Roche : les salariés français seront fixés fin octobre sur l'ampleur des réorganisations

Les dirigeants ont déjà averti que "l'impact opérationnel" serait important dans l'hexagone, affirment les syndicats.

La nouvelle était déjà connue via la presse helvétique, mais Roche a confirmé ce vendredi un plan d'"adaptation de la structure de ses coûts". Baptisé "Operational excellence", cette initiative vise à faire face à "la pression croissante sur les prix" des médicaments en Europe et aux Etats-Unis, mais aussi à "un certain nombre de résultats cliniques négatifs dans notre portefeuille de produits à un stade avancé de développement", explique-t-on au siège de Roche à Bâle. "L'analyse va concerner tous les département à travers tout le groupe" complète un porte-parole. Pour l'heure, aucun chiffre de suppression de poste n'a été annoncé, mais les détails seront communiqués "avant la fin de l'année", pour une mise en œuvre "sur la période 2011 et 2012".


Le journal suisse Sonntag avait dévoilé la semaine dernière l'existence d'un tel projet, évoquant la menace pesant sur des milliers d'emplois dans le monde, aussi bien dans la recherche et le développement que la production et les services administratifs de la division pharmaceutique.

En France, où Roche compte 1.685 salariés dans la pharmacie et le diagnostic, la nouvelle avait déjà filtré en interne, à en croire des sources syndicales. "Les dirigeants ont évoqué un impact opérationnel important, même s'il n'a pas encore été question de suppression de postes. Nous devrions être fixés fin octobre" a indiqué l'une d'elles à "La Tribune".

Souvent cité en exemple pour l'excellence de sa recherche, le laboratoire suisse a dû faire face ses derniers mois à plusieurs revers sérieux. En juillet, l'anticancéreux Avastin a reçu un avis négatif du comité d'experts mandaté par les autorités américaines (FDA) pour le traitement du cancer du sein, ce qui remet en cause plus de 700 millions d'euros de ventes.

En juin, Roche avait annoncé que le taspoglutide, un traitement antidiabétique développé avec le français Ipsen, prendrait deux ans de retard dans son développement, après la découverte de "réactions d'hypersensibilité" chez des patients en phase III d'essais cliniques (la dernière avant commercialisation). De quoi envisager une mise sur le marché en 2014 ou 2015 au lieu de 2012. "Or, le taspoglutide était le produit qui devait occuper les visiteurs médicaux dans les prochaines années" s'inquiète un syndicaliste.

En France, Roche emploie environ 500 visiteurs médicaux. En plus de ses sièges en région parisienne (pharmacie) et à Grenoble (diagnostic), le labo possède aussi un institut de recherche clinique à Strasbourg.

La dernière grande restructuration du groupe date du début des années 2000. Selon les analystes, Roche pourrait tirer un à deux milliards de francs suisses (760 millions à 1,5 milliard d'euros ) d'une telle réorganisation à l'échelle mondiale.

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