Société fétiche de Ségolène Royal, Heuliez annonce son dépôt de bilan

Par Alain-Gabriel Verdevoye  |   |  398  mots
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L'équipementier automobile a annoncé ce lundi, au cours d'un comité d'entreprise extraordinaire, son dépôt de bilan. Ce sera la troisième fois depuis 2006, pour cette entreprise de la région Poitou-Charentes, dont l'ex-compagne du Chef de l'Etat est présidente.

L'équipementier automobile Heuliez a annoncé ce lundi, au cours d'un comité d'entreprise extraordinaire, son dépôt de bilan. Ce sera la troisième fois depuis 2006, pour cette entreprise de près de 300 salariés. Pendant le week-end, des discussions ont eu lieu pour tenter de trouver entre 1 et 1,5 million d'euros et éviter la  cessation de paiement. Mais aucune solution n'a été trouvée. D'où la décision de la direction de l'équipementier de Cerizay (Deux-Sèvres), qui était pourtant en négociation avec Volkswagen en vue de la signature d'un important contrat de fourniture de pièces détachées.

Société fétiche de Ségolène Royal

Heuliez, entreprise fétiche de Ségolène Royal, est devenu à cause de cela un enjeu politique majeur. Car l'entreprise est située dans la région Poitou-Charentes dont l'ancienne compagne du  chef de l'Etat est la présidente. Heuliez SAS et Mia Electric sont les deux entreprises issues de la déconfiture du groupe Heuliez. Alors que Mia produit au compte-gouttes des mini-véhicules électriques, Heuliez SAS, qui appartient au groupe BGI (Baelen Gaillard Industrie), a repris les activités historiques du carrossier de Cerizay, à savoir la production d'éléments de structure et de carrosserie pour le compte des constructeurs. La présidente de Poitou-Charentes avait encore demandé à la mi-février de lui permettre de transformer un peu plus de 2,4 millions d'euros de créances d'Heuliez  SAS vis-à-vis de la région en prise de capital social de la société. La région doit obtenir le feu vert du gouvernement pour cette prise de participation qui requiert un décret en Conseil d'Etat.

L'aventure de la voiture électrique

Poitou-Charentes est également actionnaire de... Mia Electric à hauteur de 5 millions d'euros. Le capital de Mia Electric, qui emploie plus de 300 personnes en période de pointe, est détenu en majorité par l'entrepreneur allemand Edwin Kohl et à hauteur11% par la région Poitou-Charentes. Cette société vient  pour sa part de recevoir encore une aide indirecte... des pouvoirs publics. La centrale d'achats de la fonction publique, l'Ugap, a annoncé mardi dernier la commande de 500 Mia sur trois ans. Pas de quoi permettre toutefois une vraie viabilité financière. La "start-up" dédiée à 100% aux voitures électriques a vendu 400 véhicules en 2011 et planiifié 12.000 pour 2012. Mais seules 800 Mia ont finalement été écoulées l'an passé.