La rémunération de Carlos Tavares fait polémique

Le doublement du salaire du patron de PSA Peugeot-Citroën a créé l'émoi chez les syndicats et la classe politique française. Les patrons, au contraire, le félicitent pour le redressement "exceptionnel" du groupe qu'il dirige.
Carlos Tavares gagne beaucoup moins que Carlos Ghosn.

Carlos Tavares pensait certainement échapper à la polémique. Lui qui a annoncé une prime exceptionnelle à tous les salariés du groupe PSA de 2.000 euros en moyenne, lui qui a spectaculairement redressé le groupe automobile français autrefois au bord du dépôt de bilan, lui qui gagne beaucoup moins que son ex-patron et mentor, Carlos Ghosn, PDG de Renault et Nissan.

Le PDG du groupe PSA Peugeot-Citroën a ainsi touché 5,24 millions d'euros en 2015, soit le double de sa rémunération de l'année précédente. Il faut compter 1,93 million d'euros de part variable et 1,3 million d'euros de part fixe. Le Conseil d'administration a jugé que Carlos Tavares avait rempli ses objectifs à hauteur de 99%, lui affectant un taux de 148,5% de sa part variable, sur la base d'une cible de 150% (s'il avait rempli ses objectifs à 100%).

La CFDT est montée au créneau

Mais pour les syndicats, cette rémunération est excessive. Le secrétaire générale de la CFDT, Laurent Berger, a été le premier à dégainer, déclarant sur BFMTV : "Ce style de salaire fait beaucoup de mal à la cohésion sociale".

"Evidemment PSA se redresse, tant mieux, évidemment en partie grâce à ses dirigeants, mais c'est aussi grandement grâce aux efforts des salariés et à la richesse créée par les salariés", a fait valoir Laurent Berger.

Le syndicaliste n'est pas pour autant favorable à une législation de plafonnement des salaires : "Je rêverais d'un comportement individuel qui permette d'y renoncer".

Les Verts pour un encadrement des hauts salaires

Au contraire, Julien Bayou, porte-parole d'Europe Ecologie-Les Verts s'est prononcé sur iTélé pour un encadrement des hauts salaires après s'être ému du montant de la rémunération :

"En gros c'est le Smic à l'année, mais par jour. Ca n'a aucune justification. Aucune. Il n'a pris aucun risque. S'il se fait virer, il aura peut-être même un parachute doré. L'argent, c'est la rémunération de la compétence et du risque. Là, on est nulle part."

"C'est indécent. (...) Je ne comprends pas qu'on n'en soit pas encore à limiter ces rémunérations alors que l'Etat est actionnaire", a-t-il ajouté.

Malaise au gouvernement

Le gouvernement semble également gêné aux entournures par l'ampleur prise par le phénomène. Michel Sapin, ministre des Finances, a ainsi indiqué sur France Inter que l'Etat n'avait pas voté la résolution approuvant la fixation de la rémunération.

"Si nous étions dans une entreprise où l'Etat a 30%, ou 40%, ou 50%" de participation, "ça aurait bloqué", a ajouté le ministre, regrettant que les autres actionnaires n'aient pas adopté cette position. Pour rappel, l'Etat français ne possède que 14% du capital de PSA.

Les patrons soutiennent Carlos Tavares

Carlos Tavares a toutefois reçu des messages de soutien, mais du côté de ses pairs. Ainsi, Louis Gallois, président du conseil de surveillance de PSA, a jugé que cette rémunération n'était "pas disproportionnée du tout".

"C'est bien-sûr l'effet de 'Back in the race' (ndlr : plan de restructuration piloté par Carlos Tavares) et du formidable succès du redressement de l'entreprise, parce que c'est cela qu'il faut regarder", a-t-il déclaré auprès de l'AFP.

Autre soutien de poids, Pierre Gattaz, qui a estimé qu'il fallait "féliciter Carlos Tavares du redressement exceptionnel qu'il a fait de PSA". Sur France Info, le patron du Medef a souligné : "Quand il y a de la réussite, ça ne me choque pas qu'on récompense la réussite".

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Commentaires 13
à écrit le 31/03/2016 à 9:37
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Entreprise non rentable sous perfusion permanente à la charge du contribuable, cette rémunération est un arrangement entre anciens amis de ce qu'on appel grandes écoles

le 06/01/2017 à 15:06
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Mais de quoi parlez vous ? L'Etat est minoritaire dans cette entreprise familiale. Jamais le contribuable n'a renfloué cette société. Tavares fait un job exceptionnel, sa rémunération a été validée par le conseil de surveillance. Renseignez vous avan...

à écrit le 30/03/2016 à 15:16
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Apres tout je touche 150000 pour une heure de conference à Ryad . Ou est le probleme?

à écrit le 29/03/2016 à 19:01
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ce qui me choque , c'est que ce grand patron qui est en train de faire des étincelles avec une des premières entreprises françaises gagne MOINS qu'un joueur de foot du PSG qui ne rapporte rien à notre pays ni emplois ni revenus et qu'il soit attaqué ...

le 06/01/2017 à 15:27
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d'accord avec vous sur tout, sauf sur un point : les formations des grands industriels et des politiques n'ont rien à voir. Prenez Tavares (Centrale) et Ghosn (X-Mines). Ces cerveaux sont rapides, analytiques, sculptés pour trouver des solutions élég...

à écrit le 29/03/2016 à 17:55
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Ainsi donc c'est comme ça à la CFDT !''''Lui il a (1.7millions d'€ )nous on a pas !Alors lui il doit pas avoir ,na ......'''''On voit de suite la puérilité de la demarche !Le groupe Peugeot c'est 184000 salariés dans le monde .Or 1.7 millions d'€ div...

à écrit le 29/03/2016 à 16:29
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Que le conseil d'administration fixe la masse salariale c'est normal. Par contre la répartition de cette masse salariale entre les salariés devrait être approuvée par les salariés eux-mêmes. Les salariés n'ont aucun intérêt voter une échelle trop res...

à écrit le 29/03/2016 à 16:14
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en fait , si . Une chose à dire : bravo !

à écrit le 29/03/2016 à 16:13
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le gars a atteint les objectifs fixés dans son plan de com , rien à dire.

à écrit le 29/03/2016 à 14:15
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La rémunération de Monsieur Tavares ne serait pas choquante si la réussite de PSA se résumait à sa contribution et s'il avait décliné de l'innovation dans sa stratégie. Or déployer les pratiques assimilées et empruntées à Renault (qui lui ont fait pe...

à écrit le 29/03/2016 à 12:13
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A chaque fois la même histoire, chacun y va de sa petite phrase et finalement rien ne change. Une fois de plus M. Sapin aurait mieux fait de se taire en annonçant que "Si nous étions dans une entreprise où l'Etat a 30%, ou 40%, ou 50%" de participa...

le 06/01/2017 à 15:35
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complètement d'accord avec vous. Cela en dit long également sur la détresse intellectuelle de nos dirigeants politiques, qui se croient obligés de donner leur avis sur la gestion d'une entreprise familiale, donc privée. Quand la famille Peugeot cré...

à écrit le 29/03/2016 à 11:58
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Carlos TAVARES est un doublon de Carlos GHosn et leurs subalternes, dans la veine du Medef CAC40 des voyous en cols blancs bons à rien mauvais à tout, qui agissent en bandes organisées arrogants insupportables et méprisants terroristes économiques...

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