Ford intronise son futur patron Mark Fields

Ford a intronisé jeudi Mark Fields, 53 ans, pour remplacer Alan Mulally, 68 ans, à la tête du groupe. Ford est en bonne santé, mais perd de l'argent en Europe.
Le nouveau patron de Ford, Mark Fields

Ford a choisi jeudi Mark Fields, 53 ans, comme futur patron pour remplacer le PDG emblématique Alan Mulally, 68 ans. "Il est absolument prêt. J'ai confiance en lui et dans le reste de l'équipe pour mener Ford de l'avant", a affirmé Alan Mulally. Avec son physique d'acteur de série américaine, ce diplômé de la prestigieuse université de Harvard né à Brooklyn (New York) prendra les rênes du groupe au 1er juillet, date à laquelle l'actuel patron partira en retraite

Après avoir exploré au sein et à l'extérieur de l'entreprise, Mark Fields,  entré chez Ford en 1989, est apparu très vite comme le "candidat idéal", assure Bill Ford, héritier de  la famille fondatrice éponyme et président du conseil d'administration du deuxième groupe automobile américain, qui l'avait promu en novembre 2012 au poste de directeur des opérations (fabrication, développement, marketing et ventes de véhicules), une façon de le préparer au poste suprême.

Les observateurs ne s'attendent pas à une rupture avec les années Mulally mais plutôt à une continuité, Ford étant fondamentalement sain. Le résultat net total de Ford au premier trimestre frise le milliards d'euros (770 millions d'euros), en fort reculcertes  par rapport au 1,6 milliard des trois premiers mois de 2013. Mais l'entreprise à l'ovale bleu reste tout de même  largement profitable. Ford table sur l'année sur un bénéfice avant impôts de 7 à 8 milliards. Mark Fields devrait poursuivre le plan "One Ford" d'Alan Mulally.

"One Ford", une stratégie gagnante

A son arrivée en 2006 à la tête de Ford, Alan Mulally, ancien responsable de Boeing, avait essuyé les quolibets du milieu automobile pour sa méconnaissance du secteur. Ford était en plein marasme. Il avait remplacé... Bill Ford, qui était alors le dirigeant opérationnel. Le consortium cumulait à l'époque les déficits.

Alan Mulally est aujourd'hui considéré comme le principal artisan du redressement du constructeur à l'ovale bleu, qui a sorti seul la tête hors de l'eau, sans devoir piteusement recourir aux milliards du gouvernement fédéral. En 2009, GM et Chrysler ont été, eux, placés sous la protection de la loi américaine sur les faillites, le fameux Chapitre XI. Chrysler a été vendu ensuite à Fiat. Et le conglomérat GM n'a dû son salut qu'aux 50 milliards de dollars injectés par le Trésor et à sa nationalisation.

Ford a développé une stratégie dite "One Ford" de concentration sur sa marque éponyme. Il a vendu ses marques haut de gamme comme Volvo, Jaguar, Land Rover, Aston Martin. Il a mis au point des plates-formes mondiales et surtout des véhicules planétaires. Une vraie révolution. Plusieurs modèles sont les mêmes désormais des deux côtés de l'Atlantique, comme les Ford Fiesta (petites) Focus (berlines compactes), Kuga ("SUV" compact), Mondeo (familiales de gamme moyenne).

L'Europe, talon d'Achille

Ces deux derniers modèles se se différencient que par leur nom.... d'une rive de l'Atlantique à l'autre. Les utilitaires sont également communs, dorénavant. "Sur la même plate-forme des compactes, on a déjà produit en 2013 largement plus de 2 millions d'unités, dont 1,2 million de Focus (berline et break)", soulignait au dernier salon de Detroit, début 2013, Jim Farley, directeur des ventes mondiales du groupe.

Si Ford va bien aux Etats-Unis et se développe rapidement en Chine, le groupe reste structurellement déficitaire en Europe.  Il a encore affiché sur le Vieux continent au premier trimestre une perte avant impôts de 194 millions de dollars (150 millions d'euros). Soit une marge négative de 2,5%. L'an dernier, il y avait perdu 1,61 milliard de dollars (1,24 milliard d'euros)! Et ce, après 1,75 milliard de déficit en 2012. Ford perd de l'argent depuis 2011 sur le Vieux continent. La firme familiale est d'ailleurs en pleine restructuration en Europe.

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