Affaire Bettencourt : la milliardaire contre-attaque

Par latribune.fr  |   |  375  mots
Dans une interview, celle qui est la principale actionnaire de l'Oréal et l'une des plus grandes fortunes mondiales justifie les dons accordés au photographe François-Marie Banier qui s'élèveraient à près d'un milliard d'euros. La fille de Liliane Bettencourt a porté plainte il y a un an pour abus de faiblesse. L'affaire est traitée par le parquet de Nanterre.

Mise en cause par sa fille qui lui reproche d'avoir donné des sommes conséquentes - 993 millions d'euros - au photographe François-Marie Banier, la milliardaire Lilliane Bettencourt contre-attaque dans une interview au Journal du dimanche daté du 21 décembre. Celle qui est la principale actionnaire de l'Oréal qualifie de "navrante" la plainte pour abus de faiblesse déposée par sa fille Françoise.

"Quelle mouche a piqué ma fille? C'est d'une grande bêtise", réagit Liliane Bettancourt, âgée de 86 ans. "Cela vient peut-être du fait que je m'entends bien avec François-Marie Banier. C'est un artiste, ça me motive", complète-t-elle, assurant n'avoir jamais été "sous la coupe" du photographe. "Quant à cette histoire d'adoption (de François-Marie Banier, ndlr), quand je l'ai entendue pour la première fois, j'ai cru rêver! Je n'ai jamais eu envie d'adopter un fils, et encore moins quelqu'un qui a plus de 60 ans". "Ce que j'ai donné à François-Marie Banier, bien qu'important, n'est pas très élevé en proportion", estime Liliane Bettencourt, qui selon le magazine Forbes possède une fortune estimée à 23 milliards de dollars. "J'ai donné toute ma participation dans L'Oréal en nue-propriété à ma fille, elle aura tout après ma mort. Je trouve cette affaire tout à fait idiote, c'est une perte d'énergie. Ca abîme plutôt que ça n'élève", poursuit-elle, avant de ponctuer: "ma fille, je ne la vois plus et je n'en ai pas envie".

La plainte déposée par Françoise Bettencourt-Meyers, la fille de la milliardaire, une des premières fortunes mondiales, date d'il y a un an. Celle qui siège également au conseil d'administration de L'Oréal, se serait inquiétée de l'état psychologique de sa mère lorsqu'elle a accordé ses dons au photographe.

Une enquête préliminaire a depuis été ouverte au parquet de Nanterre sur des dons. Il appartient désormais au parquet de Nanterre de décider s'il ouvre une information judiciaire ou classe le dossier sans suite. L'ouverture d'une instruction aurait notamment pour intérêt de permettre à un magistrat d'ordonner une expertise médicale. Contacté par latribune.fr, vendredi 19 décembre, le parquet de Nanterre s'est refusé à tout commentaire.