L'Allemagne interdit à son tour le maïs transgénique de Monsanto

Par latribune.fr  |   |  348  mots
Le gouvernement allemand a annoncé ce mardi qu'il suspendait la culture du maïs génétiquement modifié MON810 de Monsanto, en raison de "deux nouveaux éléments scientifiques". C'est le sixième pays européen à prendre cette décision. Après cette annonce, ce mercredi 15 avril, Monsanto a déclaré qu'il réfléchit à "des mesures juridiques". Et la Commission européenne va se pencher sur le dossier, selon Stravros Dimas, commissaire en charge de l'Environnement.

L'Allemagne rejoint le camp des réfractaires au maïs génétiquement modifié, interdisant ce mardi la culture du MON810 du géant américain des semences transgéniques Monsanto. "Ce n'est pas une décision politique. Elle a été prise dans l'intérêt de l'environnement (...) nous avons mené une étude rigoureuse pour peser le pour et le contre", a expliqué la ministre de l'Agriculture, Ilse Aigner.

Mais, ce mercredi 15 avril, Monsanto a déclaré réfléchir à d'éventuelles mesures juridiques. Quant à la Commission européenne, elle devrait légiférer sur ce sujet. D'ailleurs, Stravros Dimas, commissaire en charge de l'Environnement, a déclaré :  "nous allons réfléchir à cette question pour prendre la bonne décision" (sic).

La ministre allemande a notamment justifié la décision prise mardi par "de nouveaux éléments scientifiques", en l'occurrence "deux nouvelles études" qui mettent en évidence des incidences de la culture du MON810 sur des organismes "non cibles", qui n'avaient pas été étudiés jusque-là. L'Allemagne devient ainsi le sixième pays européenn à interdire le maïs OGM, après France, la Grèce, l'Autriche, la Hongrie et le Luxembourg.

Seule une décision de la Commission, soutenue par une majorité qualifiée d'Etats de l'Union Européenne, pourrait mettre fin à la décision allemande. Mais les ministres de l'Environnement ont déjà mis leur veto début mars à une proposition de la Commission visant à contraindre l'Autriche et la Hongrie à revenir sur des interdictions semblables.

Si la décision de l'Allemagne n'aura pas de répercussions financières pour Monsanto (le pays ne cultivant que 3.700 hectares de maïs transgéniques cette année), elle pourrait surtout faire définitivement pencher la balance à Bruxelles, où la Commission tente de contraindre les réticents d'autoriser la culture du MON810.

L'Autorité européenne pour la sécurité des aliments (EFSA) doit remettre dans les prochaines semaines son avis sur la demande de renouvellement de l'autorisation décennale pour le MON 810, le seul OGM autorisé au sein de l'Union. Il y avait été homologué en 1998, pour dix ans.