
Le plan auto dévoilé ce mercredi prévoit un super bonus pour véhicules électriques jusqu'à 7.000 euros (contre 5.000 euros actuellement) et jusqu'à 4.000 (contre 2.000 euros aujourd'hui) pour les hybrides (thermiques-électriques). Les mesures prévoient aussi une petite amélioration du bonus pour les modèles classiques rejetant peu de CO2. Sur le papier, c'est parfait. Les constructeurs français Renault et PSA Peugeot Citroën sont en effet des spécialistes de ces modèles... Seulement voilà, il n'est pas sûr du tout que la production automobile hexagonale en profite autant que prévu. Il est même à craindre que l'incidence sur le « made in France » ne s'exerce qu'à la marge.
Jusqu'à 7.000 euros de super bonus pour voitures électriques
Aider les voitures électriques, c'est donner une prime à Renault, le constructeur le plus avancé au monde avec son allié Nissan dans les véhicules « zéro émission ». C'est bon pour la future citadine Zoé, produite à Flins, en région parisienne, dont Renault annonce qu'il repousse son lancement, initialement prévu pour cet automne, au premier trimestre...pour des raisons techniques. Renault a prévu des capacités pour la produire de 150.000 unités annuelles. Arnaud Montebourg, le ministre du Redressement productif, a ainsi annoncé un prix net pour la Zoé « bonussée » de 13.400 euros (+ la location des batteries, tout de même). C'est donc a priori favorable au « made in France ». Par la voix de son PDG, Carlos Ghosn, Renault a d'ailleurs aussitôt « salué la volonté de l'Etat de soutenir la filière automobile française », ajoutant que le constructeur « se félicite tout particulièrement du signal fort envoyé en faveur des véhicules propres et notamment des véhicules électriques ». Le constructeur au losange affirme que « 80% des véhicules électriques vendus dans le monde par Renault seront produits en France en 2015 ».
Il n'empêche. Si l'utilitaire Kangoo électrique est fabriqué dans l'Hexagone comme la future Zoé, les autres modèles électriques de Renault (le quadricycle Twizy et la berline Fluence) sont respectivement produits en Espagne et en Turquie. Quant aux Peugeot Ion et Citroën C Zéro électriques du groupe PSA, ce sont des modèles conçus et produits par Mitsubishi... au Japon. Pas vraiment du « made in France » ! De toutes façons, c'est un segment de marché encore minuscule ! Il s'est vendu en France l'an dernier à peine 2.630 véhicules électriques, soit 0,1% du marché total. Certes, ça grimpe, puisqu'il s'en est immatriculé 1.200 rien que sur le premier trimestre 2012. Mais ce n'est encore que 0,2% du marché. Même si la pénétration a doublé. On n'en est qu'au démarrage. Et la vitesse de décollage est impossible à prévoir.
Jusqu'à 4.000 euros de super bonus pour les hybrides
Renault ne produit pas à ce jour d'hybrides. En revanche, PSA a fait ?uvre de pionnier avec les modèles diesel-électriques, assemblés dans l'Hexagone. Formidable ! Sauf que le premier fabricant mondial d'hybrides, et de très, très loin, c'est le japonais Toyota, qui offre une gamme de véhicules essence-électriques à partir de 18.500 pour la petite Yaris, à partir de 28.000 euros pour la berline Prius, à partir de 31.000 euros pour tout nouveau monospace familiale Prius +. L'autre japonais, Honda, offre aussi des véhicules dès 18.950 euros. En revanche, la première hybride du groupe PSA est le 3008 Hybrid 4... à 37.600 euros. La 508 hybride est proposée de 39.200 à 45.800 euros. La Citroën DS5 hybride de même technologie est au catalogue entre 40.200 et 44.200 euros. Des véhicules certes fabriqués en France mais beaucoup plus chers que ceux de Toyota ou Honda. En fait, ce ne sont pas les mêmes créneaux de gamme. Les Peugeot et Citroën sont bien plus puissantes et sophistiquées.
Avec sa stratégie plus démocratique, Toyota a vendu rien qu'en France 4.800 véhicules hybrides sur le premier semestre 2012, auxquels il faut ajouter 1.117 modèles de haut de gamme de sa marque Lexus. Soit près de 6.000 ! PSA ne donne pas de chiffres d'immatriculations en France, mais avoue 11.000 commandes de modèles hybrides sur... toute l'Europe depuis novembre dernier.
Certes, la petite Yaris hybride est assemblée à... Valenciennes, dans le nord de la France. Mais le but initial du gouvernement français n'est pas forcément de favoriser le japonais Toyota. Et ce, d'autant que toute la technologie hybride de la Yaris vient du... Japon. Par ailleurs, les Auris hybrides compactes sont assemblées en Grande-Bretagne et tous les autres véhicules thermiques-électriques de Toyota et Lexus sont importés du Japon. Le nouveau plan auto prévoit en fait une clause pour le super bonus de 4.000 euros, la prime ne devant pas dépasser 10% du prix de la voiture. Du coup, une Yaris aura une prime de 1.800 euros seulement. Mais un monospace Toyota Prius + aura droit à plus de 3.000... et bien sûr une DS5 4.000. Cela dit, l'accent mis sur les hybrides risque de profiter essentiellement à Toyota ! Ce super bonus n'aidera qu'à la marge la production de modèles diesel-électriques du groupe PSA.
Des bonus améliorés pour les petits véhicules thermiques
Le gouvernement a décidé d'augmenter de 100 à 150 euros le bonus pour les modèles à faibles émissions de CO2. Le bonus atteindra 200 euros contre 100 aujourd'hui pour les voitures émettant de 90 à 105 grammes de CO2 par kilomètre et passera de 400 à 550 euros pour les voitures émettant de 60 à 90 grammes. Un gain marginal. En outre, ces modèles sont généralement des tout petits véhicules urbains... produits hors de France. La Citroën C1 est produite en République tchèque, la Renault Twingo en Slovénie, et la future Clio IV dont la version diesel dCi 90 rejettera 83 grammes de CO2 seulement devrait être produite dans ses versions « bas de gamme » en Turquie. Pas évident que le «made in France » en tire vraiment parti. Même si les Smart de Daimler produites en Lorraine pourront en bénéficier...
Enfin ce plan ne concerne que les ventes dans l'Hexagone... qui n'absorbent qu'à peine plus de 20% de la production mondiale de véhicules particuliers de Renault. Pas sûr que cela suffise à relancer la machine...
Alain-Gabriel Verdevoye
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"Les constructeurs Français ont raté le virage du marketing stratégique"
Entretien avec Georges Lewi, spécialiste des marques, auteur d'une dizaine d'ouvrages dont "Mythologie des marques". Ce consultant en marketing qui se définit comme "mythologue", analyse l'échec des constructeurs automobiles français. En produisant des "voitures pour tout le monde", ils nous explique pourquoi ils ont mis sur le marché des "voitures pour personne"... Lire la suite...
Sophie Peters
Elles sont trop chères vos voitures.
Rensiegnez vous sur le vrai pouvoir d'achat des Français !!!
Ce qu'il faut c'est trouver une innovation Française utilisée exclusivement par nos marques qui, pour être implantée dans les voitures étrangères prendrait un an de R&D et de rendre obligatoire l'utilisation de cette technologie pour bénéficier d'un super bonus. Ainsi pendant un an les ventes seraient favorables à nos marques.
C'est plus clair comme ça ?
++
L
Les français n'ont pas d'argent : tout a augmenté donc on consomme moins.
L'Etat français emprunte quelques milliards d'euros à la BCE à 1% (comme le font tranquillement les banquiers et grands argentiers européens). Puis ensuite prête ce bon argent aux smicards à 1,1% sur 12 ans. J'ai déjà le slogan: "La ch'tite voiture française à 100 euros par mois".
Aïe! Le gros problème c'est que c'est du Socialisme et que c'est interdit par les traités européens (ratifiés par l'UMP et le PS). Et vu qu'absolument rien n'a été renégocié avec Mme Merkel contrairement aux belles promesses de campagne... Et puis, si j'ose dire, ce n'est pas non plus dans l'intérêt des banquiers.
@ ninette: Je ne partage pas votre point de vue: ce n'est pas produire en France qui coûte cher, c'est plutôt que les salaires ne suivent pas la courbe des prix (inversement proportionnelle à la hausse des dividendes reversés aux actionnaires depuis 20 ans...).
Question: Faut t'il sauver l'usine ou l'employe? Les plans de soutiens aux usines permettent effectivement de sauver l'employe a court terme seulement. Il serait moins couteux et plus effectif d'arreter de produire les voitures bon marche en France et specialise la construction francaise dans ce que les chinois ne savent encore pas faire (le haut de gamme et les hybrides ou electriques). Ca reduiera la balance commerciale francaise avec la Chine, augmentera les echanges avec nos partenaires turcs ou marocains.
Ces 2 pays font-ils parti de l'Europe?
Nous auraient-on caché des choses comme d'habitude?
Bel effet d'annonce et bien pauvre résultat.
Cette pseudo politique socialiste par petite touche, tant glorifiée par les médias mais qui ruine petit à petit la France, devrait finir par exaspérer l'ensemble des français.
Le plan Montebourg semble "inacceptable" en l'état.
Qui achetera des voitures electriques à part l'état avec notre argent !!!
Pour faire plaisir à la mère Duflot j'attendrai les 10000? de bonus sur
la voiture à pédales !!!!
Depuis la campagne présidentielle, François Hollande et son équipe ont fait porter l?essentiel de leur discours sur la dénonciation des :
?riches?, des patrons et de leurs actionnaires.
Ils ont entretenu les réflexes de lutte des classes pour tenter d?attendrir leur extrême gauche, tout en masquant l?agression portée sur les classes populaires.
Cette désignation de boucs émissaires à la vindicte publique est le contraire de ce qu?appellerait le rassemblement de toutes les forces dans le même élan, le même effort pour une cause qui vous dépasse. Voilà ce que serait le patriotisme. Où est-il dans cet empilement d?impôts sur les revenus du travail et de l?épargne à seule fin de recruter des fonctionnaires, de préserver le mille-feuille de nos structures administratives et collectivités locales, et d?accueillir la misère du monde !
Comment se fait-il qu?ils ne disent rien ? si ce n?est pour condamner la gestion précédente ? des moyens d?arrêter le déclin de notre compétitivité et de réduire nos coûts du travail ? Le patriotisme, ce ne devrait pas être seulement pour les autres. S?ils ne s?étaient pas voilé la face en voulant ignorer que, depuis dix ans, les 35 heures, la hausse mécanique du smic, les milliards versés en vain pour la RTT et les bas salaires, avaient ravagé nos industries, ils ne seraient pas aujourd?hui ?sous le choc? de la fermeture de l?usine d?Aulnay-sous-Bois.
Le cas PSA : En cas de difficultés, d´écroulement des commandes, de la disparition d´un marché ou d´un produit, c´est un drame, suivi obligatoirement de restructuration et de licenciement. La classe politique, les élus, les syndicats oublient les 20/30/40 ans de prospérité générée par l´entreprise.
L´entrepreneur devient un « ignoble patron » qui après s´être enrichi injustement devient un incapable, un voyou, un voleur... .Résultat de nombreuses entreprises en dépôt de bilan. Celles qui pour survivre sont obliger de se délocalisées sont définitivement perdue pour la France.
L'attitude irresponsable de nos syndicats cités dans la presse mondiale va refroidir les rares investisseurs créateurs de richesses et d'emplois !
Le non-respect du droit. De la liberté du travail, les blocages, les grèves des services publics, l'image de la France est donc catastrophique. La droite et la gauche, au lieu de pleurnicher aujourd'hui, auraient mieux fait de créer les conditions d'un meilleur environnement économique pour les entreprises. La France est le seul pays qui compte deux fois plus de fonctionnaires que d'actionnaires !
Il fait quoi des 99,79% restant ???
De quoi aider Toyota à tuer ses concurrents européens !
Ajouter 2000€ à ce qui existe déjà n'aura aucune influence !
Ou est votre plan de sauvetage M montebourg ?