GM nomme un nouveau patron d'Opel... intérimaire en pleine crise

Ce sera le quatrième patron d'Opel en moins de trois ans. Et il y en aura même un cinquième, puisque Thomas Sedran est nommé par intérim. La filiale allemande de GM est en pleine crise. L'américain devrait perdre beaucoup d'argent en Europe cette année, selon le Wall Street Journal.
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General Motors nomme un nouveau patron pour sa filiale allemande Opel. Le quatrième en moins... de trois ans. Et il y en aura un cinquième, puisque le groupe américain affirme qu'il s'agit d'un président par intérim! L'allemand Thomas Sedran, 47 ans, prend donc la suite de Karl-Friedrich Stracke, "jusqu'à ce qu'un successeur soit trouvé". Karl-Friedrich Stracke, qui avait noué des relations privilégiées avec Philippe Varin, patron de PSA dont GM détient 7% du capital, a démissionné contre toute attente la semaine dernière, après un peu plus d'un an à peine à la tête d'Opel en grave crise. Thomas Sedran est ,depuis le 1er avril, membre du directoire d' Opel , en charge de la stratégie et du développement commercial de l'entreprise, des fonctions qu'il va conserver. C'est un ancien consultant en restructurations. Selon plusieurs journaux allemands, Opel chercherait à recruter en externe son futur patron. Sont évoqués Wendelin Wiedeking, ex-patron de Porsche, Herbert Demel, ancien responsable au sein de l'équipementier automobile canadien Magna après avoir travaillé chez Fiat, Rainer Schmückle, ancien de Daimler et Karl-Thomas Neumann du groupe Volkswagen.

Valse des patrons

Cette valse des patrons accentue encore un peu plus le marasme au sein de GM, qui devrait afficher des "pertes substantielles en Europe pour le restant de l'année" avec sa filiale allemande Opel - et sa marque soeur britannique Vauxhall -, comme l'affirmait le Wall Street Journal lundi sur son site internet, citant des sources proches du dossier. "Ce qui douche les espoirs de reprise au deuxième semestre, reprise sur laquelle comptait l'entreprise", expliquait le quotidien des affaires. Le constructeur auto américain, avec qui PSA Peugeot Citroën s'est allié fin février dernier, perd de l'argent depuis une dizaine d'années sur le Vieux continent. Rien n'y fait. C'est le seul constructeur à être déficitaire sur une aussi longue période ! Aucune date n'a été avancée pour un retour aux profits, les précédentes échéances n'ayant jamais été respectées. GM a perdu en Europe 256 millions de dollars (200 millions d'euros) au premier trimestre 2012, après un déficit avant impôts de 700 millions (540 millions d'euros) l'an passé. D'après le journal Handelsblatt, le patron de General Motors, Dan Akerson, est venu en personne à Rüsselsheim, siège d' Opel , la semaine dernière, exaspéré par la persistance des mauvais chiffres de ventes. Opel et Vauxhall ont vu leurs immatriculations de voitures neuves chuter de 15% sur les six premiers mois de 2012.

Pertes de parts de marché

Opel et Vauxhall ne parviennent pas à enrayer la chute de leurs parts de marché en Europe (6,8% sur les six premiers mois de 2012 hors utilitaires, contre plus de 10 % il y a dix ans) et en Allemagne. La firme se trouve toujours en surcapacités, malgré des plans de restructuration à répétition. Fin juin, le conseil de surveillance d'Opel avait validé le plan stratégique de Karl-Friedrich Stracke. Celui-ci prévoyait notamment un arrêt de production dans l'usine allemande de Bochum. L'usine emploie 3.100 personnes, pour une capacité de production de 160.000 unités annuelles. Le patron démissionnaire avait aussi décidé que la nouvelle génération de compactes Astra sortirait des usines de Ellesmere Port (nord-ouest de l'Angleterre) et de Gliwice (sud de la Pologne) et qu'elle ne serait plus fabriquée en Allemagne. Au grand dam des syndicats. GM avait déjà fermé l'usine belge d'Anvers.

Gestion erratique

Opel a failli être vendu par GM en 2009. Mais, après de longues tractations, notamment avec le sous-traitant canadien Magna et le gouvernement de Berlin, le groupe de Detroit a brutalement décidé de conserver sa filiale, provoquant la colère des pouvoirs publics outre-Rhin. GM a par ailleurs été incapable de faire prospérer sa célèbre filiale suédoise haut de gamme Saab, dont il s'est piteusement débarrassé et qui... a sombré dans la faillite.
 

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