Lafarge, le spécialiste des matériaux,  prend les devants face à la conjoncture économique qui ne cesse de se dégrader.

Au titre de son troisième trimestre, Lafarge publie un résultat net de 647 millions,(+ 8% sur un an) meilleur que prévu puisque les analystes interrogés par Reuters tablaient sur un profit de 623 millions. Même chose pour le résultat d'exploitation courant (REC) de 1,178 milliard d'euros (1,16 milliard escomptés) et pour le chiffre d'affaires à 5,317 milliards (5,233 milliards attendus), en hausse de 9%. 

Si le groupe confirme que son bénéfice net progressera cette année, à l'inverse il précise dans un communiqué qu'il n'est pas en mesure de confirmer ses objectifs 2010. 

Par ailleurs, Lafarge a dévoilé une série de mesures pour faire face à la crise en 2009. Il a décidé de  réduire ses coûts de 120 millions d'euros en 2009, dans le cadre dune nouvelle phase de réduction de coûts de 400 millions sur trois ans, entre 2009 et 2011. Ses investissements totaux seront limités à environ 2 milliards d'euros en 2009. 

Enfin, il prévoit d'étendre son programme de désinvestissements au-delà de l'objectif de 1 milliards d'euros fixé pour 2008-2009, afin de se ménager une plus grande flexibilité financière.

"Compte tenu du degré exceptionnel d'incertitude actuel, nous ne sommes pas en mesure de confirmer nos objectifs 2010", a déclaré son P-DG Bruno Lafont, cité dans le communiqué. Les objectifs 2010 incluent un résultat net par action supérieur à 15 euros, une rentabilité des capitaux engagées de plus de 12% et un cash flow libre dépassant 3,5 milliards d'euros.

"Les principaux indicateurs démographiques et les besoins en infrastructures dans les dix ans à venir restent très favorables pour notre industrie et Lafarge est bien placé pour saisir ces opportunités et rester en tête du secteur", a également déclaré Bruno Lafont. "Face aux conséquences économiques de la crise financière, notre priorité à court terme consiste à nous mobiliser sur la génération de cash flow libre, les réductions de coûts et le désendettement", a-t-il ajouté.

Lafarge a souligné qu'il disposait d'une "solide position de liquidité, avec 1 milliard d'euros de cash flow libre généré sur le troisième trimestre, 1,5 milliard d'euros de cash à fin septembre et 3,1 milliards d'euros de lignes de crédit confirmées, ainsi qu'un échéancier de remboursement de la dette équilibré.

Ces annonces ne plaisent finalement pas aux investisseurs. Attentistes en début de séance, ils ont finalement vendu le titre qui perd, vers midi plus de 10% à 42,93 euros et s'installe en queue de peloton des valeurs du CAC 40.