PSA engage des négociations sur l'avenir du site menacé de Sevelnord

PSA en crise va engager des négociations pour faciliter l'éventuelle survie du site menacé dans le Nord. L'avenir d'Aulnay et de Rennes est aussi sombre.
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PSA Peugeot Citroën va engager vendredi des négociations pour rendre son usine de Sevelnord (Nord) plus flexible et augmenter ainsi ses chances de survie, a-t-on appris mercredi auprès des représentants syndicaux. "Nous allons avoir une réunion tous les vendredis, la prochaine sera consacrée à la mobilité", a déclaré à l'agence Reuters le délégué CFE-CGC de l'usine d'utilitaires (fourgons) et de grands monospaces, Pascal Lucas. 

"La direction nous dit que l'actuelle structure des coûts est largement favorable à l'usine espagnole de Vigo (...) et qu'il faut trouver les solutions pour être plus compétitifs". Le site PSA de Vigo produit également, traditionnellement, des véhicules hauts (monospaces compacts et utilitaires légers). Sevelnord se retrouve donc forcément en compétition avec le site galicien. "La direction dit qu'il nous faut tous les atouts pour avoir un nouveau véhicule, et veut que les négociations soient bouclées avant les congés d'août", a affirmé de son côté le représentant CGT de Sevelnord, Ludovic Bouvier.

Sous-production

Selon les syndicats, PSA a proposé des mesures de mutation interne ou externe pouvant concerner plusieurs centaines d'emplois sur un effectif de 2.700 personnes. Le groupe veut aussi rendre les horaires de travail plus flexibles pour ajuster rapidement l'activité à la demande et geler les salaires pendant au moins trois ans, jusqu'à l'arrivée éventuelle du successeur des fourgons Jumpy et Expert actuellement produits sur place aux côtés du Fiat Ducato. L'usine produite aussi au compte-gouttes les monospaces 807 et C8. Les actuels utilitaires ont été lancés fin 2006-début 2007, selon les marques.

L'an dernier, Sevelnord a fabriqué 75.000 véhicules pour PSA (dont 12.100 monospaces), sur un total de moins de 100.000 unités. Les véhicules assemblés pour Fiat représentent 20 % du volume de l'usine. Les monospaces devraient être arrêtés fin 2013-début 2014, selon ce que la direction du site a indiqué aux syndicats. Le site est en sous-charge. Il a d'ailleurs suspendu sa production, pour ne pas alourdir ses stocks, du 14 au 18 mai, et il doit le faire de nouveau durant une semaine en juin, selon la CGT. Depuis que Fiat, son partenaire dans l'usine, a décidé de ne pas renouveler sa coopération au-delà de 2017, l'avenir de Sevelnord est en question.

Accord avec Toyota ?

A court et moyen terme, "Toyota devrait acheter des véhicules utilitaires produits par PSA Peugeot Citroën dans son usine de Sevelnord", selon des sources industrielles officieuses. Cet accord sauverait provisoirement le site. Mais il n'assurerait pas en soi l'avenir à long terme de l'usine. Il s'agirait en effet, selon nos informations, d'un simple achat d'utilitaires du constructeur français par la firme nippone.

Extension des départs volontaires

PSA Peugeot Citroën a par ailleurs annoncé ce mercredi, lors d'un comité d'entreprise, qu'il allait étendre en France à d'autres catégories de salariés son plan de départs volontaires, qui prévoyait de supprimer 6.000 postes en Europe cette année, dont 1.900 dans l'Hexagone. A ce jour, 623 dossiers de "mobilité" ont été soldés, selon la direction. On est donc loin des 1.900 prévus. Ce programme de départs volontaires, qui concernait à l'origine les métiers dits "sensibles" où les sureffectifs sont jugés importants, s'appliquera désormais également aux métiers dits "à l'équilibre" où  il n'y a pas a priori de sureffectifs. Histoire de parvenir aux 1.900 requis.

Avenir sombre pour Aulnay et Rennes

Le cabinet d'experts Secafi avait présenté par ailleurs mardi, lors d'un comité central d'entreprise (CCE) de PSA Peugeot Citroën, un rapport dans lequel il fait part d'inquiétudes pour l'avenir des sites d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) et de Rennes (Bretagne), a-t-on appris auprès des syndicats. "Secafi, l'expert-comptable, nous a fait son rapport d'expertise. Très clairement, il pointe deux sites menacés ou en sous-activité", a indiqué Jean-Pierre Mercier (CGT). Selon Franck Don (CFTC), le cabinet, mandaté par le CCE, évoque un avenir "très, très sombre" (...) Il n'y a aucune perspective pour Aulnay et Rennes". L'avenir du site d'Aulnay-sous-Bois (3.100 salariés) est pour le moins incertain après la fin de la production de la Citroën C3 à l'horizon 2014. Pour Rennes (environ 6.800 salariés), les interrogations portent sur le véhicule amené à remplacer la Citroën C5, qui pourrait être produit en Allemagne dans le cadre des accords avec GM.

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Commentaires 6
à écrit le 12/07/2012 à 13:11
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degueulasse, les voitures ne seront pas moins chers, moi je n'achetes plus psa

à écrit le 31/05/2012 à 15:09
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Le principal fautif est le code français du travail qui est si rigide qu'il ne permet qu'une très faible flexibilité. Comment font les allemands ? Les produit français sont compétitifs, c'est le droit du travail qui ne l'est pas et qui risque de fair...

à écrit le 31/05/2012 à 9:21
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pour faciliter les negociations, il faudrait une bonne greve jusqu'a la decision finale ...

à écrit le 30/05/2012 à 20:03
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Les syndicats ont une solution pour l'avenir des sites, la fermeture par greves successives jusqu'a ce quela mort de l'entreprise soit annoncée. Et bien sure ils prendront des voitures comme "tresor de guerre". Pas grave personne n'en veut.

le 30/05/2012 à 21:43
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Si les véhicules utilitaires de PSA se vendent bien en Europe (PSA est numéro 1, c'est peu connu ...) ... mais tous les véhicules produits dans cette usine n'ont pas le même succès ... et surtout une usine produite pour 2 constructeurs ne peut pas av...

le 30/05/2012 à 22:09
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Trop tard la décision est déjà prise, C'est Vigo qui a été choisi : http://www.challenges.fr/entreprise/20120525.CHA6808/le-site-peugeot-de-sevelnord-ne-sera-pas-sauve-par-toyota.html Sevelnord est condamné à moyen terme Ces réunions ne sont plus qu'...

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