Sanofi annonce un plan de restructuration de ses activités en France

Sanofi va réorganiser ses activités de recherche de médicaments, de production de vaccins et les fonctions support en France, a annoncé son président Christian Lajoux, sans en préciser les conséquences sur l'emploi. La CFDT, premier syndicat du groupe, a de son côté estimé que 1.200 à 2.500 postes pourraient être concernés. Les décisions définitives relatives à ces mesures, qui doivent encore être discutées dans des comités d'établissements, devront être prises en septembre.
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Sanofi va réorganiser ses activités de recherche de médicaments, de production de vaccins et les fonctions support en France, a annoncé jeudi le président de Sanofi France, Christian Lajoux, ce que les syndicats interprètent comme un plan de restructuration avec suppressions d'emplois.  "La question des effectifs n'est pas du tout abordée, car, à ce stade, ce serait prématuré", a-t-il affirmé, après un comité de groupe à Gentilly dans le Val-de-Marne, mettant en avant "une démarche stratégique". Entre 1.000 et 2.000 postes seraient supprimés selon Le Figaro, qui s'attendait à ce que le groupe l'annonce ce matin.

Suppressions de postes de chercheurs sur les sites de Toulouse et Montpellier

La CFDT, premier syndicat du groupe, a de son côté estimé que 1.200 à 2.500 postes pourraient être concernés. "Selon des sources internes, entre 1.200 et 2.500 postes" seraient concernés par cette restructuration, a dit à l'AFP Pascal Vially, coordonnateur CFDT. "On sait que globalement, ça va se situer dans cette fourchette là", a-t-il affirmé. Le directeur général, Chris Viehbacher, a lui évoqué des suppressions de postes de chercheurs sur ses sites de Toulouse et de Montpellier, a indiqué un représentant syndical à Reuters. Chris Viehbacher a précisé que ces suppressions d'emplois s'effectueraient via des mesures de mobilité et d'âge ainsi que par des départs volontaires, a ajouté cette source.

La fermeture de centre de recherche "n'est pas à l'ordre du jour"

En début d'année, Sanofi avait lancé un nouveau programme d'économies de 2 milliards d'euros d'ici 2015, dans la foulée du précédent plan d'un même montant réalisé entre 2009 et 2011. "Nous voulons faire en sorte que notre recherche produise plus de nouveaux médicaments qu'elle ne le fait actuellement et donner une nouvelle dynamique à la recherche de Sanofi en France", a expliqué à l'AFP Christian Lajoux, ce qui passerait "sûrement par une spécialisation des sites". Interrogé sur les conséquences sociales d'un tel projet, Christian Lajoux Lajoux a affirmé qu'une fermeture de centre de recherche "n'est pas à l'ordre du jour", tout en parlant de "réflexions".

Sanofi France, qui emploie 28.000 personnes, veut aussi se pencher sur la production de ses vaccins humains ( Sanofi Pasteur) et vétérinaires (Mérial), actuellement faite en région lyonnaise et en Normandie, largement pour l'exportation. "Il faut rendre plus compétitive notre situation. Nous sommes dans l'obligation de faire un certain nombre d'adaptations qui améliorent la performance économique des unités industrielles", a résumé Christian Lajoux, sans plus de détails.

"Mutualiser un certain nombre d'expertises dans les pôles régionaux"

Enfin, le troisième sujet abordé lors du comité de groupe, est celui des fonctions support (services administratifs, informatique, achats, ressources humaines etc...). "Notre objectif est d'améliorer le temps de décision et la réactivité, en essayant de mutualiser un certain nombre d'expertises dans les pôles régionaux", a indiqué le président de Sanofi en France. La production industrielle, hors vaccins, n'est pas concernée par ces projets de réorganisation. Indiquant n'avoir pas encore de "plan finalisé", Christian Lajoux compte aborder des discussions plus précises en septembre.

Cession de la participation dans Yves Rocher

Sanofi traverse actuellement une période délicate, l'année 2012 étant marquée par la perte des brevets de plusieurs de ses grands médicaments. Le groupe prévoit ainsi une baisse de 12% à 15% de son bénéfice par action annuel à taux de change constant. C'est dans ce cadre que Sanofi a annoncé mercredi avoir conclu la vente de sa participation d'environ 19,3% dans Yves Rocher à la famille fondatrice de ce dernier, au capital duquel il était présent depuis 1973, sans préciser le montant de l'opération. "A l'issue de cette opération, qui devrait être réalisée avant la fin du troisième trimestre, la famille Rocher contrôlera plus de 95% du capital du groupe", précisent les deux sociétés dans un communiqué commun. "La décision de céder cette participation est conforme à la volonté du groupe de se concentrer sur ses activités stratégiques", a déclaré Jérôme Contamine, vice-président exécutif de Sanofi, cité dans le communiqué.

Créée en 1959, Yves Rocher, qui emploie 15.000 salariés dont plus de 7.000 en France, a réalisé en 2011 un chiffre d'affaires de plus de deux milliards d'euros dans une vingtaine de pays. Outre la marque éponyme, le groupe possède Dr Pierre Ricaud, Daniel Jouvance, Kiotis et ID Parfums dans les cosmétiques, ainsi que les vêtements Petit Bateau et les produits d'entretien Stanhome.

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Commentaires 4
à écrit le 06/07/2012 à 22:45
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http://www.covance.com/ la est une partie de la réponse : plus besoin des salariés Français ni d'AMM en fait ils manipule les études cliniques. 8 milliards de profits et 50% pour les actionnaires, combien d'argent distribué en crédits impôts recherc...

à écrit le 05/07/2012 à 23:47
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a force de ne recruter que des pharmaciens y compris paradoxalement pour la recherche voila ce qui arrive ..... innovation a la ramasse totale !!

à écrit le 05/07/2012 à 13:30
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Savez vous qui est actionnaire de base de SANOFI ? : LOREAL et TOTAL !!!! Je suis sur que M.Montebourg trouverai des choses intéressantes dans le système achat et finance de cette entreprise en matière de délocalisation des flux financiers et donc de...

à écrit le 05/07/2012 à 12:28
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Les multinationales ont délocalisé depuis longtemps leur R&D. La plupart de leurs usines ont été cédées à des génériqueurs voire fermées. Encore un secteur de pointe qui va disparaitre du paysage. A moins que Montebourg ait une recette miracle !

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