Mediator : la gendarmerie a mis la main sur des documents importants

La gendarmerie a récupéré des documents importants lors de sa visite, la semaine dernière, dans les locaux du laboratoire Servier, dans le cadre de l'enquête sur le Mediator, médicament suspecté d'être à l'origine de nombreux morts.
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La gendarmerie s'est rendue pour la première fois la semaine dernière dans des locaux du laboratoire Servier, fabricant du Mediator, médicament qui aurait fait entre 500 et 2.000 morts, selon les sources. Les gendarmes ont mis la main sur d'importants documents. Les enquêteurs, qui agissent dans le cadre d'une enquête préliminaire ouverte à Paris après les plaintes de victimes, ont saisi les pièces sur l'élaboration, la fabrication, les tests et le protocole de mise en circulation du Mediator.

Me Hervé Temime, avocat du fondateur du laboratoire Jacques Servier, a confirmé à l'agence Reuters l'information du journal Le Parisien, précisant que "de nombreux documents ont été remis et, bien sûr, le laboratoire contribuera pleinement à l'enquête". Il ne s'agirait pas cependant, au sens strict, d'une perquisition mais d'un simple transport de justice.

Plusieurs cadres du laboratoire ont, dans le même temps, été entendus comme témoins par les gendarmes de l'unité spécialisée de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique. Cette enquête dirigée par le parquet de Paris a été alimentée la semaine dernière par 116 plaintes pour "homicides et blessures involontaires".

Un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) publié samedi a conclu que le laboratoire Servier avait "roulé dans la farine" les autorités sanitaires, en lui laissant croire que son médicament ne posait pas de problèmes.

Le Mediator, antidiabétique souvent prescrit comme coupe-faim, a été pris par cinq millions de personnes de 1976 à 2009, alors que son inefficacité et sa dangerosité auraient dû conduire à son retrait du marché au moins en 1999, dit l'Igas.

La procédure est sensible politiquement, Jacques Servier, fondateur du laboratoire, ayant entretenu des liens avec de nombreux dirigeants politiques, dont Nicolas Sarkozy, qui fut son avocat et lui a remis personnellement la Légion d'honneur en 2008.

Jacques Servier, 88 ans, et sa société sont visés par ailleurs par une citation directe pour "tromperie" devant le tribunal correctionnel de Nanterre (Hauts-de-Seine), où une première audience est programmée le 11 février.

Le gouvernement a annoncé après cette affaire une refonte globale du système de sécurité sanitaire en France, rendu inopérant selon l'Igas par un fonctionnement bureaucratique et les conflits d'intérêts des experts sont souvent aussi liés à l'industrie pharmaceutique.

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Commentaires 3
à écrit le 21/01/2011 à 17:50
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L'afssaps a soit disant été roulé dans la farine !!! c'était tous des idiots alors. c'est ça que je paye avec mes impôts?

à écrit le 19/01/2011 à 13:36
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quid de la responsabilité des médecins qui ont prescrit ce médicament hors de ses indications?

le 19/01/2011 à 16:48
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Attention, ce sont des électeurs !!

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