Le suédois Volvo touché par la crise se met au chômage technique

La firme suédoise doit interrompre la production de l'usine suédois de Torslanda. Elle génère de petits profits, en comparaison des constructeurs de haut de gamme allemands.
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Le constructeur automobile suédois Volvo invoque ce lundi une piètre conjoncture en Europe pour annoncer l'arrêt pour une semaine de l'une de ses principales usines, à Torslanda, près de son siège à Göteborg. Volvo doit interrompre du 29 octobre au 2 novembre la production de ses gros modèles. "Cette mesure est prise compte tenu de la baisse continue du marché automobile, principalement en Europe. Par conséquent un nouvel ajustement pour l'activité industrielle de Volvo est nécessaire", explique la firme contrôlée par le chinois Geely dans un communiqué. Volvo avait déjà réduit à compter du 1er octobre la production à 50 véhicules par heure, contre 57 auparavant. Pendant la semaine d'arrêt, "les salariés du site de Torslanda seront en congés payés grâce à une combinaison d'utilisation de l'épargne-temps et de chômage technique". 

Réduction du coût des achats

Le constructeur de haut de gamme est en pleine réduction des coûts. Il a fait passer récemment un message on ne peut plus clair à ses fournisseurs. 400 sous-traitants doivent baisser leurs prix de 20% en trois ans, selon le journal économique suédois Dagens industri. Le nouveau directeur des achats, Axel Maschka, adopte donc d'emblée une ligne dure. Pis pour les fournisseurs européens: le constructeur de Göteborg, propriété aujourd'hui du chinois Geely, affirme que, en 2020, un quart de ses achats seront effectués auprès de fournisseurs... chinois. 

Petit profit face aux allemands

La marque scandinave avait annoncé un tout petit bénéfice opérationnel de 239 millions de couronnes (28 millions d'euros) sur les six premiers mois de 2012, divisé par six par rapport à la même période de 2011. Le chiffre d'affaires semestriel a légèrement progressé de 3,9%, à 65,3 milliards de couronnes (7,7 milliards d'euros), mais les ventes en volume on reculé de 4% à 221.309 unités. Malgré la qualité reconnue de ses véhicules, Volvo Cars (rien à voir avec le groupe AB Volvo qui produit des camions) reste un petit constructeur produisant essentiellement dans des pays à coûts relativement élevés (Suède, Belgique), avec de faibles économies d'échelle. Il fabrique 3,5 fois moins de véhicules qu'Audi, lui-même adossé au groupe Volkswagen.

Faibles marges

C'est pour cela que les Volvo, développées sur des plates-formes partagées avec l'ex-actionnaire Ford, génèrent des marges beaucoup moins élevées que celles des constructeurs allemands. Très loin de là. Volvo a atteint à peine les 0,4% au premier semestre. Dans le même temps, Mercedes atteint une marge opérationnelle de 8,7%, BMW et Audi 11,5%. Le constructeur suédois, qui vient de lancer sa berline compacte V40 produite en Belgique, espère doubler ses ventes mondiales à 800.000 unités d'ici à 2020 et porter ses ventes en Chine de 47.000 unités l'an dernier à environ 200.000 d'ici à 2014.

(source : Dagens industri)

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Commentaires 2
à écrit le 15/10/2012 à 15:37
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RENAULT fait plus de 8 pour cent de marges avec sa marque à bas coûts; il faut le souligner.

à écrit le 15/10/2012 à 14:10
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Enfin un article sur un constructeur "en difficulté". Cela devenait lassant ces success stories allemandes! Leur nouvelle politique achat va certainement favoriser l'innovation et la qualité...

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