Scandale du Mediator : deux conseillers de Xavier Bertrand liés au laboratoire Servier en 2006

Xavier Bertrand, redevenu ministre de la Santé en 2010 après un passage à la tête de l'UMP, explique dans un communiqué qu'il n'avait pas connaissance de ces liens entre ces deux collaborateurs et le laboratoire.
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Deux médecins travaillant pour le laboratoire Servier, le fabricant du Mediator, étaient aussi conseillers au cabinet du ministre de la Santé Xavier Bertrand quand il a prorogé le remboursement du médicament en 2006, écrit Le Canard enchaîné qui paraît mercredi.

Ce médicament antidiabétique, prescrit souvent comme coupe-faim, n'a finalement été interdit qu'en 2009. Il aurait fait de 500 à 2.000 morts depuis sa mise sur le marché en 1976.

Xavier Bertrand, redevenu ministre de la Santé en 2010 après un passage à la tête de l'UMP, explique dans un communiqué qu'il n'avait pas connaissance de ces liens entre ces deux collaborateurs et le laboratoire.

Selon lui, ils n'étaient pas chargés de la politique du médicament mais des personnes âgées et de la recherche. A l'Assemblée nationale, le ministre a néanmoins annoncé son intention de réformer les conflits d'intérêt, notamment pour obliger les conseillers ministériels à faire une déclaration.

En mars 2006, la Haute autorité de santé, instance d'expertise sollicitée pour se prononcer sur l'efficacité du Mediator, avait conclu qu'il ne présentait "aucun intérêt de santé publique" mais le ministre, écrit Le Canard, avait décidé de maintenir son remboursement par la Sécurité sociale.

"Le ministre rappelle que la proposition de dérembourser le Médiator ne lui a pas été soumise par la commission de la transparence de la Haute Autorité de Santé, instance compétente sur le sujet", réplique Xavier Bertrand dans son communiqué.

A cette époque, travaillaient dans son équipe ministérielle deux médecins ayant des liens financiers avec Servier, le professeur Gérard Bréart et le professeur Françoise Forette, par ailleurs élue UMP, ajoute le journal.

Respectivement spécialiste de santé publique et professeur de gériatrie, ils ont tous deux rédigé des études pour Servier, souligne l'hebdomadaire. Le premier a d'ailleurs déclaré ses liens d'intérêt avec le laboratoire.

La seconde a publié deux études financées par Servier et a perçu des honoraires comme conférencière. Elle remet par ailleurs un prix décerné par le laboratoire à de jeunes chercheurs depuis 19 ans.

Les deux professeurs travaillent aussi pour une fondation sur la maladie d'Alzheimer créée en 1985 par trois laboratoires, dont Servier.

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Commentaire 1
à écrit le 16/01/2011 à 18:43
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Un ministre qui ne sait pas, ou n'a pas fait l'effort de savoir, doit "dégager", sans passer par la case retraite.

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