Même les constructeurs auto américains s'intéressent aux économies d'énergie

Le nouveau gros pick-up Ford "F" se voit allégé de 300 kilos pour moins consommer. Les américains ne s'intéressent pas au diesel et la pénétration des véhicules hybrides et électriques reste stable. Mais, la réduction des consommations devient un argument de vente majeur aux Etats-Unis.
Le Ford "F" 2014 se voit allégé de 300 kilos

Au salon de Detroit, les économies d'énergie des voitures américaines ne sont semblent pas flagrantes. Pourtant, "les consommations de carburant deviennent un critère d'achat essentiel aux Etats-Unis", explique Jim Farley, directeur des ventes et du marketing de Ford. "Les clients ne prennent pas en compte les rejets de C02, mais ils veulent réduire les consommations", renchérit Ludwig Willisch, PDG de BMW North America. "Le gallon d'essence ordinaire est à 3,20 dollars dans l'Etat du Tennessee, contre 3,80 il y a un an. Cela n'empêche pas que la réduction du budget carburant soit un argument de vente majeur", argue à son tour Pierre Loing, vice-président de Nissan en charge du plan produits pour l'Amérique du nord et du sud.

300 kilos d'allègement

Si, au salon de Detroit, le visiteur européen est toujours surpris par les mastodontes qui y sont exposés, notamment sur les stands GM, Ford et Chrysler, les mentalités n'en évoluent pas moins. L'allègement de 300 kilos du tout nouveau pick-up "Full Size" Ford F, grâce notamment à l'utilisation de l'aluminium, devient même un argument de vente majeur pour la treizième génération de cet énorme véhicule qui demeure obstinément en tête des ventes aux Etats-Unis depuis plus de trente ans. Et la réduction de la cylindrée des moteur est à l'honneur.

"Il y a quatre ans (sur la précédente génération du "F"), nous ne vendions pas un seul moteur V6 (plus petit). En 2013, celui-ci représentait déjà 40% de nos ventes. Cela veut dire que 300.000 américains ont accepté de descendre d'un moteur V8 à un V6", se félicite Jim Farley.  Mieux, le "petit" 2,7 V6 du nouveau "F" est même doté d'un "Stop and start" (arrêt et redémarrage automatique du moteur au feu rouge) comme sur une vulgaire citadine du Vieux continent.

Sur la future sportive Ford Mustang, parallèlement au gros V8 de 426 chevaux, une "petite" motorisation turbo de 2,3  litres de cylindrée, moins évocatrice mais aussi moins énergivore, sera proposée. Et Ford va encore plus loin sur sa dernière berline moyenne, la Fusion, puisqu'il offre désormais dans cette gamme un moteur carrément européen de 1,6 litre de cylindrée seulement.

Diesel pas à la fête

Certes, là où en Europe on en est à commercialiser des micro-moteurs tricylindres de moins de un litre de cylindrée - y compris chez Ford - , aux Etats-Unis proposer un six cylindres presque trois fois plus gros sur un "F" est déjà considéré comme une prouesse! Mais, les véhicules américains restent beaucoup plus gros. Logique: il n'y a pas de problème de place outre-Atlantique, où routes, villes, parkings, sont taillés pour les gros 4x4. Et l'américain moyen ne rentrerait pas dans une Renault Twingo! "Il n'y a pas de tendance à la réduction de taille des véhicules", confirme Pierre Loing.

Chez Chrysler, la nouvelle berline moyenne 200, développée sur une plate-forme Alfa Romeo (Fiat) rallongée, le recours à une transmission automatique ultra-sophistiqué à neuf rapports a aussi pour objectif de... diminuer la facture énergétique.

Pour réduire les consommations, on mise toujours aux States sur les moteurs thermiques à essence. Le diesel y demeure encore marginal, même si Volkswagen, Mercedes et BMW essayent d'en faire la promotion. La version à gazole représente ainsi "25% de ventes de "SUV" X5", précise Ludwig Willisch. Les mécaniques diesel consomment certes moins, mais le gazole est plus cher aux Etats-Unis que le sans-plomb! Et le diesel traine une sale réputation héritée des moteurs GM des années 80, aussi polluants que peu fiables.

Les hybrides restent stables

Quant à l'hybride (essence-électrique), si Toyota en fait la promotion "avec 345.000 ventes l'an passé aux Etats-Unis" selon  William Faye, vice-président de Toyota en Amérique du nord, sa part de marché "ne progresse pas. Hybrides, hybrides rechargeables, électriques, ont une pénétration qui demeure à 3% du marché américain depuis cinq ans", indique Jim Farley.

"Ca nous a d'ailleurs surpris que cette pénétration n'augmente pas", remarque au passage le dirigeant de Ford, qui offre plusieurs véhicules "verts" dans sa gamme américaine. "La part de l'hybride demeure encore faible. Le surcoût des véhicules est trop sensible",  renchérit Pierre Loing. Vive donc la classique voiture à essence, mais avec des technologies dernier cri (turbo, injection directe...)!

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Commentaires 3
à écrit le 16/01/2014 à 20:51
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Et les Allemands qui font la promotion de leur mazout aux States ! Vont-ils pouvoir convertir les Chinois?

à écrit le 16/01/2014 à 15:40
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Déjà, pour véhiculer un Américain qui pèse le double en moyenne d'un Européen et le triple dans sa tête, faut des ch'vaux...

à écrit le 16/01/2014 à 12:08
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Allez faire un tour sur le site US de toyota , chevrolet ou autres, vous découvrirez que contrairement aux croyances , on vend aussi aux US des voitures telles que la spark , la yaris. La camry , la ( vraie ) voiture la plus vendue aux us dispose d'u...

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