Eiffage surnage dans une conjoncture déprimée

Le groupe de BTP va livrer fin août à la mairie de Lille le futur stade de 50.000 places. Et ses commandes tiennent.
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Les ombres de DSK et de "Dodo la Saumure" dans l'affaire du Carlton de Lille auraient pu rôder dans les tribunes du futur stade de Lille (50.000 places), qui doit être livrés fin août par Eiffage à "Lille métropole communauté urbaine" (LMCU). Mais le PDG du groupe de BTP, Pierre Berger, a balayé d'un revers de main lundi les interrogations des journalistes invités par le groupe à visiter "l'un des trois chantiers les plus complexes" réalisés en France avec l'EPR de Flamanville et la fondation LVMH.

"Nous avons répondu à l'appel d'offres en 2007 et signé en 2008 le contrat, bien avant les frasques de David Roquet (directeur d'une filiale d'Eiffage dans le Pas-de-Calais sanctionné et licencié dans le cadre du Carlton de Lille, Ndlr), a-t-il expliqué. Une fois l'appel d'offres attribué, ni Vinci ni Bouygues n'ont déposé de recours contre Eiffage. Et le recours déposé par un Lillois [l'ancien élu local Eric Darques, Ndlr] a été débouté par le tribunal". Dont acte.

Pour Eiffage, qui dispose d'un carnet de commandes historique (13,7 milliards d'euros fin septembre), le Grand Stade de Lille Métropole (GSLM), réalisé dans le cadre d'un partenariat public privé (PPP), viendra à point nommé comme un relai de croissance pour affronter une année 2013 encore incertaine. "Notre carnet de commandes assure l'année 2011 et une grande partie de l'année 2012", a précisé Pierre Berger, très heureux lundi de présenter tous les savoir-faire d'Eiffage. La communauté urbaine de Lille (LMCU) paiera une redevance annuelle à Elisa (Eiffage Lille Stadium Arena), une filiale du groupe de BTP créée pour ce projet, de 28,9 millions d'euros.

En outre, Elisa devrait organiser grâce à une salle (30.000 places), située sous la pelouse du stade, une vingtaine de spectacles par an, lui rapportant une vingtaine de millions supplémentaires. Sans compter la location des terrains pour les trois hôtels et surfaces commerciales pour les restaurants. Reste encore à trouver un accord avec la LMCU sur d'éventuels surcoûts des travaux en raison des nouvelles normes sismiques. Qui paiera ? Pour Eiffage, c'est à la LMCU de prendre à sa charge ces surcoûts, le contrat ayant été signé avant la parution de ce décret, qui a placé Lille dans une zone sismique.

D'une façon générale, Pierre Berger est satisfait de la bonne tenue du groupe face à la dégradation de la conjoncture. " Afin octobre, les commandes se tiennent bien à un niveau de prix identique à ceux pratiqués depuis deux ou trois ans", a-t-il précisé. En outre, il signale également le bon niveau de circulation des poids lourds, un indicateur de la bonne santé d'Eiffage (concessionnaire d'autoroutes). "Nous n'avons pas vu de chute du trafic poids lourds comme en 2008 et nous confirmons nos objectifs en 2011", a-t-il avancé. Seul le niveau du cours d'Eiffage l'agace vraiment. Il est vrai que le titre se traîne à 17,50 euros. Soit une décote de plus de 45% en un an.

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