Le haut de gamme allemand ignore la crise. Ses voitures affichent obstinément une insolente progression des ventes. Le bavarois BMW avait déjà enregistré l'année dernière un score commercial historique. Et la croissance se poursuit en janvier 2014 avec des ventes record, en hausse de 7,8%, à 132 892 unités.
"Bien que le climat économique demeure difficile sur de nombreux marchés, nous observons des signes d'amélioration et visons à poursuivre cette croissance en 2014", souligne dans un communiqué Ian Robertson, membre du directoire de BMW en charge des ventes.
BMW 5 et X3 en vogue
La BMW Série 5 de gamme supérieure a représenté un important moteur de croissance avec 27.974 voitures livrées dans le monde entier le mois dernier (+14%). La gamme moyenne Série 3 bénéficie aussi d'une bonne demande (22.451 unités, +4,6%). Son dérivé 4x4 X3 affiche, lui, des ventes en forte hausse (12.095, +18,2%).
En Chine, les ventes du groupe munichois ont augmenté en janvier (+22,2%), représentant désormais 28% des volumes totaux de BMW (avec Mini). Aux Etats-Unis, elles ont progressé de 3% (15,5% du total). Même en Europe, on observe une légère augmentation des scores de BMW et Mini (+1,4%, soit 38% du total des ventes).
En 2013, le groupe BMW avait écoulé 1.963.798 véhicules de marque BMW, Mini et Rolls-Royce (+6,4%). La seule marque BMW avait crû de 7,5% pour atteindre 1.655.138 unités.
Records pour les rivaux aussi
Le concurrent historique de Stuttgart, Mercedes, a livré pour sa part l'an passé 1,46 million de véhicules, en progression de 10,7%. Audi, filiale de Volkswagen, a enregistré de son côté une progression de 8,3% à 1,57 million. Avec deux ans d'avance sur son objectif de franchir la barre du 1,5 million de ventes annuelles. Le spécialiste de la voiture de sport luxueuse, Porsche, a livré, lui, plus de 162.000 véhicules, en hausse de 15%.
La réputation de qualité - pas toujours avérée en termes de fiabilité -, l'élégance des lignes et des habitacles, les performances des mécaniques, la haute technologie et le luxe des présentations, ont donné aux marques germaniques de haut de gamme un attrait universel. L'achat d'un véhicule de ces marques symbolise la réussite sociale, en Europe, en Chine, au Moyen-Orient, en Russie... Leurs rivaux sont bien plus petits : le britannique Jaguar Land Rover (groupe indien Tata), le suédois Volvo (groupe chinois Geely), les japonais Lexus (Toyota) et Infiniti (Nissan).
Gros investissements
Ces constructeurs ont beaucoup investi pour se renforcer industriellement en Europe de l'est - y compris pour une réexportation vers l'Ouest - et en Chine. Logique: la Chine est un marché "bling-bling" d'automobilistes (très) riches. Le créneau du haut de gamme devrait y dépasser celui des Etats-Unis, aujourd'hui le premier du monde, et ce d'ici à 2016 selon le consultant McKinsey. Mercedes ou BMW produisent par ailleurs depuis de longues années dans le sud des Etats-Unis et Audi va s'installer au Mexique. Objectif : 150.000 véhicules par an.
Les constructeurs d'outre-Rhin préparent par ailleurs une implantation au Brésil pour défricher l'Amérique du sud, sous-continent sur lequel ils sont à la traîne. Fort de son trésor de guerre, Audi a annoncé fin décembre qu' il prévoyait de dépenser la bagatelle de... 22 milliards d'euros entre 2014 et 2018, dans des installations industrielles et dans de nouveaux produits.
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