Chine : après les banques, des stress tests pour les entreprises du ciment et de l'acier

Ces "stress tests" s'inscrivent dans le cadre d'une vaste enquête publique chargée d'éprouver la capacité de l'économie chinoise à surmonter une baisse des prix dans l'immobilier.

La Chine est-elle menacée d'un krach immobilier ? Elle veut en tout cas en avoir le coeur net et savoir si ses banques, ses autres entreprises et son économie y résisteraient.

Les autorités chinoises souhaitent pratiquer des tests de résistance ("stress tests") dans plusieurs secteurs économiques, comme le ciment et l'acier, dont le sort est étroitement lié à celui du marché immobilier, écrit le journal officiel Shanghai Securities News.

Sans donner de précisions sur les tests en question, le journal précise qu'ils s'inscrivent dans le cadre d'une vaste enquête publique chargée d'éprouver la capacité de l'économie chinoise à surmonter une baisse des prix dans l'immobilier.

"Le système bancaire a beaucoup prêté à des secteurs en amont et en aval du marché immobilier et leurs risques sont intimement liés à ce marché", note le Shanghai Securities News.

"C'est pourquoi, les organismes de tutelle ont exigé que des stress tests correspondants soient appliqués à des secteurs tels que l'acier, le ciment et les matériaux de construction, qui ont un lien plutôt important avec le marché immobilier".

De précédents tests de résistance ont montré que les banques chinoises pourraient supporter une baisse des prix de l'immobilier pouvant atteindre 30% sans augmentation notable de leurs créances douteuses. Ces tests, effectués en mai, examinaient également le risque né des prêts faits à des secteurs liés à l'immobilier, comme la sidérurgie et le ciment.

Le régulateur bancaire chinois veut tester avec les banques le scénario d'un chute des prix de l'immobilier pouvant atteindre 60%, en particulier dans les grandes villes, ont dit jeudi des sources bancaires et réglementaires.

La Commission chinoise de régulation bancaire s'est refusée à tout commentaire sur cette information mais elle précise sur son site que les stress tests varient d'un établissement à l'autre et s'inscrivent dans une procédure permanente de contrôle de la gestion du risque.

La commission précise que les hypothèses de ces tests ne reflètent en rien les projections des autorités de tutelle pour le secteur immobilier et ne préfigurent nullement un nouveau resserrement des conditions du marché imposé d'en haut. Le Shanghai Securities News reprend cette ligne de pensée, observant qu'il n'y aura pas de méthode unique appliquée aux tests.

NOUVELLES MESURES PEU PROBABLES

Les grandes villes, où les prix de l'immobilier ont flambé, sont plus particulièrement dans la ligne de mire. Les banques de sept de ces grandes villes, dont Pékin, Shanghaï et Shenzhen, doivent tester un scénario où les prix de l'immobilier pourraient chuter de 60% et soumettre leurs résultats à leur régulateur provincial avant le 13 août, rapporte pour sa part l'officiel China Securities Journal.

La commission de régulation bancaire a également conseillé aux banques de ne plus accorder de crédit immobilier aux personnes qui achèteraient leur troisième résidence dans quatre villes au moins, à savoir Pékin, Shanghaï, Shenzhen et Hangzhou.

Pékin, qui redoute une bulle spéculative dans l'immobilier, a entrepris en avril d'encadrer plus sévèrement le crédit immobilier en exigeant notamment des apports personnels plus importants et en réduisant les prêts aux acheteurs de résidences multiples.

Du coup, les transactions ont baissé en volume et les prix ont le plus souvent cessé de monter. Le bruit a couru que Pékin pourrait relâcher la règle du jeu en raison d'un ralentissement économique prévisible au second semestre mais beaucoup d'analystes pensent à présent qu'il n'en sera rien, au moins tant qu'il n'y aura pas eu une correction claire et évidente des prix. Il ne faut pas en conclure pour autant qu'il pourrait y avoir un nouveau durcissement des conditions de fonctionnement du marché, affirment des experts.

"La hausse des prix dans les grandes villes faiblit et les ventes immobilières ont nettement baissé; il est donc peu probable que le gouvernement prenne de nouvelles mesures d'encadrement pour le secteur immobilier avant la fin de l'année", explique Zhu Zhongyi, vice-président de la fédération immobilière chinoise, cité par le China Daily.

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