Plus d'un milliard d'euros, c'est ce que perdra en Europe GM... le "sauveur" de PSA

General Motors annonce ce mercredi qu'il perdra 1,5 à 1,8 milliard de dollars (1,1 à 1,4 milliard d'euros) cette année en Europe, où il aura supprimé 2600 postes en 2012. En 2013, ce sera à peine mieux. L'équilibre n'est pas prévu avant le milieu de la décennie. Voilà le genre d'allié... qui doit assurer l'avenir de PSA Peugeot Citroën.
Copyright Reuters

On comprend que GM veuille mutualiser ses pertes en Europe, en mariant sa filiale allemande chroniquement déficitaire Opel à PSA Peugeot Citroën. Le grand allié américain du constructeur français prévoit rien de moins que 1,5 à 1,8 milliard de dollars (1,1 à 1,4 milliard d'euros) de perte opérationnelle sur le Vieux continent cette année! C'est ce qu'il annonce en marge de ses résultats trimestriels, ce mercredi. Drôle de "sauveur" ! Et 2013 sera "un peu meilleur", sans plus, affirme le groupe du Michigan sur son site. Le retour à l'équilibre en Europe, maintes fois reporté, est carrément renvoyé au "milieu de la décennie", sans autre précision. Au troisième trimestre, GM a perdu sur le Vieux continent 0,5 milliard de dollars (380 millions d'euros), contre un déficit de 0,3 milliard de dollars un an auparavant. Il annonce en outre qu'il aura supprimer 2600 postes en Europe sur l'année 2012, sans préciser toutefois la répartition géographique de ces coupes. Cette situation financière catastrophique, qui inquiète fortement les observateurs et le gouvernement français. GM et PSA ont en effet scellé fin février dernier une alliance stratégique fort critiquée, aux termes de laquelle l'américain a pris 7% du français.

Profits hors d'Europe

Si l'Europe constitue un vrai désastre pour GM, les autres régions du monde sont, en revanche bénéficiaires. Sauvé par le gouvernement américain qui y a injecté 50 milliards de dollars lors de sa mise sous protection de la loi sur les faillites (Chapitre XI) en 2009, GM affiche un profit opérationnel trimestriel de 1,8 milliard de dollars (1,4 milliard d'euros) en Amérique du nord, en retrait toutefois sur l'an dernier (2,2 milliards de dollars). GM a aussi réalisé un résultat positif  de 0,7 milliard (530 millions d'euros) sur le trimestre dans ses opérations dites internationales et un  très légér profit (0,1 milliard de dollars) en Amérique du sud. Dans ce contexte, le premier constructeur automobile américain a vu son bénéfice net reculer au troisième trimestre de 12% à 1,5 milliard de dollars (1,1 milliard d'euros)

Une alliance avec PSA centrée sur l'Europe

On comprend dès lors que GM soit, avec PSA, moins intéressé par une alliance mondiale que par un rapprochement uniquement cantonné à l'Europe. Les quatre projets communs annoncés par PSA avec General Motors le 24 octobre dernier concernent, comme par hasard, essenteillement... l'Europe. PSA, en manque de produits pour l'international, ne sera pas aidé par son allié américain. "La Chine n'est pas incluse dans l'Alliance PSA-GM", a confirmé mercredi 24 octobre Philippe Varin, patron du groupe français, dans une conférence de presse. Quant au projet de petit véhicule conjoint pour l'Amérique latine, qui devait être un des programmes phares de l'alliance franco-américaine, le président de PSA soulignait: "on a regardé des projets hors d'Europe. Mais les deux parties ont jugé que ces projets n'étaient pas assez attractifs". Le projet de petite voiture hors d'Europe "n'a pas été retenu", a-t-il reconnu. Bref, PSA ne profitera pas du savoir-faire de l'américain dans les zones géographiques où ce dernier est fort. Le groupe du Michigan est en effet numéro un des ventes en Chine et l'un des trois grands constructeurs au Brésil. Il n'a aucunement l'intention de faciliter la tâche au constructeur tricolore. Dommage, car, dans ces zones cruciales, PSA est encore un tout petit acteur. Le français détient 3,4% du marché chinois à peine et 5% du gâteau latino-américain (contre 5,7% l'an passé)!

Projet de co-entreprise

Les dirigeants de PSA ne sont-ils pas en train de se faire avoir? C'est l'impression qui prévaut dans les milieux industriels... Point d'orgue: le projet de créer une co-entreprise regroupant Opel (et sa marque soeur britannique Vauxhall) ainsi que PSA (ou une partie). Une façon pour GM de se désengager partiellement de ses activités en crise sur le Vieux continent et d'en partager la gestion et la propriété avec PSA! Les deux constructeurs y envisagent en effet une mise en commun de leurs activités. Le "projet à l'étude prévoit la création d'une société commune, détenue à parité par les deux constructeurs", selon nos sources. Cette société commune "regrouperait Opel (filiale allemande de GM) et la division automobile de PSA ou la partie industrielle de ladite division". Ce projet, "qui fait l'objet de discussions", est sur la table. Une décision "pourrait intervenir d'ici à la fin de l'année". Une partie de la famille Peugeot est toutefois réticente à aller si loin avec la firme de Detroit. D'ailleurs, GM ne serait-il pas le premier concurrent de cette co-entreprise, puisque sa marque Chevrolet (laissée en-dehors des accords) concurrence de plus en plus Opel sur le Vieux continent, avec des produits "made in Korea" moins onéreux?

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 01/11/2012 à 17:50
Signaler
Souvenons nous que GM voulait fermer son site OPEL en 2008 mais la chancelière était montée au créneau en voulant reprendre la marque allemende puis volte face de GM qui gardait Opel. Les alleemnds ne lacheront jamais et refuseront toute fermeture de...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.