L'État convoque les industriels du médicament début 2012

Par Audrey Tonnelier  |   |  309  mots
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L'agenda détaillé n'est pas encore connu, mais les industriels comptent plaider pour l'instauration d'un double prix à l'exportation et un passage facilité "devant le comptoir" (automédication) pour les médicaments sur ordonnance qui sont déremboursés.

Mardi 4 octobre, le rendez-vous a été fixé lors d'une réunion préparatoire : le prochain Comité stratégique des industries de santé (CSIS), cette instance de politique industrielle qui réunit des représentants du gouvernement et des laboratoires pharmaceutiques, se tiendra durant la seconde quinzaine de janvier 2012. « Très probablement le 23 janvier », a précisé à « La Tribune » Christian Lajoux, le président du Leem, le syndicat du secteur. Le format retenu devrait être le même qu'en 2009, avec une intervention finale du président de la République.

Les deux derniers CSIS remontant respectivement à 2007 et au 26 octobre 2009, il était logique que la réunion se tienne rapidement. Sauf que... entre-temps, le scandale Mediator et la réforme du médicament sont passés par là, exacerbant les tensions entre la classe politique et les laboratoires. Dans ce contexte, les deux parties peuvent-elles encore se parler ? Visiblement oui, puisque c'est Thierry Tuot, le conseiller d'État nommé secrétaire du CSIS en 2009, qui a relancé les travaux.

L'automédication

L'agenda détaillé n'est pas encore connu, mais les industriels comptent plaider pour l'instauration d'un double prix à l'exportation. « Trop de grossistes achètent encore nos produits pour les revendre 30 ou 40 % plus cher au Royaume-Uni ou en Allemagne », déplore Christian Lajoux. Autre revendication, un passage facilité « devant le comptoir » (automédication) pour les médicaments sur ordonnance qui sont déremboursés.

De son côté, Thierry Tuot indiquait fin septembre vouloir « rouvrir le chantier fiscal ». Les labos sont touchés par onze taxes spécifiques, pour un total de 840 millions d'euros par an soit 3,5 % de leur chiffre d'affaires dans l'Hexagone, selon le Leem. Mais « le CSIS devra aussi réfléchir à la façon de prévenir les prochaines crises sanitaires. Car il y en aura forcément », a souligné Thierry Tuot. Les industriels sont prévenus.

Audrey Tonnelier