Skoda, ça marche. La vieille marque automobile tchèque, synonyme de modèles à bas prix obsolètes et peu fiables il y a encore vingt ans, n'en finit pas de battre des records. Ravi à la barbe de Renault par Volkswagen en 1991, Skoda a enregistré sur les six premiers mois de l'année une croissance de 12,5% de ses livraisons à plus de 522 500 véhicules.
Une marge très honorable
Le constructeur de Mlada Boleslav franchit pour la première fois la barre du demi-million de véhicules livrés au cours d'un premier semestre. Le chiffre d'affaires a progressé de 20% à 5,97 milliards d'euros. Et le bénéfice d'exploitation bondit de 75% à 425 millions. Soit une marge opérationnelle très honorable pour une marque généraliste de plus de 7% (contre 4,9% un an auparavant). Les liquidités nettes ont augmenté de 42% à 1,85 milliard d'euros.
Les Skoda sont produites à Mlada Boleslav, à 60 kilomètres de Prague, mais aussi à Bratislava (Slovaquie) pour les petites Citigo. Skoda fabrique aussi en Russie, en Inde, en Chine... Au premier semestre, la firme a enregistré 17% de progression en Europe de l'ouest avec 217.900 véhicules livrés. La marque affiche en particulier une croissance de 11,3% en France à 10.800 véhicules. En Chine, ses volumes ont augmenté de 8,7% à 130.700 unités.
Nouveaux modèles en vue
Skoda a renouvelé l'an dernier sa berline de gamme moyenne Octavia, son modèle le plus vendu dans le monde (194.800 unités sur six mois, +7,5%). Le constructeur a lancé récemment une compacte, la Rapid. Au prochain Mondial de l'auto parisien, début octobre, la firme dévoilera une nouvelle "petite", la Fabia, rivale des Peugeot 208 ou autres Renault Clio. Il s'agira d'un tout nouveau modèle, plus large et moins haut que l'actuelle mouture. Avec des moteurs inédits. La Fabia est la Skoda la plus diffusées en France. Enfin, en 2015, arrivera une grande berline - puis son dérivé break -, la Superb III, qui partagera nombre de composants avec la toute nouvelle Passat de Volkswagen.
Skoda n'est plus une marque à bas coûts. Elle n'est pas Dacia et s'est éloignée depuis longtemps de son image de solution alternative aux Lada soviétiques. Le groupe de Wolfsburg positionne la firme tchèque comme un label familial plus accessible que Volkswagen. Les Skoda offrent davantage d'espace intérieur, avec des voitures plus grosses mais un peu plus simples, pour un prix légèrement inférieur. L'Octavia est ainsi une Golf (très) rallongée, beaucoup plus habitable mais moins agréable à conduire, pour un tarif au final pas tellement éloigné. C'est très subtil mais apparemment judicieux.
Des prix jusqu'à plus de 40.000 euros
Les tarifs démarrent (en France) à 9.350 euros (mini-citadine Citigo). La Fabia est à 12.450 en version de base. Et la gamme culmine à plus de 40.000 euros. Une Superb en finition Laurin & Klement dotée des derniers moteurs et boîtes du consortium allemand se veut ainsi une luxueuse limousine. Les Skoda utilisent les mécaniques et plates-formes du consortium. Si l'Octavia partage sa dernière plate-forme "MQB" avec une Golf ou une Audi A3, la Rapid, moins chère, repose sur une base plus ancienne. Malgré des matériaux moins cossus, la qualité et la robustesse des Skoda sont aujourd'hui comparables à celles des Volkswagen.
Une belle revanche pour cette marque historique, qui avait une certaine réputation avant-guerre mais a végété pendant la dictature communiste, en produisant très longtemps des véhicules à moteur arrière (1.000 MB) austères et désuets pour les Pays de l'est. Skoda a eu toutefois des succès à l'export vers l'Europe occidentale dans les années 70, notamment en France, grâce à des tarifs canon. Aux côtés des Lada, Zastava yougoslaves, Polski Fiat polonaises, les Skoda étaient alors des véhicules familiaux bon marché, comme les... Dacia roumaines actuelles.
« Quand nous mettrons le pied sur l'accélérateur, nous serons difficiles à égaler » (Joelle Pineau, directrice de la recherche en IA chez Meta)
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