Renault refuse de participer au sauvetage de la SAM : 350 emplois menacés en Aveyron

Par latribune.fr  |   |  417  mots
Luca de Meo, le directeur général de Renault (Crédits : POOL)
Renault refuse de soutenir le projet de reprise de son sous-traitant aveyronnais SAM (350 salariés) par le groupe Alty, estimant qu'il "ne présente pas les conditions de pérennité et de sécurité nécessaires", a indiqué mardi le groupe automobile. Plus que jamais, la pérennité de l'entreprise est menacée.

Coup dur pour les 350 salariés de la SAM, dans l'Aveyron. En liquidation judiciaire, la Société aveyronnaise de métallurgie voit ses chances de survie s'éloigner avec le lâchage de Renault, son unique client de participer à son sauvetage. Le groupe automobile français, détenu à hauteur de 15% par l'Etat, refuse en effet de soutenir le projet de reprise de la SAM présenté par Patrick Bellity, un des anciens patrons du sous-traitant automobile et aujourd'hui président du groupe Alty.

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Renault proposera des solutions alternatives d'emploi

Ceci alors, que le tribunal de commerce de Toulouse avait demandé à Renault et à Patrick Bellity de revenir vers lui avec un plan de charge défini d'ici à ce mercredi. Or, pour Renault, ce plan "ne présente pas les conditions de pérennité et de sécurité nécessaires", a-t-il indiqué dans un communiqué, en précisant qu'il "regrette cette situation, mesure les conséquences de sa décision et poursuivra le dialogue avec les salariés de SAM afin de leur proposer des solutions alternatives d'emploi au sein du Renault Group".

Patrick Bellity ayant dit que le nombre d'emplois conservés "sera proportionnel aux engagements de Renault", les syndicats redoutent désormais une liquidation sèche.

Faute de garanties de la part de Renault, le tribunal pourrait déclarer dès le vendredi 26 novembre la "liquidation sèche" de l'entreprise aveyronnaise, indiquait la semaine dernière le représentant CGT Sébastien Lallier.

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Renault, clé de voûte

Afin de soutenir le projet de Patrick Bellity, la région Occitanie s'est engagé à accorder une subvention de 900.000 euros et un prêt de 2,4 millions d'euros. De son côté, l'État s'est engagé à apporter un million d'euros de subvention et 4,5 millions d'euros de prêt pour soutenir une off re viable, ce qui impliquerait que le carnet de commandes soit validé par Renault, "clé de voûte de toute solution de reprise", indiquait-on la semaine dernière.

"Nous avons appelé Renault à ses responsabilités, à Renault de prendre les siennes", soulignait Bercy, rappelant que l'État n'est qu'un "actionnaire minoritaire et ne prend pas de décision de gestion".

Reprise en 2017 par le groupe chinois Jinjiang, la SAM avait été placée en redressement judiciaire le 10 décembre 2019, puis, le 16 septembre dernier, en liquidation judiciaire avec prolongation d'activité jusqu'au 10 décembre.