Renault vise à terme plus de 600.000 ventes par an en Chine

Renault démarrera la production d'un 4x4 compact dans deux ans en Chine. Arrivé le dernier dans l'ex-Empire du milieu, le constructeur entend toutefois grimper rapidement. Il va vendre aussi sur place le futur Espace. Renault compte écouler plus de 600.000 unités à terme dans le pays.
Le futur Renault Espace est exposé au salon de Pékin et sera vendu en Chine

Renault ne produira pas une voiture en Chine avant 2016. Mais, même si le français démarrera après tous les autres dans l'ex-Empire du milieu, il ne compte pas y jouer les figurants. "Nous avons de la place pour faire 300.000 voitures. Et on peut même en vendre 600.000 à terme avec une usine complémentaire, voire davantage", explique à latribune.fr Jacques Daniel, responsable du projet Chine de Renault, dans le cadre du salon de Pékin.

Citant l'exemple de l'allié Nissan, dernier japonais à s'installer dans le pays et aujourd'hui le plus de gros des constructeurs nippons sur place, le  dirigeant ajoute: "à terme, la Chine, ce sera le premier marché de Renault". Il rappelle volontiers l'impatience de Carlos Ghosn, double PDG de Renault et Nissan, qui "met la pression pour qu'on avance vite".

Début de production dans deux ans

Le constructeur de Boulogne-Billancourt va commencer à fabriquer en Chine, au premier semestre 2016,  un 4x4 compact. Celui-ci sera dérivé de la version européenne - qui aura remplacé l'actuel Koleos quelques mois plus tôt -, laquelle sera fabriquée en Espagne.

La version chinoise ne sera pas, toutefois, exactement la même. Elle repose sur une variante  différente de la toute nouvelle  plate-forme de l'Alliance Renault-Nissan, la "CMF".  Pour une raison simple, c'est qu'elle partagera les dessous du futur Nissan X -Trail également produit en Chine. Avec les mêmes composants achetés chez les fournisseurs. L'intégration locale du futur "SUV"chinois de Renault sera de "85%". Les moteurs à essence seront d'origine Nissan.

Ce modèle sera suivi d'un deuxième 4x4  un peu plus gros  "au second semestre 2016". Et "nous  vendrons également le futur Espace en Chine. Il y a un créneau", assure Jacques Daniel, qui refuse toutefois de  préciser si le futur monospace de haut de gamme sera produit en Chine ou importé de France.

Association avec le partenaire de PSA

Le feu vert de Pékin pour une implantation industrielle locale de Renault a été donné le 16 décembre dernier. La firme tricolore vient de démarrer la construction des bâtiments de l'usine d'assemblage et de moteurs à Wuhan, dans le centre du pays, non loin de PSA. En effet, Renault est associé sur place à Dongfeng, le groupe public chinois lié à PSA. Or, Dongfeng est traditionnellement implanté dans cette région, initialement pour des raisons militaires, la région étant loin des frontières et donc difficilement atteignable en cas d'attaque d'un ennemi potentiel! Le partenariat avec Dongfeng s'explique. Rien à voir avec PSA. Le chinois a en fait déjà une co-entreprise avec... Nissan.

Les capacités de production du site Renault seront « de 150.000 véhicules annuels et de 80.000 moteurs » initialement. Cette future usine est  bien évidemment réalisée "avec des gens de  Nissan". Le constructeur au losange devrait produire ensuite des berlines, indispensables pour prendre des parts de marché significatives, même si aujourd'hui Renault n'a pas l'autorisation officielle pour cela.

La deuxième usine envisagée pour accroître les capacités, elle, "pourrait être implantée dans l'ouest de la Chine", suivant la stratégie actuelle des autorités incitant les constructeurs à aller industrialiser la partie occidentale du pays, très en retard. Tout cela est bel et bien. Mais l'arrivée de Renault n'est-elle pas trop tardive? Le constructeur tricolore avait connu naguère en Chine une expérience malheureuse en produisant des minibus Trafic au compte-gouttes dans les années 90.

Les handicaps sont connus

"Oui, on arrive les derniers. Le handicap, c'est que tout le monde est là, a déjà démarré, jouit  en conséquence d'une notoriété supérieure. Les places ont été prises. Mais, le côté positif c'est qu'on peut copier ce qui marche et éviter de réaliser les bêtises que les autres ont faites", reconnaît Jacques Daniel. "Nous, on attaque sur le créneau des "SUV" qui va continuer à croître. Ce qui importe aux chinois, c'est en effet d'avoir un objet statutaire que l'on montre aux voisins".

Renault pense pense pouvoir s'imposer avec "des voitures à vivre", selon son célèbre slogan des années 80. Et puis "le marché lui-même va poursuivre sa progression, de 10% par an en moyenne". Il y a donc de la place. Renault n'a écoulé que 34.157 voitures en Chine l'an passé, toutes importées et donc frappées de forts droits de douane. Soit une part de marché dérisoire de 0,2%!

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Commentaires 7
à écrit le 23/04/2014 à 21:43
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D'où tenez vous ces infos?

à écrit le 23/04/2014 à 15:14
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Des mots, des mots, toujours de mots .... Serait il possible de mettre enannexe les précédents articles sur les déclarations de Renault : -L'eldorado indien (résultat dissolution de la coentreprise avec Mahindra) - L'eldorado iranien ... - L'eldo...

à écrit le 23/04/2014 à 13:08
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Ah les prévisions des patrons français, quelles sont belles : 160 Rafales devraient être vendus en Inde, vente des rames TGV en Argentine, vente de 600'000 voitures Renault en Chine... il faut toujours rêver ailleurs, en France la réalité est moins d...

à écrit le 23/04/2014 à 10:15
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Et l'environnement dans tout ça?

à écrit le 22/04/2014 à 18:41
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Les Chinois auront ainsi un large choix au moment de l'achat , des voitures agréables à regarder et en prime des moteurs essence Nissan contrairement aux Français .

à écrit le 22/04/2014 à 16:01
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Oui, mais en rêve !!!

à écrit le 22/04/2014 à 15:48
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Rayez Chine et mettez Monde...

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