L'intérêt de Sanofi-Aventis pour Genzyme se précise

Sanofi-Aventis aurait envoyé à Genzyme une lettre évoquant son intérêt pour la société. Mais Genzyme ne serait pas près d'accepter une offre sous la barre des 80 dollars l'action.

Sanofi-Aventis a envoyé à Genzyme une lettre évoquant son intérêt pour la société, a dit lundi une source proche de l'opération, ajoutant que les deux entreprises discutaient de l'offre.  La source a précisé que Genzyme n'était pas prêt d'accepter une offre sous la barre des 80 dollars l'action. Sanofi-Aventis pourrait faire une première offre autour de 70 dollars par action pour acquérir la "biotech" américaine Genzyme, estiment des analystes.

Certains considèrent que le groupe pharmaceutique français pourrait relever son offre jusqu'à 80 dollars. Sous couvert d'anonymat, un analyste déclare que "70 dollars serait une première offre" et qu'"à 80 dollars cela reste une bonne opération pour Sanofi ".

Même son de cloche pour un autre spécialiste du secteur qui estime qu'à 80 dollars "l'opération est créatrice de valeur dans les trois ans qui la suivront".
Citigroup, de son côté, pense que Sanofi sera sans doute l'unique acheteur du spécialiste américain des maladies rares et payera entre 74 à 77 dollars par action, soit 19,7 à 20,5 milliards de dollars (15,0 à 15,6 milliards d'euros).  Les analystes de Citi considèrent que "dans la mesure où Sanofi risque d'être le seul acheteur, et que les actionnaires ont conscience que Genzyme risque de tomber dans la moitié basse de la fourchette de 50 à 60 dollars, si un accord n'est pas passé l'affaire se fera à 74-77 dollars".

Ils ajoutent que le laboratoire français pourrait lancer une offre hostile si Genzyme résiste et présenter son offre directement aux actionnaires. Les actionnaires Relational Investors et Carl Icahn, qui détiennent respectivement 3,8% et 4,9% de Genzyme, pourraient se satisfaire d'une offre autour de 75 dollars puisqu'ils ont acheté à 61 et 54 dollars, poursuit Citi.

Pour Sanofi , un accord à 75 dollars serait relutif de 4% en 2011 et de 13% en 2013, ont calculé les analystes de Citi.  Chez Raymond James, Eric Le Berrigaud doute que "70 dollars soient suffisants. Se lancer à 70 dollars, c'est être prêt à monter jusqu'a 80 dollars", note-t-il. "Et même à 80 dollars, il n'est pas certain qu'ils aient toutes les garanties de réussite car c'est à peu près le niveau ou était l'action Genzyme avant ses problèmes de production".
La biotech a connu l'an dernier une série de problèmes de production sur un de ses sites aux Etats-Unis, qui continuent à peser sur son activité.

"SANOFI PRIVILÉGIE UNE LOGIQUE FINANCIÈRE"

Un quatrième analyste insiste sur le fait que Sanofi devrait lancer son offre sur Genzyme même si elle ne crée pas de valeur car l'objectif du groupe est d'accroître son bénéfice par action.  "Pour que l'opération soit créatrice de valeur, il faudrait payer moins de 70 dollars par action, soit environ 64 dollars", précise-t-il. "Si Sanofi lance l'opération au-delà, c'est que le groupe privilégie une logique financière à court-moyen terme pour combler une baisse de ses résultats et non une logique de création de valeur."  Pour lui, "le titre Genzyme pourrait revenir à 80 dollars après le règlement de ses problèmes industriels, mais de façon très transitoire car son traitement de la maladie de Gaucher pourrait très vite être concurrencé".

De sources proches du dossier, on déclarait la semaine dernière que Sanofi comptait envoyer à Genzyme une lettre présentant les modalités de son offre. Cette offre serait du type "étreinte de l'ours", c'est-à-dire amicale à première vue mais susceptible de devenir hostile le cas échéant. Le conseil d'administration de Sanofi a autorisé une offre de 18,7 milliards de dollars au plus, ont dit la semaine passée des sources proches du dossier. Mais Sanofi dispose de lignes financières lui permettant de relever son offre, c'est-à-dire de la porter à plus de 70 dollars par action, a précisé une des sources.

Les experts, quoi qu'il en soit, doutent que Genzyme trouve un "chevalier blanc" pour faire face à Sanofi. Une porte-parole de l'Autorité des marchés financiers a rappelé que la règlementation française qui oblige un initiateur à déclarer ses intentions dans certaines conditions en cas de rumeurs ne s'applique pas quand la cible est étrangère. Dans ce cas, c'est le droit du pays dans lequel se trouve la société ciblée qui s'applique, a-t-elle ajouté.

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