Renault veut redevenir profitable en Russie dès 2018, peut-être même avant...

Après plusieurs années d'effondrement, le marché russe est en train de reprendre tout doucement des couleurs. Les marques du groupe Renault (dont Lada) sont largement bien placées pour profiter de cette reprise comme le prouvent les résultats commerciaux de ce début d'année. Renault estime qu'il existe de nombreux leviers pour gagner en rentabilité sur ce marché complexe...
Nabil Bourassi
Lada est la marque leader sur le marché russe. Elle profite a plein du réveil de ce marché et gagne des parts de marché, pour le plus grand bonheur de sa maison-mère, Renault.

Renault mise beaucoup sur le marché russe tant et si bien que l'effondrement de celui-ci ne l'a jamais dissuadé ni d'investir ni de monter dans le capital de la première marque locale, Lada. Il semblerait que le groupe français serait enfin en train de sortir de l'ornière.

Nicolas Maure qui a repris les rênes de la filiale russe de Renault en 2016 s'est en tout cas voulu rassurant en déclarant ce week-end être parvenu à circonscrire le risque de crise de liquidités.

« Nous payons nos fournisseurs à temps, nos concessionnaires nous payent à temps, il n'y a pas de risques de liquidité à court terme », a-t-il avancé en marge du forum économique de Saint Petersbourg.

Une perte largement réduite

Selon lui, Avtovaz (holding de la marque Lada) a poursuivi avec succès la résorption de sa perte nette. Déjà réduite de 40% en deux ans, elle a été divisée par trois au premier trimestre à 43 millions d'euros. La perte d'exploitation a été divisée par six (16 millions d'euros).

Ces performances ont été permises grâce à une reprise des ventes. Le chiffre d'affaires a ainsi augmenté de 20% sur les trois premiers mois de l'année à 720 millions d'euros (46 milliards de roubles). « Les résultats sont bien meilleurs que l'an dernier », conclue Nicolas Maure qui espère un retour dans le vert pour le compte d'exploitation dès 2018. « Pour cette année, on verra », a-t-il ajouté sans vouloir s'avancer tout en espérant une bonne surprise au second semestre côté ventes.

Depuis le début de l'année, Avtovaz profite de la reprise du marché russe et fait même mieux que ce dernier lui permettant d'accroitre ses parts de marché. Ainsi, quand le marché national croît de 2,6% sur les quatre premiers mois de l'année, les ventes de Lada grimpent de 8% d'après l'AEB qui compile les statistiques automobiles russes. Celles de Renault (4e marque derrière Kia et Hyundai) ont augmenté de 14%. Au total, l'Alliance Renault-Nissan détient près de 35% du marché russe en ce début d'année, là où il était de 33% un an auparavant.

Un marché attendu en hausse en 2017, Renault espère encore mieux

En fait, le groupe français se targuait d'avoir réussi à stabiliser les ventes dans le pays. En 2016, tandis que le marché achevait son cycle avec un ultime exercice baissier (-11%), Lada enregistrait une baisse de 1%, tandis que Renault voyait ses ventes baisser de seulement 3%.

L'AEB estime que le marché pourrait augmenter de 4% cette année. Nicolas Maure, lui, table plutôt sur du 5 à 10% de hausse cette année. Quoi qu'il en soit,  même avec 1,5 million d'immatriculations environ, la Russie est encore loin du record de 2012-2013 où près de 3 millions de voitures étaient livrées...

Mais pour revenir dans le vert, le groupe français ne compte pas seulement sur une embellie du marché national. Renault a lancé de grands chantiers de gains de productivité dans l'usine historique de Lada à Togliatti. L'usine doit encore faire de gros efforts si elle veut revenir aux standards du groupe. Il y a encore peu, la principale usine de Lada dont les capacités de production peuvent atteindre 1 million d'unités, affichaient des performances 25% inférieures à celles de Dacia en Roumanie.

Avtovaz soumis à la pression des ratios de compétitivité

Le souci d'une gestion industrielle plus rigoureuse s'est accentué avec la montée dans le capital de Renault à l'hiver dernier. Le français détient désormais 70% des parts, diluant au passage celles de Nissan, et de Rostec. Désormais, Renault intègre les comptes du russe dans ses comptes financiers. Pas question donc de continuer à perdre de l'argent.

Ce marché pourrait à terme devenir le premier marché européen, devant le marché allemand. Avec un taux d'équipement de 30% (contre près de 80% en Europe de l'Ouest) et 50% du parc roulant qui a plus de 10 ans... Carlos Ghosn a bon espoir que le marché russe se situe à la veille d'un cycle de croissance vertueux.

Nabil Bourassi

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