PSA : Carlos Tavares lance une offensive mondiale dans les utilitaires

Les nouveaux fourgons de Peugeot et Citroën, leaders en Europe, doivent partir à la conquête du monde. Le constructeur automobile français veut multiplier par trois ses ventes dans les véhicules utilitaires légers. PSA mise sur son expertise, mais également sur des produits très aboutis.
Nabil Bourassi
Le nouveau Jumpy se modernise et offre un coût à l'usage qui se veut compétitif.

Trois ans après avoir été sauvée de la fermeture, l'usine de SevelNord à Hordain (région Hauts-de-France) a accueilli mercredi 30 mars l'essentiel de la presse spécialisée européenne pour présenter ses nouveaux fourgons. Plus de 200 journalistes étaient présents pour écouter Carlos Tavares dévoiler les nouveaux Peugeot Expert et Citroën Jumpy. En réalité, davantage qu'une simple présentation de nouveaux modèles, les médias ont découvert une refonte ambitieuse de la stratégie du constructeur automobile dans les véhicules utilitaires légers (VUL), portée par le PDG de PSA Peugeot Citroën.

Après l'Europe, le monde

Cette refonte a un mot : internationalisation. Pour l'heure, PSA n'a pas donné de cartographie sur les zones d'implantation, mais il semblerait que les fourgons doivent débarquer en Amérique Latine et ce, dès 2017, tandis que des discussions sont toujours en cours avec le chinois Dongfeng, actionnaire à hauteur de 14%, pour industrialiser directement en Chine.

"Il n'y a pas de raisons que PSA soit leader en Europe dans les VUL, et ne soit pas présent sur les autres marchés", ont martelé en substance les interlocuteurs présents à SevelNord. Car jusque-là, les VUL de PSA étaient réservé au marché européen, non sans succès d'ailleurs...

Avec 19,5% du marché européen des VUL, il est vrai que le groupe dispose d'une véritable légitimité et d'une expertise. Il se place loin devant Renault et le groupe Volkswagen qui détiennent chacun peu ou prou 15% du marché. Mais même en Europe, le groupe français se veut à l'offensive. Sur le segment des fourgons, PSA vise 16% du marché pour la première année pleine de commercialisation des nouveaux modèles, contre 10% jusqu'à maintenant. Il s'agit de creuser l'écart avec ses concurrents et s'arroger deux points de plus sur sa part de marché dans les VUL. En tout et pour tout, le groupe veut multiplier par trois ses ventes de VUL dans le monde, soit potentiellement 1,2 millions d'unités par an.

Le fourgon modernisé

Pour parvenir à ses fins, le groupe a revu de fond en comble ses fourgons. Les Expert et Jumpy importent ainsi les technologies de connectivité éprouvée sur les véhicules particuliers : affichage tête haute, porte latérale coulissante mains libres, régulateur de vitesse adaptatif, lecture des panneaux de signalisation, sans oublier un système GPS avec services associés comme la mise à jour du trafic.

Les fourgons se veulent également très modulables : une trappe est prévue sous le siège passager pour y glisser des tuyaux ou une échelle et ainsi gagner 1,16 mètre supplémentaire. A ce sujet, trois tailles sont prévues en plus du format standard (4,95 mètres) : une version longue proposera ainsi 5,30 mètres de longueurs, mais un format compact est également prévu avec 4,60 mètres, tout en offrant un volume de 5,1 m³ et une charge utile de 1,4 tonne. PSA espère ainsi affiner son offre pour les professionnels. Enfin, argument ultime, les fourgons doivent assurer un coût économique à l'usage très compétitif. Pour cela, ils se sont allégés, et sont munis de motorisation plus efficientes, offrant ainsi une baisse de la consommation de carburant de 20%.

Un modèle de production rentable

Sur le modèle économique, le cahier des charges de production des Experts et Jumpy stipulait de faibles investissements en se basant sur la fameuse plateforme modulaire EMP2. Celle-là même qui a servi à fabriquer la Citroën C4, la Peugeot 308 et qui doit également donner des SUV et pléthores de modèles. De plus, ces fourgons auront une version "navette" très appréciée pour les transports de personnes : le Citroën Space Tourer et le Peugeot Traveller (déjà présentés au salon de Génève début mars). Ainsi, SevelNord, 2.400 salariés, après avoir pleuré la disparition des grands monospaces 807 et C6 et le retrait de Fiat, co-fondateur du site en 1988, voit désormais ses lignes alimentées par une nouvelle famille de quatre modèles différents nécessitant 150 millions d'euros d'investissements.

Quatre modèles différents pour trois marques différentes, puisque PSA fournira le réseau Toyota en fourgons. Voilà une belle revanche pour l'usine menacée du pire il y a peu encore...

Nabil Bourassi

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 2
à écrit le 02/04/2016 à 14:47
Signaler
Vive Citroën, Vive la France !

à écrit le 31/03/2016 à 13:32
Signaler
euh plutot C4 Picasso oui ! Bravo PSA de construire des véhicules encore made in France ! dommage qu'il n'est pas fait plus de différence entre les fourgons Citroen et Peugeot au niveau prix et qualité, tableau de bord du Cactus sur Citroen par ex....

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.