Le déremboursement des médicaments anti-Alzheimer pourrait être validé

Les autorités de santé réexaminent à partir d'aujourd'hui les traitements disponibles. Certains médicaments pourraient être déremboursés dès cet automne.
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Les médicaments anti-Alzheimer vont-ils être déremboursés en France ? Les quatre traitements existants (Ebixa, Aricept, Exelon et Reminyl) sont disponibles depuis 2007 et pris en charge à 100 % au titre des affections de longue durée. Mais la Commission de la transparence, chargée d'évaluer l'intérêt thérapeutique des médicaments, débute ce mercredi leur réexamen. Objectif : déterminer s'ils doivent continuer à être remboursés et à quel taux. "Cette réévaluation fait suite à de nouvelles données d'efficacité et de bénéfice-risque. La question est de savoir si les anti-Alzheimer ont encore leur place dans la stratégie thérapeutique", explique-t-on à la Haute Autorité de santé (HAS) dont dépend la transparence.

Dans un contexte de réduction des dépenses de santé, la faible efficacité des traitements est régulièrement mise en avant en France ainsi qu'au Royaume-Uni et en Allemagne. Ce réexamen intervient juste après l'affaire Mediator, ce qui fait craindre à certains un déremboursement pur et simple. « En 2007, il n'existait pas de plan Alzheimer, rembourser ces médicaments était une façon de faire entrer les malades dans une prise en charge adaptée. Les choses ont évolué », note-t-on à la HAS.

L'argument fait bondir les professionnels de santé. "Ces traitements améliorent les aspects cognitifs [troubles de la mémoire, Ndlr] mais aussi le comportement des malades d'Alzheimer : lever en pleine nuit, violence... Ils ont une vraie utilité ! De plus, s'ils sont déremboursés, on risque un désinvestissement du corps médical : sans médicament, un médecin ne s'intéresse plus à une maladie", souligne un gériatre. En France, sur près de 900.000 malades d'Alzheimer, dont 450.000 diagnostiqués, environ 300.000 sont traités avec ces médicaments. En 2010, le marché français a représenté 400 millions de dollars (environ 280 millions d'euros) selon IMS, en hausse de 5%. En 2009, ces traitements ont coûté 190 millions d'euros à l'Assurance-Maladie, loin derrière les anti-hypertenseurs (1,9 milliard) ou les antibiotiques (557 millions).

Les laboratoires concernés (Pfizer, Eisai, Novartis, Janssen et Lundbeck) ont quelques semaines pour faire valoir leurs arguments. Cette phase contradictoire s'achèvera "à l'automne", indique la HAS. Autre motif d'inquiétude pour les professionnels de santé : certains médicaments pourront être génériqués dès 2012. "Dans ces conditions, les industriels feront-ils vraiment tout pour défendre leurs produits ?" s'interroge un médecin.

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Commentaires 8
à écrit le 21/07/2011 à 9:22
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En déremboursant de plus en plus de médicaments les vieux finiront par ne plus pouvoir se soigner donc ils vivront moins longtemps donc les comptes de la sécu et des caisses de retraites reviendrons dans le vert Pour vivre plus longtemps il faudra a...

à écrit le 20/07/2011 à 15:47
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Pépé tu as bien travaillé toute ta vie tu seras récompensé! Ségrégation!! le mot est faible, bosser toute sa vie, tu tombe malade et voila la récompense! le pire tu as cotisé!nous allons plus où moins tomber dans la misère, franchement quand je vais...

à écrit le 20/07/2011 à 12:46
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c'est de pire en pire !!!! comment faire pour se débarasser de ces malades, nous qui auront peut-être aussi cette maladie..ben les plus riches pourront continuer leurs traitements et les autres ben....?????tant pis..de quoi faire baisser le nombre de...

à écrit le 20/07/2011 à 9:57
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De l'histoire du serpent qui se mord la queue... Mais encore une fois, l'argent est au c?ur de tout cela. Avec d'un côté une assurance maladie exsangue qui cherche à faire des économies plus ou moins justifiée, et de l'autre des laboratoires pharmace...

à écrit le 20/07/2011 à 9:29
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De toutes façons notre système de santé est à l'agonie. Seules l'AME et la CMU se portent bien...

le 20/07/2011 à 18:16
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@Gilles, ils pompent le fric sur les mutuelles, de ceux qui peuvent encore régler la note, ne parlons pas de solidarité, car ceux qui possèdent encore pour combien de temps? des mutuelles! d'années en années baisent les garanties, afin de pouvoir êt...

à écrit le 20/07/2011 à 7:39
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Non seulement : "on risque un désinvestissement du corps médical : sans médicament, un médecin ne s'intéresse plus à une maladie" mais aussi si le malade ne répond pas favorablement aux médicaments (3 de ces 4 médicaments ont eu des effets cutanés re...

le 22/07/2011 à 13:57
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si l'efficacité de ces médicaments n'est pas prouvée et il me semble que c'est le cas , à quoi bon continuer de les prescrire sinon de contribuer à la profitabilité des firmes de la pharmacie et à celle des pharmaciens !! les médecins peuvent exist...

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