouveaux modèles à court terme ». Fini le temps où Volkswagen vendait essentiellement des modèles des années 80 restylés comme les Jetta et Santana.

Audi en pointe

Mais Audi, première marque de haut de gamme en Chine, installée localement depuis 24 ans, met également les bouchées doubles. Elle construit pour sa part une deuxième usine et compte passer d' « une capacité de production de 300 à 700.000 unités en 2015 », indique pour sa part Dietmar Voggenreiter, président d'Audi China. La marque aux anneaux a « progressé de 40% au premier trimestre ». En plus de ses berlines rallonges pour répondre au goût chinois, la firme mettra prochainement en production le petit 4x4 Q3 et la compacte A3. Longtemps voiture de la Nomenklatura chinoise, Audi dit « vendre aujourd'hui à 90% aux clients particuliers ». Le constructeur de haut de gamme, qui mise à fond sur la réputation de la belle voiture germanique, compte là aussi « accroître son réseau de 230 points de vente l'an dernier à plus de 400 en 2013 ».

Skoda en vogue

Le groupe germanique vise la Chine avec toutes se marques. Le tchèque Skoda n'est pas en reste. « Nous prévoyons 550.000 unités dans un proche avenir, contre 220.089 en 2011 », signale Gerrit Marx, président de Skoda China. Et, à l'autre bout du spectre, Volkswagen met également en avant ses Bentley « British » ou ses Lamborghini italiennes qui figurent parmi les automobiles les plus chères du monde. Lancée en 2007, Lamborghini, firme de véhicules à hautes performances, est passée « de 28 ventes la première année à 342 en 2011. Et nous tablons sur une croissance de 5 à 10% cette année », explique à son tour Christian Mastro, directeur de Lamborghini Asia Pacific. Et ce, malgré des taxes de 250% !

28 ans d'âge moyen pour une Lamborghini

Avec un taux d'équipement automobile de 37 véhicules pour mille habitants, contre 500 dans l'Union européenne en moyenne, le marché a du potentiel, avec notamment l'essor des grandes villes du centre du pays, alors que la croissance était tirée quasi-exclusivement jusqu'ici par les cités de la côte est. La clientèle est très jeune : 28 ans d'âge moyen pour une Lamborghini ! 70% des clients de Skoda sont des primo-accédants à l'automobile. A l'opposé du marché européen, la Chine ne fait donc face à aucun des problèmes d'acheteurs trop âgés...

Volkswagen concurrencé

Le groupe germanique a incontestablement repris l'offensive après une mauve passe à la fin des années 90 et début 2000, quand le constructeur perdait inexorablement des parts e marché au profit des nouveaux venus comme GM, Nissan, Honda, Hyundai-Kia. Il a notamment compris que le marché chinois voulait les modèles dernier cri, les mêmes qu'en Europe, même si des spécificités locales existent, comme des modèles rallongés ou restylés. Il est triste de voir que PSA, arrivé aussi au milieu des années 80, est aujourd'hui six fois moins puissant que Volkswagen.
 

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Commentaire 1
à écrit le 22/04/2012 à 18:08
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Aucune entreprise ne peut agir seule enChine ... sauf les chinoises ... elles croissent et absorbent les techonologies étrangères ... avant d'etre bientôt aidées par l'état Chinois pour prendre la mains sur ce qui aura été donné ... les aides chinois...

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