Lâché de toutes parts, le fabricant d'airbags Takata chute de 24%

L'équipementier automobile japonais est critiqué pour sa mauvaise gestion de l'affaire de ses airbags défectueux responsables de la mort de plusieurs personnes. Le premier de ses clients, Honda, a annoncé cette semaine qu'il ne travaillerait plus avec après avoir été convaincu que l'équipementier avait "manipulé des données". Les autres constructeurs et les investisseurs émettent également des avis extrêmement sévères et ne donnent plus cher de l'avenir de Takata.
Les investisseurs estiment que l'avenir de Takata est compromis.

L'action de l'équipementier automobile japonais Takata chutait encore de 24% jeudi 5 novembre à la Bourse de Tokyo, au lendemain d'un plongeon de 13%, les investisseurs s'interrogeant sur la survie de la société alors que le scandale d'airbags défectueux prend une nouvelle ampleur. Dans la matinée, le titre tombait à 900 yens, soit un plongeon de 24,3% par rapport à son cours de clôture de la veille.

Lâché par Honda

Takata, qui publiera ses résultats semestriels vendredi, a écopé d'une forte amende aux Etats-Unis après avoir admis qu'il était "informé d'un défaut" et qu'il avait manqué à son obligation d'ordonner des rappels "en temps utile", selon les autorités américaines.

Dans la foulée, son premier client, Honda, a annoncé qu'il n'utiliserait plus les gonfleurs d'airbags Takata dans ses nouveaux véhicules, formulant des accusations très sévères à l'encontre de l'équipementier.

"Nous avons pris connaissance d'éléments de preuve suggérant que Takata avait maquillé et manipulé des données", assure le troisième constructeur d'automobiles nippon, se disant "profondément troublé par un tel comportement".

D'autres groupes pourraient lui emboîter le pas: Mitsubishi Motors envisage lui aussi de ne plus s'approvisionner en gonfleurs d'airbags auprès de Takata, selon des informations de presse, et Nissan s'est dit mercredi "déçu et surpris" par la conduite de Takata.

Les investisseurs condamnent l'attitude de Takata

Les donneurs d'ordres s'interrogent désormais sur l'avenir de cette entreprise octogénaire, dont la moitié du chiffre d'affaires provient de la division des airbags.

"Il y a peu de chances qu'elle survive", a commenté pour Bloomberg News Amir Anvarzadeh, chez BGC Capital Partners. "C'est un fabricant d'équipements de sécurité qui ont tué des gens et qui a menti" au sujet de ses coussins de sécurité viciés, accusés d'avoir provoqué huit décès dans le monde.

Honda, fortement impacté par cette affaire

Honda a lui-même été très fragilisé par cette affaire, qui l'a contraint à faire revenir au garage à lui seul la moitié des quelque 50 millions de véhicules rappelés dans le monde tous constructeurs confondus.

Ses comptes ont accusé le coup : au premier semestre 2015-2016, la firme a certes dégagé un bénéfice net en hausse de 14% sur un an, mais elle a de nouveau subi d'importantes charges liées à des problèmes de qualité. L'action Honda cédait près de 2% jeudi matin, à 3.948 yens, au lendemain de la publication de ces résultats en demi-teinte.

(Avec AFP)

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